Kongo-Central : Jean Claude Vuemba offre un marché à Kasangulu

L’Escargot n°07 du 27 Août au 02 Septembre 2010

Kongo-Central : Jean Claude Vuemba offre un marché à Kasangulu

Jean Claude VUEMBA LUZAMBA est un empêcheur de dormir en rond. Député national élu de Kasangulu, il ne laisse passer aucune occasion, lorsqu’il le faut, pour se manifester, en donnant son point de vue. Il n’hésite jamais à prendre carrément position lorsqu’une actualité brûlante le nécessite. Et là, lorsqu’il s’agit de défendre le pays d’une manière générale, ou de son Kongo Central, il monte sur ses grands chevaux. En tout cas, lui au moins n’est pas de ces députés – et Dieu sait qu’il y en a beaucoup- qui passent leur temps à roupiller au Palais du Peuple, incapables de tenir un discours cohérent, quelle que soit la langue utilisée.

Au cours du présent mandat, trois principaux faits marquants ont donné à Vuemba l’occasion d’étaler son inépuisable énergie et sa verve oratoire. Il s’agit de l’affaire du riz avarié importé par la société Congo Futur, du projet de construction d’un pont devant relier les deux capitales les plus proches de la planète et de l’épineux dossier Bundu dia Kongo.

L’affaire du riz avarié, l’on s’en souvient, a défrayé pendant un bon moment la chronique dans le pays. Puis, comme cela se passe toujours dans ce pays, les bruits se sont estompés. Les étrangers ont compris, eux aussi, que les Congolais oublient vite. Vuemba est ainsi resté l’une des rares personnalités à continuer à s’intéresser à ce dossier. Il s’est plusieurs fois rendu au port où était entreposée cette énorme quantité de riz, jurant de ne fermer encore ses deux yeux que lorsque le dernier grain aura quitté la terre de ses ancêtres. Malgré la résistance de Congo Futur, sûr de ses appuis dans la haute sphère politique, Jean Claude Vuemba finit par obtenir gain de cause. Ce riz, avons-nous appris, aurait été déversé finalement en Grande Bretagne où il a été destiné à l’alimentation du bétail. C’est ce riz que nous allions consommer vous et moi, comme le bétail britannique, n’eut été cette clairvoyance.

Jeter un pont sur le fleuve Congo afin de relier Kinshasa et Brazzaville n’est pas une mauvaise chose en soi. Bien au contraire. Mais dans toute entreprise commune, il est recommandé que chacune des parties cherche d’abord ses intérêts à elle. Charles de Gaulle avait dit qu’ « en politique, c’était une sotte chose que les considérations de famille ». Construire ce pont en ce moment serait désastreux pour le Kongo Central et une hémiplégie de l’économie de la RDC. C’est pourquoi, parmi tant d’autres leaders de cette partie du pays, mais aussi d’ailleurs, qui ont une vision nationale du pays, Vuemba Luzamba est monté au créneau pour dénoncer ce projet, non pas pour le contrarier, mais pour lui privilégier celui de la construction du port en eaux profondes de Banana, ce projet vieux de plusieurs décennies.

Quant à l’affaire Bundu dia Kongo, l’élu de Kasangulu n’y est pas allé par le dos de la cuiller pour dénoncer l’utilisation inégale des moyens, en l’occurrence une impressionnante force armée contre des gens qui n’avaient pour armes que des morceaux de bâtons et un discours violent, il est vrai. Vuemba, à l’époque bras droit du Chef spirituel de ce mouvement, Ne Muanda Nsemi, a également réclamé, comme les honorables Gilbert Kiakuama kia Kiziki, Matadi Nenga et nous passons, l’examen judicieux des revendications du BDK, ce mouvement n’étant, sur ce plan là, que le porte-voix de toute la Province. Outre son aspect religieux qui prête parfois à confusion, en effet, BDK dit tout haut ce que tous les Bakongo pensent tout bas.

A environ une année de la fin de la présente législature, Jean Claude Vuemba est en droit de juger, déjà, positif son mandat à la députation nationale.

Ses détracteurs se demandent où se situe le Mouvement du Peuple Congolais pour la République, MPCR en sigle, le parti politique dont il est le président. Est-il dans l’opposition ou du côté de la Majorité Présidentielle ? Pour eux, l’honorable Vuemba se fera bientôt le plaisir de répondre, sur nos colonnes, à cette glissante question.

En attendant, et ne donnant jamais sur ses lauriers, il est en train de doter présentement la Cité de Kasangulu d’un nouveau marché moderne.  

Jean Claude Ntuala



31/08/2010
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