Elections 2011, tensions prévisibles entre le pouvoir et l’opposition

AfricaNews n°566 du lundi 21 au mardi 22 Mars 2011

LES POLITICIENS RD-CONGOLAIS ONT DU MAL A ACCORDER LEURS VIOLONS

Elections 2011, tensions prévisibles entre le pouvoir et l’opposition

Alain Atundu parle de la possibilité du décuplement de l’élection présidentielle et les législatifs tandis que JC Vuemba jure par la tenue simultanée de deux scrutins à cause de contraintes budgétaires

 

Le débat n’est pas encore officiel. Cependant, il traduit déjà la réalité quand on sait que les deux acteurs politiques qui en évoquent appartiennent à la Majorité présidentielle pour Alain Atundu et à l’opposition pour le député national Jean-Claude Vuemba.

La question est capitale, car le peuple voudrait s’acquitter de son devoir de voter pour se donner ses dirigeants durant les cinq années à venir. Après modification de huit articles de la Constitution ramenant l’élection présidentielle à un seul tour en lieu et place de deux à cause de contraintes budgétaires, justifie-t-on du côté du pouvoir, un autre débat vient suegit sur le décuplement de l’élection du Président de la République et des députés nationaux. Des analystes prédisent les germes des conflits entretenus par les deux camps.
Pendant que Ngoy Mulunda, nouveau maître de la Commission nationale électorale indépendante -CENI- s’emploie activement à la révision du fichier électoral qui n’a pas encore atteint l’ensemble du territoire national, les acteurs politiques relancent un débat sensible et de taille: le décuplement de l’élection présidentielle et les législatives. Les langues se sont déliées, le week-end dernier, sur les ondes de Radio Top Congo FM. Pour Alain Atundu issu de la Majorité présidentielle, le souhait de tout le monde est que les élections puissent se tenir dans le délai constitutionnel. Cependant, il ne trouve aucun inconvénient de décupler les scrutins présidentiel et législatifs pour des raisons budgétaires. Selon lui, la CENI peut organiser d’abord l’élection présidentielle et les législatives viendront par la suite. Une assertion qui est loin de rencontrer l’assentiment de l’opposition. Jean-Claude Vuemba le rejette en bloc et accuse le pouvoir de chercher un alibi pour ne pas organiser des élections dans le délai constitutionnel. Vuemba, à l’instar de tous les membres de l’opposition, tient mordicus à l’organisation des élections. Cette prise de position intervient au moment où les représentants du pouvoir et ceux de l’opposition revenaient des pourparlers tenus en Afrique du Sud sur la possibilité de s’entendre sur la tenue des élections.

La suspicion de l’opposition
Cette rencontre a accouché d’une souris quand on sait que les délégués de deux camps ne se sont pas mis d’accord. C’est dire que quand le pouvoir approche l’opposition pour discuter de toute possibilité de négocier le calendrier électoral, cette dernière s’y oppose et jure par la tenue des élections dans le délai constitutionnel. Les choses ne sont pas faciles. La réalité est autre sur le terrain. La CENI n’a pas encore publié le calendrier électoral. Elle s’occupe dans un premier temps de la révision du fichier électoral. A l’opposition, on estime qu’il est grand temps pour le pouvoir en place d’organiser des élections sans aucune autre tergiversation. C’est un goulot d’étranglement pour le pouvoir qui se dit à court des moyens financiers. Au mois de janvier passé, lors de la session extraordinaire, l’Alliance de la majorité présidentielle avait obtenu la révision de huit articles de la Constitution dont celui relatif à l’organisation de l’élection présidentielle. La version révisée ramène cette élection à un seul tour. Le motif évoqué est la contrainte budgétaire. L’opposition avait claqué la porte lors de l’adoption de cette révision. «Si la Majorité présidentielle tente encore de dissocier l’élection présidentielle des élections législatives, nous comprendrions que la contrainte budgétaire évoquée pour la révision de la constitution est un faux motif, car le décuplement de ces deux scrutins coûteraient énormément de l’argent», explique-t-on à l’opposition. Les observateurs lisent dans ce nouveau débat la grande difficulté d’organiser les élections dans les délais prévus et parlent des germes des conflits dans les relations entre les deux camps. Il appartient à la classe politique de se prendre en charge. Le peuple observe les deux camps. Le débat reste ouvert.

Octave MUKENDI

 



22/03/2011
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