ALERTE A L’OPPOSITION POLITIQUE EN RDC

L'Opposition Politique de la RDC

JP Bemba, Etienne Tshisekedi, Ne Muanda Nsemi et Vital Kamerhe

ALERTE A L’OPPOSITION POLITIQUE EN RDC

 

Bien que résidant depuis belle lurette en dehors du pays et plus précisément outre Atlantique, nous sommes des ceux qui pensent, respirent et vivent au quotidien tout ce qui se passe dans notre cher et beau pays, la République Démocratique du Congo.

C’est ainsi que nous suivons attentivement les efforts qu’entreprend actuellement Jean Claude VUEMBA, Président National du Mouvement du Peuple Congolais pour la République, MPCR, et Député National dans le but de rassembler toute l’Opposition Politique en vue de l’élaboration du Programme Commun de Gouvernement d’Alternance pour 2011.

Nous ne pouvons que nous réjouir de cette initiative, oh combien louable, laquelle consiste à doter l’Opposition Politique en République Démocratique du Congo d’un véritable vade-mecum qui leur permettra, une fois les élections gagnées, de diriger le pays sur base d’un programme bien élaboré et qui aura pour mérite d’avoir été soumis à l’approbation du peuple congolais lors de la campagne électorale.

Cependant, tout en reconnaissant le bien fondé de cette démarche, il nous parait important de tirer la sonnette d’alarme en vue de rappeler aux acteurs de l’Opposition Congolaise les vrais enjeux politiques actuels dans notre pays afin de les mettre en garde sur le fait que cette fois-ci, nous peuple congolais, nous ne leur pardonnerons pas la répétition des mêmes erreurs du passé.

En effet, lorsqu’on analyse le contexte sociopolitique dans lequel se sont déroulées les élections générales de 2006, il apparait que bon nombre des réalités ont évolué dans un sens comme dans un autre ; ce qui pousse les acteurs politiques à s’adapter aux nouvelles réalités de 2011, lesquelles sont totalement différentes de celles de 2006.

Tout d’abord, la révision constitutionnelle intervenue à la fin de l’année 2010 a complètement modifié le mode du scrutin présidentiel qui passe désormais de deux (2) tours à un (1) tour unique. Les conséquences de cette modification exigent de l’Opposition Politique l’urgence d’une prise de conscience réelle de la situation afin de peaufiner les stratégies nécessaires en vue de contrecarrer la démarche de la Majorité actuelle au Pouvoir.

De plus, l’un des ténors de l’Opposition Politique, challenger du Président Kabila au second tour du scrutin en 2006, le Sénateur Jean Pierre Bemba Gombo est actuellement indisponible car retenu à la Haye par un procès politique à la Cour Pénal International, CPI.

Et comme la nature a horreur du vide, l’Opposition Politique pourra bénéficier en 2011 de la présence de l’icône de l’Opposition en République Démocratique du Congo, le Président National de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS, Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba.

Par ailleurs, le revirement de plus de 190° (cent nonante degré) de Vital Kamerhe, un des principaux lieutenants du camp de la Majorité Présidentielle, suite à son bannissement humiliant du sérail de Monsieur Kabila, devra apporter à l’Opposition congolaise un apport des voix assez conséquent que ce dernier pourra mettre à la disposition des Forces Progressistes du Changement, particulièrement à l’Est du pays et pourquoi pas dans d’autres provinces au vu de l’attirance qu’il génère actuellement au sein de la population.

Compte tenu de ce qui précède, il importe donc à l’Opposition politique de combattre le bon et le vrai combat, à savoir celui de sortir la population congolaise de la misère dans laquelle elle se trouve actuellement en focalisant ses efforts sur les véritables enjeux politiques du moment et non se laisser entrainé par des stratégies de distraction dont la Majorité actuelle au Pouvoir ne cesse de leur servir et surtout de ne pas céder à la satisfaction des ambitions personnelles ultra-démesurées.  

