Détention du journaliste Mike Mukebayi : encore un sit-in à l’archevêché sous la conduite de FFJ

Détention du journaliste Mike Mukebayi : encore un sit-in à l’archevêché sous la conduite de FFJ

Publié le 29 août 2014     

Écrit par Donatien Ngandu Mupompa   

Décidée à arracher la liberté du journaliste Mike Mukebayi qui croupit à la prison centrale de Makala, Freedom for journalist projette un deuxième sit-in ce vendredi 29 août 2014 devant l’archevêché de Kinshasa avec un groupe de journalistes acquis à cette cause et des anonymes.

Hier jeudi 28 août, Freedom for journalist (FFJ), association de défense et de promotion de la liberté de la presse, a tenu un point de presse en relation avec les poursuites engagés contre Mike Mukebayi, journaliste et directeur de « RD Congo News ».

Pour l’essentiel, FFJ a décidé d’organiser un sit-in ce vendredi 29 août devant l’archevêché de Kinshasa où réside le cardinal Monsengwo. Selon Désiré-Israël Kazadi, directeur de FFJ, l’objet de ce sit-in est de demander à l’archevêque de Kinshasa de retirer sa plainte, avec effet d’entraînement la libération de Mike Mukebayi. Il faut souligner que ce point de presse a été tenu en présence du père de Mike Mukebayi, venu exprimer sa solidarité aux journalistes.

Au cours de cette rencontre, les femmes et hommes des médias ont été informés sur les menaces au téléphone contre le journaliste Bienvenu-Marie Bakumanya du quotidien « Le Potentiel », pour s’être engagé à cette cause. Le plus inquiétant est que des inconnus sont même descendus à son domicile aux premières heures de la matinée d’hier pour l’appréhender. Bienvenu-Marie Bakumanya n’est pas seul à avoir été inquiété. Car, toujours dans journée d’hier, Désiré-Israël Kazadi a reçu un coup de fil où on lui a lancé en swahili : « Tutakupika… ».

De cœur avec le journaliste Mike Mukebayi, le député national Jean-Claude Vuemba s’est ainsi exprimé :

« A chaque qu’il y a un journaliste arrêté, assassiné, c’est une part de la démocratie qui s’étiole. On peut tout faire dans la vie, mais la liberté de pensée et de parler doit être sacrée. Certes, le journalisme est une profession comme tant d’autres, mais il y a lieu de s’arranger pour faire le droit de réponse. Même si ses écrits ont dépassé les limites, on peut se mettre ensemble pour trouver une solution. Mais un journaliste en prison comme Mike Mukebayi, je dénonce. Et je me pose la question : y a-t-il deux justices dans ce pays ? Il n’y a pas si longtemps, tous les journalistes de la RTNC, Lushima en tête, insultaient le cardinal Monsengwo. Qui en parlait ? Est-ce que le Procureur général de la République n’a pas eu des soi-disant dénonciations ? C’est pourquoi, moi qui suis catholique je dis que le cardinal Monsengwo qui est un grand homme de Dieu, doit continuer de faire ce qu’il a toujours fait, en tant que descendant du Christ qui enseigne que lorsqu’on vous gifle sur la joue gauche, donnez aussi la joue droite. Qu’il dise à ceux qui ont porté plainte qu’ils puissent retirer leur plainte. Aucun homme politique au monde, surtout ici au Congo, ne peut évoluer sans la presse. Même ses convictions sont partagées à travers la nation par la presse. Mike Mukebayi est un martyr de l’intolérance de la justice au Congo ».

Au cours de cette rencontre, Me Papy de FFJ a rappelé à l’assistance les différentes péripéties de cette arrestation en disant que le jeudi 21 août 2014, Mike Mukebayi a été jeté au cachot du Parquet de Grande instance de Kinshasa-Gombe.

Cela, après avoir a été arrêté dans sa résidence à 6h45’, (heure locale), par des éléments de la police nationale en tenue civile, porteurs de deux mandats d’amener, l’un contre Mukebayi et l’autre contre John Tshingombe, directeur de publication. Mukebayi a été entendu sur un procès-verbal le même jour de son arrestation par un inspecteur des parquets pour «imputations dommageables».

La justice reproche à Mukebayi d’avoir laissé publier l’article intitulé « Monsengwo : Honte et opprobre à un cardinal vendu au régime », paru dans l’édition 028 du vendredi 18 juillet 2014. Dans l’article, signé Congo News, l’auteur écrit : «Honte et opprobre pour le primat de l’église catholique romaine de la RD Congo pour avoir prêté son visage et sa voix à un spot publicitaire de Vodacom. Montant perçu : un million de dollars sous couvert d’assistance à l’Eglise».

Le jour de cette arrestation, près d’une demi-douzaine d’avocats ont été mobilisés pour assurer la défense du journaliste aux côtés de principales organisations de défense de la liberté de la presse. « C’est ce jeudi tôt le matin que j’ai été surpris par la présence des policiers qui ont fait irruption dans ma résidence et se sont mis à me brutaliser avant de m’amener, menotté, pour m’embarquer brutalement en pyjama dans un taxi loué spécialement pour la besogne dont je payais le course», avait déclaré le journaliste joint depuis son lieu de détention par une équipe de FFJ. Le plaignant, du nom de Richard Vianey, n’a pas été visible durant toute l’étape pré-juridictionnelle.

«Face à ce qui a tout l’air d’affaiblir la presse, quel que soit le fait reproché au journaliste, FFJ invite les membres de la profession à se liguer contre l’émergence des forces liberticides et à garder à l’esprit qu’un de leurs est en difficulté et qu’il y a lieu de le défendre quel que soit le prix à payer. La liberté de la presse s’arrache comme toutes les autres libertés. Enfermer un journaliste, c’est enfermer aussi l’information», a déclaré Désiré-Israël Kazadi, directeur de FFJ.

Toujours pour ce dossier, le plaignant avait porté plainte contre le journaliste devant l’Observatoire des médias congolais (Omec), érigé en parquet des journalistes par la profession.



03/09/2014
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