DES LEÇONS A RETENIR DU REPORT DE LA MOTION DE CENSURE CONTRE LE GOUVERNEMENT MUZITO II

  

DES LEÇONS A RETENIR DU REPORT DE LA MOTION DE CENSURE CONTRE LE GOUVERNEMENT MUZITO II

 

En cette année où le pouvoir en place appelle toute la Nation Congolaise, par des caravanes motorisées inutiles mais hautement couteuses, à communier aux festivités de la proclamation de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, le pays quant à lui, présente une image de quelqu’un qui a fait un bond de 50 (cinquante) ans en arrière.

 

Pour preuve, le spectacle offert à la Nation toute entière, le 19 Mai 2010 au Palais du Peuple, a poussé tous les analystes politiques à se poser la question de savoir quelles leçons devra-t-on retenir du théâtre de bas quartier qui lui a été servi en cette occasion.

Première leçon :

-      Point n’est besoin de nous lamenter sur la situation actuelle du pays au regard de la place qu’il occupait en 1960 face à certains pays d’Afrique (République Sud Africaine), d’Asie (Corée du Sud), d’Amérique (Canada) et de tant d’autres encore en comparaison à l’état des lieux à ce jour dans tous ces pays ;

-      Le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) au travers de ses militants présents au Palais du Peuple et dont la base arrière était grassement installée sur l’avenue de l’enseignement, non loin de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, le PALU vient de démontrer à la face du monde que le vandalisme peut être utilisé comme modèle de gestion vis-à-vis d’une population et de ses Institutions ;

-      Les accords contre nature conclus entre l’AMP, le PALU, l’UDEMO, le CNDP, l’APARECO, Kundabatware et consorts, n’engagent en principe que leurs auteurs et ne peuvent en aucun cas influer négativement sur la bonne marche des Institutions de la République.

Si le PALU, comme l’atteste les conclusions des hauts responsables des Services de renseignement présents au Palais du Peuple mais ayant requis l’anonymat, avait réellement voulu lancer un signal fort à ses cosignataires, il aurait dû le réaliser en dehors des Institutions de la République ; pousser l’audace à ce point démontre que le PALU est prêt à se comporter en pyromane tout en sachant que le feu qu’il va déclencher entrainera inéluctablement sa propre calcification ;

-      Le Vice-premier Ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité ainsi que le Procureur Général de la République, présents dans la salle et ayant vécus en flagrance cette situation, ont gardé un silence éloquent face à ces drames et n’ont posé aucun acte de nature à remettre les pendules à l’heure, ce qui relève pourtant de leurs prérogatives constitutionnelles. Est-ce le résultat de leur incompétence ou s’agit-il simplement d’un aveu de participation à un complot préétabli visant à déstabiliser l’Opposition Politique, comme l’a laissé entendre le Député FONUS, Vice-président du Groupe Parlementaire ODR.

 

Deuxième leçon :

-      Il a également été noté l’attitude laxiste du Bureau de l’Assemblée Nationale dont le Président a été agressé verbalement, moralement et même physiquement par les militants du PALU, sans qu’aucune mesure de police leur soit appliquée, donnant ainsi l’impression de son implication dans un complot mal géré et ayant débordé.

En effet, il aurait été logique que le Bureau de l’Assemblée Nationale, en application des prérogatives lui reconnues par les dispositions pertinentes du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale en matière de police, assuma pleinement ses responsabilités en remettant de l’ordre dans la salle afin de garantir la sérénité des débats, au lieu de se larmoyer sur le traitement dont ils ont été l’objet et de ne s’accrocher qu’à l’aspect matériel et aux dégâts collatéraux de l’incident, en exigeant tout simplement au Gouvernement de procéder aux réparations, comme l’a si bien souligné le Professeur Fabien KONDO wa KONDO à partir de Bordeaux en France.

 

Troisième leçon :

Bon nombre d’analystes politiques ont appréciés à sa juste valeur la stratégie utilisée par l’Opposition Politique en retirant sa motion afin de lui accorder toutes les chances d’être réintroduite au cours de cette même session, étant donné qu’il n’y a pas eu débat.

Tel a été l’argumentaire principal soutenu par le Député National de l’Opposition radicale Jean Claude VUEMBA LUZAMBA, Président National du Mouvement du Peuple Congolais pour la République, MPCR en sigle, au cours d’un débat télévisé, le jeudi 20 Mai 2010, sur la chaine de télévision privée, proche du Pouvoir, Digital Congo TV.

Cependant, nombreux sont ceux qui ont regretté les faits ci-après :

-      Le peu de rigueur et de vigilance qui ont apparu lors de la préparation de ladite motion particulièrement dans l’étape de la collecte des signatures, permettant ainsi aux officines et autres services de renseignement de la place d’infiltrer le groupe en vue de réaliser les dédoublements des signatures et les faux en écriture ;

-      La mauvaise communication utilisée en vue d’annoncer le retrait de la motion, créant ainsi le doute et la suspicion dans l’esprit de nombreux concitoyens obligés de croire qu’il ne s’agissait là que d’une distraction de leur part, d’un simple coup d’annonce ou, encore pire, qu’une pression quelconque de quelques natures que ce soient ait motivée ladite décision.

