EXPULSION DES CONGOLAIS D’ANGOLA




LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE N°834 DU MARID 6 OCTOBRE 2009

 

EXPULSION DES CONGOLAIS D’ANGOLA

 

Jean Claude VUEMBA recommande la fermeture des frontières de la RDC

 

Le député national, Jean Claude Vuemba, recommande au gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) de fermer toutes les frontières que le pays partage avec l’Angola. Ce qui permettra de ne laisser entrer et sortir que les Congolais et les Angolais expulsés de ces deux pays voisins. Cet élu de la cité de Kasangulu, dans le Bas-Congo, joint par Les Dépêches de Brazzaville après son séjour dans ces territoires occupés par les expulsés d’Angola, dénonce un dérapage dans le principe de réciprocité appliqué par les autorités de la province du Bas-Congo.

 

Le député national admet avoir refait, le 3 octobre, la route du Bas-Congo avec le ministre des affaires sociales et humanitaires ainsi que les vices-ministres de l’Intérieur et des Congolais de l’étranger en vue de s’enquérir de la situation de ces compatriotes chassés d’Angola. Cette équipe de Kinshasa a amené de l’aide pour ces déplacés. Celle-ci a été confiée, pour sa gestion, à une structure mise en place par le gouvernorat de la province. Mais Jean Claude Vuemba, qui signale la présence des troupes angolaises à la frontière pour « surveiller » les expulsions des Angolais décidées par la RDC, s’insurge contre la manière adoptée par les mairies de Boma et de Matadi dans ces opérations. Pour lui, ces autorités chassent du territoire national tous les Angolais, mêmes ceux qui sont en ordre. « Cela risque de souiller les liens de fraternité entre les peuples de deux pays », a-t-il prévenu.

 

Jean Claude Vuemba, également président national du Mouvement du Peuple Congolais pour la République, a déclaré que c’est depuis le 22 septembre qu’il a commencé à dénoncer les conditions dans lesquelles ces expulsions massives se déroulaient. « Les autorités ont attendu près de dix jours pour réagir à mes appels », a déploré le député. Il a révélé que parmi les personnes refoulées, il y a des femmes qui ont accouché par césarienne portant des bébés de près d’une semaine.

 

Les informations diffusées par Radio Okapi font, quant à elles, état de l’accroissement du nombre de ces Congolais expulsés d’Angola. Le 04 octobre, par exemple, plus de cinq mille Congolais vivant en Angola seraient arrivés dans la ville de Boma, à plus de deux cents kilomètres de Matadi, dans la province du Bas-Congo. « Ces compatriotes ont quitté volontairement la cité de Soyo, en Angola, pour fuir ce qu’ils appellent la chasse à l’homme dont sont victimes les Congolais en Angola », a noté la radio onusienne.

 

Cette radio, qui cite les témoignages recueillis, a indiqué que beaucoup de Congolais sont morts ou grièvement blessés pendant cette opération de refoulement. A en croire ces témoignages, toutes les unités angolaises dont la police, les services d’immigration, voire les percepteurs de taxe et la population sont à la poursuite de ces Congolais à qui on ravit tous les biens.

 

A l’avis de Radio Okapi, l’Organisation Internationale de Migration, qui a connu les violations de droits de l’homme suite à ces expulsions, se dit préoccupée. Cette institution a indiqué qu’une concertation avec le gouvernement congolais est en cours en vue de mettre sur pied des mécanismes d’assistance de ces personnes dans le besoin.

 

Lucien Dianzenza





27/10/2009
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