L’Observateur n°3444 du jeudi 26 Août 2010

Avec la montée de la violence dans l’Est du pays

J.C Vuemba : « Les élections risquent d’y être perturbées »

La montée en puissance des groupes armés dans le Nord et Sud-Kivu a fait sortir J. Claude Vuemba, député élu de Kasangulu de sa réserve. Profitant de l'occasion qui lui était offerte, J.C Vuemba a dit ce qu'il pensait de la violence qu'on observe dans la même province du Nord-Kivu dans la partie Beni-Butembo et le dernier camouflet du président rwandais aux autorités congolaises après le rapatriement à partir du Nord-Katanga de certains éléments FDLR qui avaient choisi de déposer les armes et de rentrer dans leur pays.

Pour Jean-Claude Vuemba, la violence qu'on observe est le fait de la partie gouvernementale qui après la signature des Accords de Goma a privilégié le CNDP, ignorant les autres groupes armés qui aujourd'hui prennent les armes pour faire entendre leur voix.

Si l'on ne prend pas garde, a dit encore J.C Vuemba, avec la recrudescence de la violence dans cette partie du pays, les élections risquent d'y être perturbées. Voilà pourquoi il a réclamé le déploiement sur place à Goma par exemple de la police scientifique avec ses moyens modernes, on pourrait faire avancer certaines enquêtes en ayant une vue beaucoup plus claire sur des éléments comme les douilles, les empreintes digitales qui sont en fait des signatures qui attestent d'un crime.

En dehors de ce volet, J.C Vuemba a souhaité voir l'Etat congolais envoyer dans la partie Est du pays des policiers et militaires non originaires des provinces de l'Est. Car selon lui, la présence des originaires militaires ou policiers explique la déstabilisation latente dont cette partie de la République est l'objet. Parce-que ces militaires et policiers sont des éléments de la déstabilisation parce-que partie prenante dans ce conflit de l'Est aux mille ramifications.

Cette présence explique aussi la violence qu'on observe dans la partie nord de la province du Nord-Kivu qu'on cherche à déstabiliser. D'où l'insécurité persistante qu'on observe sur l'axe routier Beni-Butembo et dans les villes de Beni et de Butembo. Pour J.C Vuemba, se basant sur des informations sûres, les personnes qui assassinent, violent dans cette partie de la province du Nord-Kivu sont connues mais rien n'est fait pour les mettre hors d'état de nuire.

Le camouflet de Kagame

Jean-Claude Vuemba parle de camouflet au vu de la réponse réservée à la partie congolaise après l'envoi des éléments FDLR partis du Katanga pour le Rwanda. Selon J.C Vuemba sur la quarantaine d'éléments envoyés au Rwanda, la moitié ont été récusés par le gouvernement rwandais qui laisse entendre que ce sont des Congolais. Quant aux autres, leurs dossiers sont à l'étude et J.C Vuemba craint que le résultat au final ne soit pareil. C'est-à-dire que' " ces pseudo rwandais " ne soient renvoyés en RD Congo à leur tour. Une vraie patate chaude.

J.C Vuemba s'est dit ne pas être surpris. Qu'on nous tourne en bourrique, cela se comprend. C'est la conséquence du manque du sérieux, de l'amateurisme politique au sein du gouvernement dans la gestion de ce dossier. Comment expliquer qu'un dossier de cette importance qui devait être géré par des diplomates rompus ait été confié à une " ONG " ne disposant pas de l'expertise voulue dans la gestion de pareils dossiers s'est encore exclamé J.C Vuemba.

Pour lui, les problèmes de l'Est sont des problèmes de la nation congolaise dans son entièreté. Or à voir comment ce dossier est géré, c'est comme si l'expertise est exclusivement réservé aux ressortissants de l'Est. Situation qui a été toujours dénoncée. Pour lui, les opérations Amani I et II, Ruwenzori prouve que la méthode et l'approche du problème dépassent largement les intérêts de cette partie de la République a-t-il conclu.

Philippe Mbayi Wete