21.01.12 Le Potentiel - Conférence de presse d’E. Tshisekedi : la presse empêchée de faire son travail

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21.01.12 Le Potentiel - Conférence de presse d’E. Tshisekedi : la presse empêchée de faire son travail

La commune de Limete a vécu une ambiance inhabituelle, hier vendredi 20 janvier. Il est 12 heures. Tout le parage de la résidence du président de l’UDPS est contrôlé par un dispositif impressionnant d’éléments de la Police nationale congolaise

Les avenues Pétunias, Cannas, Zinnias et Gerberas, situées entre les 8ème et 12ème rues, quartier résidentiel, sont barricadées. Aucun passant n’est à l’abri du contrôle systématique opéré par les forces de l’ordre. Interdiction stricte est faite d’emprunter l’avenue Pétunias conduisant vers la résidence de Tshisekedi.

Du côté de l’entrée de l’Eglise ministère Amen, un officier supérieur dont les galons étaient à peine visibles, parce que couverts par des antichocs, enjoint à tout le monde de faire demi-tour. Et la raison, il l’explique : « j’ai reçu ordre de mon colonel. Il n’y a pas d’accès. Faites demi-tour. Je ne sais rien de la conférence de presse qui doit être organisée, tout ce que je sais c’est que personne ne peut y accéder».

De tous les côtés, les parents d’élèves confondus aux partisans de l’UDPS, traînent, l’inquiétude est visible sur leurs visages. Ils sont impatients de voir leurs enfants dont les établissements sont situés dans ce périmètre sous haute surveillance, sortir de ce blocus. L’accès leur est aussi refusé.

Plus loin, les autres militants de l’UDPS ne désarment pas, pour percer cet impressionnant dispositif sécuritaire et aller suivre l’adresse de leur leader. Ils sont de temps à temps dispersés. Ils courent dans tous les sens.

Vers l’entrée principale de la 10ème rue, cadres de l’UDPS et ceux de partis amis traînent là. Ils sont, eux aussi, interdits d’accès. Et là, la presse n’est pas la bienvenue. Un colonel sur le terrain des opérations décourage toute tentative de la presse à gagner la résidence du leader de l’UDPS.

«Rien ne doit se passer en dehors du maintien de l’ordre dans les normes. C’est ce que je suis venu vérifier», explique-t-il, avant d’affirmer : «Nous avons reçu l’ordre de ne pas laisser passer la presse».

Retenu pendant plus d’une heure devant par ce dispositif sécuritaire, Me Serge Mayamba, secrétaire national de l’UDPS chargé des relations avec les autres partis, déclare : «Dans les conditions actuelles, je ne sais rien vous confirmer. Vous voyez que même nous, collaborateurs directs du président Tshisekedi, sommes empêchés d’aller faire notre travail. Nous déplorons ce traitement nous réservé, aux journalistes que vous êtes et même aux enfants qui fréquentent les écoles dans ce quartier. On n’empêche aux parents d’aller récupérer leurs enfants de l’école maternelle. C’est un traitement inhumain qui nous est réservé».

DES ELECTIONS LEGISLATIVES

A la question de savoir si l’UDPS a pris langue avec les autorités de la police, Me Serge Mayamba regrette ce qu’il qualifie de «confusion au sein de la police». «Nous avons pris langue avec les autorités de la police. C’est ici que nous déplorons la confusion entre les services de la police. Il y a d’un côté ceux qui reçoivent les ordres de tel, et d’un autre côté, d’autres qui reçoivent les ordres d’un tel autre. Et, ces ordres sont de fois contradictoires».

Aux dernières nouvelles, le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi, maintient ses précédentes déclarations en se considérant dans ses fonctions de président de la République. Joint au téléphone juste après la conférence, à partir de la résidence de Tshisekedi, où il a pu accéder beaucoup plus tôt, Eugène Diomi Ndongala, opposant et proche de Tshisekedi, a révélé d’importantes décisions prises par Etienne Tshisekedi. «Il a annulé les élections législatives nationales, à cause des irrégularités criantes. Il va procéder en février prochain au recensement des populations dans le but de réorganiser les élections législatives et la suite du processus électoral. Il va former son gouvernement la semaine prochaine…», a-t-il rapporté. Avant de souligner : «il entend présentement sortir pour le Palais de la Nation».

L’écho de la fin de cette conférence a fait monter la tension d’un cran. Il est 15 heures, du coup c’est l’affluence des partisans de l’UDPS qui est observée dans tout le périmètre de la résidence de Tshisekedi. La police n’a pas hésité à lancer les gaz lacrymogènes au groupe qui ne voulait pas vider le lieu. Du coup, toutes les issues ont été désertes, et des renforts de troupes ont débarqué, et ont dispersé les attroupements même du côté du quartier industriel. La traque s’est poursuivie jusqu’à la 7ème rue.

Pitshou Mulumba

 



21/01/2012
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