En effet, il aurait été logique que l’Opposition Politique exigea au Président de l’Assemblée Nationale d’user de ses prérogatives en matière de police dans l’hémicycle et pendant les séances plénières faute de quoi, si et seulement si cela n’était pas réalisé, la motion serait alors retirée. La balle aurait alors été dans le camp de la Majorité ;

-      La monotonie instaurée dans la communication des résultats des conciliabules de l’Opposition Politique, laquelle a tendance à devenir le domaine réservé du MLC alors que les Présidents des autres Groupes Parlementaires de l’Opposition Politique peuvent également se relayer quant à ce, comme l’a vivement souhaité l’Honorable Député National Jean Paul Nemoyato Bangebole du Groupe Parlementaire des Chrétiens Démocrates.

Cela démontrera une réelle volonté de démocratie, d’égalité et d’engagement de la part de tous, balayant par là même l’image selon laquelle toute l’Opposition était à la traine du MLC, quand bien même ce dernier représente le plus grand groupe en termes de nombre.

 

Quid de l’après séance plénière du 19 Mai 2010 ?

 

Certains faits importants ont retenus notre attention sur l’attitude de quelques Autorités du pays et des Elus du peuple en rapport avec les aventures observées au Palais du Peuple :

1.   Il nous revient que le jour même, le Premier Ministre a présenté par écrit des excuses à l’Assemblée Nationale : dont acte !

Qui s’excuse s’accuse dit-on. Ce geste, du reste très élégant du Premier Ministre, démontre néanmoins sa culpabilité comme auteur moral ou commanditaire de tous les incidents qui se sont déroulés au Palais du Peuple à l’occasion de cette séance plénière, nous a confié l’Honorable Député MLC, Micheline Biye Bongenge.

2.   Au cours d’une interview accordée à la radio FM Top Congo, émettant de Kinshasa, le Député National RCDN, Jean Martin Mukonkole, a fait écho de la décision du Procureur Général de la République d’ouvrir une information judiciaire en rapport avec les irrégularités contenues dans la motion de censure de l’Opposition Politique : quelle bévue !

 

L’opinion se demande sur quelle motion va porter son enquête étant donné que celle qui devrait être déposée a été tout simplement retirée, donc inexistant.

Le Procureur Général de la République a-t-il l’intention d’enquêter sur l’abstrait, s’est exclamé Jean Claude VUEMBA LUZAMBA, connu comme étant très proche du Leader de Bundu dia Kongo, l’honorable Député Ne Muanda Nsemi.

Même s’il était à ce point inféodé au Pouvoir Exécutif, le Procureur Général poussera –t-il l’ignominie jusqu’à renier le principe sacro-saint contenu dans la Constitution de la République faisant état de la séparation de pouvoir entre le Judiciaire et l’Exécutif, a enchainé le Député National de Kasangulu.

3.   Il nous revient que, au vu des actes de vandalisme opérés par les militants du PALU dont l’instigateur s’est dévoilé et conscients de l’imminence des échéances électorales de 2011, un grand nombre de Députés de la Majorité se sont enfin décidés à emboiter le pas à l’Opposition Politique en vue de débarrasser le pays de ce Gouvernement incompétent.

Un éminent Député de la Majorité, l’Honorable PPRD Tunda wa Kasende a même affirmé au cours du débat télévisé face à l’Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA que les critiques qu’ils formulent au sein de leur Parti Politique à l’encontre du Gouvernement sont même beaucoup plus acerbes que celles énoncées par la motion de l’Opposition.

Malheureusement, par manque de courage politique et par soumission inconditionnelle au mot d’ordre de l’Autorité Morale, les Députés Nationaux de la Majorité sont contraints de voter à l’encontre de leur conscience.

 

Que nous réserve l’avenir ?

 

Au regard de tous les faits apparus avant, pendant et après la motion de censure de l’Opposition Politique du 19 Mai 2010, nous pouvons affirmer que cette fois-ci les Députés Nationaux, toutes tendances confondues, vont pouvoir s’assumer et agir uniquement pour, et en faveur des intérêts de la population qui les a mandaté.

 

La démonstration sauvage des biceps des militants du PALU dont le commanditaire est désormais connu constitue un signal fort de la part de ce Parti fétichiste vis-à-vis de ses alliés au Pouvoir. Le tout est de savoir jusqu’à quand les cosignataires de l’accord contre nature et anti-peuple AMP-PALU-UDEMO-CNDP-APARECO-Kundabatware et consorts continueront-ils à subir les affres d’un allié aussi encombrant : Wait and see !

 

La détermination affichée par la plupart des Députés Nationaux de la Majorité de sortir de cet esclavagisme qui brise leur conscience et qui les met en port à faux avec la population congolaise qui les attend dans moins d’un an pour une sanction sévère nous pousse à croire que cette fois-ci sera la bonne.

 

Le camouflet reçu par les Députés de l’Opposition du fait de leur manque de vigilance et de rigueur, ayant ouvert de ce fait la porte aux infiltrations des officines et services de renseignement du Pouvoir en place, nous conforte dans notre fort intérieur que cette fois-ci, ils verrouilleront les portes et que la motion ne fera l’objet d’aucune contestation de forme.

 

Le peuple attend de pied ferme l’aboutissement de cette démarche, laquelle sonnera le glas de ce Gouvernement qui l’a chosifié au point de lui enlever la seule chose qu’un homme peut garder lorsqu’il a tout perdu, à savoir : l’espoir !

 

Matadi, le 21 Mai 2010

Takele Lukoki

RT KAVKA

 

 



21/05/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 248 autres membres