JC Vuemba exige la tenue des élections générales dans le délai constitutionnel

La Référence Plus  n° 5060 du samedi 19 Mars 2011

Intervenant à la tribune du Forum de Pretoria

JC Vuemba exige la tenue des élections générales dans le délai constitutionnel

Par José WAKADILA

 

Au cours du Forum de réflexion organisé à Burgers Park Hôtel de Pretoria en Afrique du Sud par Institute for Global Dialogue (IGD) sur financement de Open Society of Southern Africa (OSISA) avec l’accord du gouvernement sud africain, le président du Mouvement du peuple congolais pour la république (MPCR), l’Honorable Jean Claude Vuemba Luzamba a saisi l’occasion pour adresser un mot aux participants.

Il a fait savoir à cet effet que pour le MPCR, la fiction politique de la non-tenue des élections générales en 2011 n’est pas à l’ordre du jour. Cela veut dire clairement que, contre vents et marées, les élections générales doivent se tenir dans le délai constitutionnel. Car le contraire plongera à nouveau la Nation congolaise dans une crise de légitimité avec toutes les conséquences que cela peut entrainer, compte tenue de l’extrême fragilité actuelle du pays.

Selon lui, le peuple congolais qui a tant souffert des turpitudes de ses opérateurs politiques, n’est plus à ce jour en mesure de supporter pareille situation, au vu de la misère dans laquelle elle est plongée. « Et n’oublions pas que parmi les droits naturels que le Créateur nous a légués, le droit de vivre constitue le droit fondamental duquel découle tout le reste. Nul ne peut empêcher au  peuple congolais de jouir pleinement de ce droit légitime ».

Il est donc clair, et cela ne donne lieu à aucun débat, du moins en ce qui nous concerne, que tous les mandats issus des échéances électorales de 2006 doivent tomber en 2011 ; telle est la volonté de notre constitution, plébiscité par notre peuple par voie référendaire en 2006, poursuit le leader du MPCR, ajoutant que le processus électoral en RDC n’a pas répondu à toutes les espérances que les uns et les autres ont placées en lui.

Déception

Pour JC Vuemba en effet, qu’il s’agisse de la population qui a bravé les intempéries en 2006 pour aller voter, dans l’espoir que les élections apporteront des solutions à ses problèmes quotidiens, ou de l’Opposition qui, en acceptant le verdict des urnes espérait faciliter la mise en place d’une véritable démocratie avec égalité des chances pour tous, voire de la Communauté Internationale qui, en finançant les élections de 2006 espéraient avoir résolu le problème majeur du pays et par la même occasion booster son développement, nombreux sont des ceux qui sont tout simplement  forts déçus des résultats obtenus.

A l’en croire, la première législature de la Troisième République a été caractérisée par la violation constante et délibérée de la Constitution par la Majorité actuelle au Pouvoir, après les élections de 2006. Cet état des choses suscite de nombreuses inquiétudes de la part des Partis Politiques de l’Opposition quant à la suite du processus électoral en RDC et renferme en son sein les germes des conflits et d’insécurité. A ce jour, poursuit l’honorable Vuemba, la Majorité au Pouvoir se complait de changer unilatéralement les règles du jeu qui ont pourtant été négocié avec l’ensemble de la classe politique congolaise au dialogue inter congolais de Sun City et cela à la veille des échéances électorales. Il cite à titre illustratif, la politisation de l’Armée Nationale et de la Police, des Services de Sécurité, de l’Administration et des Entreprises publiques où l’on retrouve installées des sections du Parti présidentiel, qui selon lui, dénote d’une dérive dictatoriale très dangereuse.

Il ajoute la privatisation des médias publics, particulièrement de la chaine nationale,   le financement des activités politiques par les fonds du Trésor public, l’intimidation des acteurs politiques et des membres de la Société Civile ainsi que les obstructions répétées à leur droit de se réunir ou de circuler librement à travers le pays dont ils font l’objet ne sont pas de nature à crédibiliser le processus électoral. Et la dernière modification constitutionnelle ayant dépouillé en son article 149 le Parquet de la République de toute tutelle quelconque permet actuellement au Procureur Général de la République d’agir en toute liberté, frisant souvent la licence à l’endroit des acteurs politiques de l’Opposition.

