CONFERENCE DE PRESSE DE LA MISSION DE L’OBSERVATOIRE POUR LA PROTECTION DES DEFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME (FIDH-OMCT) EFFECTUEE A KINSHASA DU 22 AU 29 JUIN 2010.

L’Hon. JC VUEMBA INVITE A LA CONFERENCE ORGANISEE PAR (FIDH-OMCT), A LA CATHEDRALE NOTRE DAME DE FATIMA/GOMBE, MARDI, 29 JUIN 2010

 

CONFERENCE DE PRESSE DE LA MISSION DE L’OBSERVATOIRE POUR LA PROTECTION DES DEFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME (FIDH-OMCT) EFFECTUEE A KINSHASA DU 22 AU 29 JUIN 2010.

Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs de la Presse.

La délégation de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme vient d’effectuer une mission de solidarité à Kinshasa du 22 au 29 Juin 2010 pour partager sa douleur et compassion aux familles de Messieurs Floribert Chebeya, de Fidèle Bazana de la Voix des Sans Voix ainsi qu’à tous les défenseurs des droits humains de la RDC.

Cette délégation était composée de Messieurs Dismas Kitenge, Vice-président de la FIDH, Oumar Diallo, Membre de l’Assemblée Générale de l’Organisation Mondiale contre la Torture, Me Brahima Koné, Président de l’Union Interafricaine des droits de l’homme, Me Richard Kazadi d la ligue des belge des droits de l’homme et chargé de mission de la FIDH.

L’objectif de la mission consistait d’une part à échanger avec les défenseurs des droits de l’homme et d’autre part avec les autorités congolaises ainsi que les acteurs de la communauté internationale sur la sécurité des familles Chebeya et Bazana, les enquêtes judiciaires en cours et enfin les mécanismes concrets de protection des défenseurs des droits de l’homme en RDC.

A l’issue de ces échanges, il se dégage les constats ci-après :

1.   L’assassinat de Floribert Chebeya et la disparition de Fidèle Bazana ne constituent pas des fait isolés, imputables aux bavures policières ni au disfonctionnement du système de sécurité. Il s’agirait bien d’une volonté réelle de réduire au silence toute voix contestataire et dissidente en vue de restreindre les espaces de liberté, d’expression et d’opinion surtout dans le contexte de crises et de préparation aux élections.

2.   Les enquêtes judiciaires initiées jusqu’à ce jour se déroulent dans une opacité incompréhensible et intolérable au regard de la gravité et du scandale que l’assassinat de Floribert Chebeya et la disparition de Fidèle Bazana ont provoqué aussi bien dans la société congolaise que dans la communauté internationale. Malgré l’insistance des défenseurs des droits de l’homme de procéder à l’inhumation de Floribert Chebeya le 30 Juin 2010, tout a été joué pour que cette inhumation se déroule le 26 Juin 2010.

3.   Au-delà des discours de condamnation unanime de ces actes et de geste de réconfort moral, les acteurs de la communauté internationale ne semblent pas mettre en place des mécanismes concrets et forts pour le suivi des procédures judiciaires et leur accompagnement par des expertises internationales.

4.   Aucune mesure concrète de sécurisation et d’accompagnement des familles Chebeya et Bazana n’est mise en place jusqu’à ce jour. Il y a lieu de craindre pour leur isolement stigmatisation, traumatisme tout au long de la procédure. Leur perte de confiance aux institutions publiques de la RDC est manifeste et compréhensible.

5.   Les cas de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana ne constituent jusqu’à ce jour un élément déclencheur et motivant pour les autorités congolaises afin de mettre en place un cadre juridique et politique de dialogue et de protection des défenseurs des droits humains en RDC.

 

Tant que les autorités congolaises n’acceptent pas le travail des défenseurs des droits humains ni le jeu démocratique et qu’elles ne s’emploient pas immédiatement à instaurer le dialogue ouvert et sincère, le fossé entre ces deux catégories d’acteurs s’élargira et d’autres vagues de répressions pourraient s’opérer.

 

Au regard de ces constats, la Mission internationale de solidarité de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (FIDH-OMCT) recommande :

 

A.   Aux autorités congolaises   

-      D’accélérer les procédures judiciaires en cours et de les rendre transparentes à travers la mise en place d’une stratégie de communication régulière ;

-      D’associer à ces enquêtes des experts nationaux et internationaux pour leur crédibilité et efficacité ;

-      De mettre en place un plan concret de sécurisation des familles Chebeya et Bazana ;

-      D’instaurer immédiatement un dialogue ouvert et sincère avec les défenseurs des droits humains et de mettre en place un cadre de leur protection ;

-      Et de prendre des engagements politiques forts pour le respect des droits humains, la protection des défenseurs des droits humains et la lutte contre l’impunité ;

 

B.   A la Communauté Internationale

-      De donner un message fort, à l’occasion du cinquantenaire, sous forme d’interpellation des engagements de la RDC au respect des droits humains et de la démocratie. Faute de cela, leur présence serait interprétée comme un appui à leurs seuls intérêts économiques et la négation des valeurs universelles des la dignité humaine ;

-      De mettre à la disposition des autorités congolaises des experts pour les enquêtes sur les cas Chebeya et Bazana ;

-      De mettre des conditionnalités de respect des droits de l’homme dans la coopération avec la RDC mais surtout dans la réforme de son secteur de sécurité ;

-      Et de contribuer à la protection des familles Chebeya et Bazana ainsi qu’aux défenseurs des droits humains de la RDC sous menace et en danger en raison de leur travail.

 

Fait à Kinshasa, le 29 Juin 2010

Pour la Mission

Dismas Kitenge Senga

Vice-président de la FIDH



29/06/2010
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