En effet, notre pays est engagé depuis les accords de Sun City sur la voie de la démocratie et du pluralisme politique. Cet acquis ne peut nullement être remis en question par qui que ce soit et pour quelques raisons que ce soient.

Or, la démocratie repose sur la loi de la majorité qui n’est autre que « la loi du plus grand nombre ».

Toutes les infamies que la Majorité actuelle au pouvoir a fait subir au peuple congolais pendant les 5 (cinq) années de la mandature qui s’achève n’ont été rendues possibles que par le fait de détenir la majorité dans les deux (2) Chambres du Parlement de la République.

C’est pourquoi, contre vents et marées, et malgré la pertinence des arguments contraires provenant de l’Opposition et faisant fi des cris de détresse de la population congolaise, Monsieur Kabila et sa Majorité ont fait subir au peuple congolais cinq (5) années de gouvernement par défi au cours desquelles ils ont amené le pays au plus bas de sa situation depuis la proclamation de l’indépendance en 1960.

Aussi, soutenons-nous toute résolution de l’Opposition Politique de nature à permettre au peuple congolais de se débarrasser des acteurs actuels au pouvoir, lesquels ne lui ont apporté que malheur et désolation.

Cependant, notre réflexion de ce jour constitue réellement un signal que nous lançons à l’Opposition Politique en République Démocratique du Congo en vue de la prévenir de l’imminence du danger de focaliser toute l’attention sur les élections présidentielles, alors que, à notre humble avis, les efforts devront plus tôt se déployer dans le but de conquérir la majorité dans les deux (2) Chambres du Parlement.  

En effet, le régime politique constitutionnel en République Démocratique du Congo confère à la Majorité Parlementaire le pouvoir de gouverner le pays, à travers un Exécutif issu de ses rangs et de mettre en application son programme de gouvernement.

C’est donc à ce niveau de l’organisation du pouvoir que se situe le soubassement de toute la gestion du pays.

Voilà pourquoi, nous appuyons une fois de plus la démarche du MPCR VUEMBA LUZAMBA, (voir le Journal le Soft International n° 1089 du jeudi 10 Février 2011, page 4) laquelle comprend également la possibilité pour l’Opposition Politique de présenter au peuple congolais des listes communes des candidats à tous les échelons des futures élections, en commençant par les élections locales jusqu’à l’élection présidentielle.

L’Opposition Politique doit comprendre que la seule façon pour elle d’être efficace et de rendre au peuple congolais le service que ce dernier attend d’elle, c’est de détenir la Majorité dans les deux (2) Chambres du Parlement afin d’influer sur la gestion du pays.

Sans cela, la prochaine législature qui sera issue des élections générales de 2011 ne sera qu’une copie conforme de celle qui s’achève et ce, au détriment du peuple congolais qui sera alors en droit d’user de la plénitude de ses pouvoirs en qualité de Souverain Primaire en se servant des exemples récents des autres peuples d’Afrique en l’occurrence, les Tunisiens, les Egyptiens, les Algériens, les Ivoiriens, etc.

En effet, bon nombre de nos contacts parmi les Congolaises et Congolais résidant au pays n’hésitent plus à mettre dans le même sac tous les Acteurs Politiques du pays, qu’ils soient de l’Opposition ou de la Majorité, au motif qu’ils sont entrain de se servir plein les poches au détriment de la population. Pire encore, le Peuple Congolais reproche à juste titre à l’Opposition actuelle de servir de béquilles ou mieux de punching-ball la Majorité actuelle au Pouvoir.

C’est pourquoi, nous confirmons que cet appel du MPCR Vuemba mérite d’être suivi par tous les Acteurs Politiques congolais acquis au changement car ce n’est que par le contrôle de la Majorité Parlementaire que l’Opposition actuelle pourrait réellement apporter une véritable alternance à la Nation congolaise qui a tant souffert de ses dirigeants actuels au Pouvoir.

 

Fait à Bruxelles, le 12 Février 2011

Fabien Kondo wa Kondo

Analyste Politique



12/02/2011
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