Pour JC Vuemba, cette modification constitutionnelle vient de donner au Chef de l’Etat dans ses articles 197 et 198 in fine, le pouvoir de dissoudre aisément les Assemblées Provinciales et de révoquer à tout moment les Gouverneurs et Vice Gouverneurs de Province alors que ceux ci reçoivent leur mandat du Souverain Primaire, ce qui vide de son intérêt les élections des Députés Provinciaux.

« Et comme par enchantement, on se retrouve en République Démocratique du Congo avec deux versions de calendrier électoral dont l’une est constitutionnelle et l’autre provenant de la volonté  de la Majorité au Pouvoir. Or, il n’est un secret pour personne que le processus électoral est une affaire purement politique et que de ce fait il concerne en premier lieu les opérateurs politiques dans leur ensemble », indique-t-il, avant de se poser la question de savoir : Comment comprendre alors que ces derniers se voient imposés un calendrier négocié entre la défunte CEI et la seule famille politique du Chef de l’Etat ?

Par  ailleurs, JC Vuemba estime que les déclarations de bonnes intentions du Président de la CENI relatives à l’organisation des élections générales dans le délai constitutionnel ne rassurent pas dans la mesure où il ne fournit aucune infirmation quant aux moyens de parvenir à son objectif. Cela apparait comme une simple distraction de nature à endormir l’Opposition Politique. « Cependant, nous lui confirmons que nous ne nous laisserons pas prendre ! »

D’autres informations provenant des milieux proches des officines du Pouvoir dit-il, font état de la volonté de ce dernier de précipiter les élections présidentielles, lesquelles devront se dérouler dans le délai constitutionnel, mais sans les législatives afin de garantir la réélection du Chef de l’Etat actuel. Pareil scénario pour le président MPCR, rencontrera une opposition, non seulement cela augmentera le coût global des opérations électorales mais surtout cela ouvrira la porte à toutes sortes de marchandages au profit du Président élu. « Nous combattrons avec la dernière énergie toute tentative de ce genre. Les élections législatives doivent être cumulées avec la présidentielle par simple respect des règles du jeu qui ne peuvent pas être changées à la veille d’une compétition ».

Pour l’union de l’opposition

L’honorable Vuemba croît que malgré toutes les embuches auxquelles elle est confrontée, l’Opposition politique en RDC se prépare sérieusement à affronter les échéances électorales futures. C’est ainsi que, face aux manœuvres du Pouvoir, l’opposition a décidé d’aligner un candidat consensuel à l’élection présidentielle et de présenter des listes communes dans les différents échelons des élections générales. « Il est certes difficile de  réunir plus de 300 (trois cents) Partis Politiques avec des idéologies et des programmes différents, néanmoins, la ferme volonté qui nous anime tous de parvenir à une alternance crédible pour notre peuple ainsi que les cris d’alarme de celui ci, nous a poussé a un dépassement de soi au profit de l’intérêt du peuple congolais ». C’est ainsi, explique-t-il, que tous les Partis Politiques de l’Opposition sont décidés de  se réunir au sein de la Grande Famille de l’Opposition Politique et autour d’un Programme Commun de Gouvernement d’Alternance pour 2011. Ce programme constituera le vade-mecum de la nouvelle classe politique au Pouvoir et sera présenté à la sanction de la population congolaise lors de la campagne électorale. Ainsi le Peuple pourra clairement se déterminer sur base d’un programme qui lui sera présenté en bonne et due  forme.

Si par impossible les élections générales ne seraient pas organisées dans le délai constitutionnel, dit-il, le MPCR estime que toute les Institutions du pays devraient tomber. Dans ce cas, il faudrait tout d’abord que la Majorité actuelle au Pouvoir reconnaisse officiellement son échec et rende le tablier. « Car, il n’est pas concevable que, après 5 (cinq) années d’exercice du pouvoir, c’est à dire une mandature complète, que le Pouvoir en place ne soit pas en mesure d’amener le peuple aux urnes, seul moyen reconnu en vue d’accéder et d’exercer le pouvoir  dans notre pays. C’est pourquoi, le MPCR, notre Parti Politique, souhaite que des mécanismes soient prévus dans la Constitution du pays de nature à garantir, sauf cas de force majeure, la tenue régulière des élections générales dans le délai constitutionnel », a encore dit l’honorable Vuemba, estimant que la non-tenue des élections constitue une infraction de haute trahison dans le chef de ses auteurs.

 



21/03/2011
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