JC Vuemba parle de la conspiration occidentale sur la question congolaise

Congo Nouveau n°245 du jeudi 09 Février 2012

ATTENDU AVEC TOUTE LA DELEGATION DE L'OPPOSITION A KINSHASA CE VENDREDI

JC Vuemba parle de la conspiration occidentale sur la question congolaise

Ancien parisien, Jean Claude VUEMBA séjourne actuellement sur le sol français. Il fait de la délégation de l'Opposition politique congolaise composée de Lisanga Bonganga, Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Roger Lumbala… devant apporter son message aux autorités de l'Hexagone sur les résultats qu'ils disent biaisés des résultats des élections du 28 Novembre 2011. JCV, souligne-t-on, est l'un des députés les plus en vue de la RDC. Pour preuve, l'élu de Kasangulu, dans le Bas-Congo, jouit de la confiance des siens qu'ils lui ont accordé une fois de plus leurs suffrages. C'est dire qu'il rempile à la chambre basse du Parlement. Vuemba, disent ses admirateurs, est un député qui n'a pas pour habitude de mettre sa langue en poche et ses multiples interventions du haut d l'hémicycle le témoignent. Profitant de sa présence en France, notre confrère Réveil FM international l'a abordé mardi dernier. Entretien.

Jean Claude VUEMBA quels sont d'après vous le résultat de votre séjour parlementaire en Europe ?

JCV : Pour moi, sans ambages le résultat est mitigé. Car la démocratie doit être autant respectée en Europe, Amérique, Asie, Océanie et surtout en Afrique y compris en République Démocratique du Congo. J'ai l'impression qu'il y a une sorte de conspiration du silence en ce qui se passe et touche à la République Démocratique du Congo. Les Occidentaux ont-ils un agenda caché ? Mais la pression politique des Congolais de l'étranger avec des marches, pétitions, sit-in commencent à payer ! Il y a des a priori fumistes sur la personne du Président élu Etienne Tshisekedi mettant en exergue son intransigeance et son nationalisme. Alors même qu'Etienne Tshisekedi est comme Nelson Mandela au Congo, il veut un Etat de droit et une justice distributive. Mandela a rassemblé dans l'Etat Arc-en ciel. Les blancs ne fuient plus avec leurs capitaux, les noirs ne s'entretuent plus. Le peuple congolais dans son ensemble a élu Etienne Tshisekedi comme Président de la République, pourquoi ne pas respecter sa volonté démocratique ?

La Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, est un capharnaüm et pourtant l'opposition y a ses membres retournés par des joséphistes grâce aux espèces sonnantes et trébuchantes et les résultats de la CENI laissent à désirer…

JCV : La CENI est une boîte à pandore ! Les agents de la CENI sont médiocres, ils sont corrompus jusqu'à la moelle épinière. Les résultats des élections législatives à Kinshasa sont un casse tête. Comment expliquez-vous que dans le district de la Tshangu, les témoins du MPCR, mon Parti, avec les procès-verbaux en notre possession, Senphol Mbunga avait déjà 2.300 voix, il n'est pas sorti ! Le MPCR fait partie de huit partis qui menaient la danse. Dans la Funa, les candidats Songo et Petipeti avaient plus de 3.000 voix. Mais les officines du camp du pouvoir ont travaillé nuits et jours pour renverser la tendance. Comment expliquer que dans le district de la Tshangu, les onze premières places soient occupées par des hommes du Parti d'Adolphe LUmanu Mulenda Buana N'sefu, Vice-premier Ministre, Ministre de l'Intérieur et Sécurité de la République Démocratique du Congo ?

Que faire alors ?

JCV : Nous soutenons ce que vient de déclarer l'Ambassadeur britannique à Kinshasa, que la CENI montre à l'opinion nationale et internationale les procès-verbaux des bureaux de vote ainsi que les procès-verbaux de compilation. Je crois que le Parlement doit initier une motion d'information de la CENI sur ses finances et la publication de ses résultats.

La Fatwa d'Etienne Tshisekedi, Président de la République, consistant à ne pas reconnaitre le nouveau Parlement, qu'en pensez-vous ?

JCV : Il y a deux volets dans cette Fatwa. Primo, le pouvoir discrétionnaire du Président élu, Etienne Tshisekedi. Il a le droit de reconnaitre une institution et ce qui s'y passe. Secundo, dans l'opposition congolaise, il y a plusieurs partis politiques, nous sommes tous alliés. Nous devons ensemble, tous les partis de l'opposition et le Secrétaire Général de l'UDPS ainsi que les membres du Bureau Politique de l'UDPS, nous réunir pour voir comment épauler cette Fatwa. Comprenez que ce n'est pas à 8.000 Km du pays que je peux vous dire ce qui en résultera. Dans l'opposition il y a des personnalités qui sont élues, d'autres pas. Il faut écouter tout le monde. Dès mon retour à Kinshasa, une réunion d'urgence de toute l'opposition sera convoquée.

Vous rentrez-vous ?

JCV : Ce vendredi !

Le 25 Janvier dernier, votre délégation de l'opposition était à Bruxelles pour rencontrer Louis Michel, le mentor de Joseph Kabila, comment s'est passée cette rencontre ?

JCV : Effectivement nous l'avons rencontré à Bruxelles le 25 janvier dernier. Nous avions quitté Paris en retard et nous étions arrivés vers 16h. Malgré son arrogance et suffisance, Louis Michel a été clair et net avec nous : « Le pouvoir de Joseph Kabila lui a demandé de nouveau de revenir sur la scène politique congolaise pour des négociations politiques, ses accointances avec le pouvoir en place sont connues ». Dans son langage, il ne parlait que de l'UDPS. Il doit sans aucun doute être obsédé par ce parti. Nous avions mis les points sur les i en lui signifiant que nous étions de l'opposition. Il sait que les Congolais ne sont plus prêts à accepter une même arnaque à la tronçonneuse ! La République Démocratique du Congo dépend de ses filles et fils. Le pouvoir usurpateur issu de la CENI et Cour Suprême de Justice sait qu'il a affaire aux Congolais de l'intérieur et de l'extérieur qui ne sont plus dupes.

Vous vous êtes embrouillés avec Né Muanda Nsemi, peut-on expérer une réconciliation entre vous ?

JCV : Nous sommes tous deux du Bas-Congo. Je l'ai beaucoup soutenu lors du massacre des membres de Bundu dia Kongo. Il arrive parfois que l'on s'embrouille avec ses amis ou proches, c'est la vie. En politique parfois, le problème de leadership ne manque pas. Mais Né Muanda Nsemi est mon grand frère, et j'ai beaucoup de respect pour lui. Donc dès mon retour, une rencontre est prévue entre nous et nous nous étions entretenus il y a quelques jours au téléphone.

Propos retranscris par Léon Munganga



14/02/2012
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