LA DESTRUCTION DU MARCHE DE KASANGULU : L’ARBRE QUI CACHE LA FORET !

LA DESTRUCTION DU MARCHE DE KASANGULU : L’ARBRE QUI CACHE LA FORET !

 

La population du Territoire de Kasangulu a été abasourdie ce jeudi 28 Avril 2011 en suivant sur différentes chaines de radio et de télévision locales les déclarations tapageuses du Conseiller du Chef de l’Etat en matière d’infrastructures, Monsieur KIMBEMBE MAZUNGA, par lesquelles ce dernier annonçait à la population la destruction imminente du marché en fin de construction à Masusa, sur la nationale n°1, dans le Territoire de Kasangulu.

Pour mémoire, ce marché existe à cet endroit depuis la nuit des temps. Et comme la plupart des marchés situés sur la nationale n°1, celui-ci a été érigé au bord de la grande route pour des raisons faciles à comprendre, notamment l’accessibilité de la clientèle.

Cependant, ayant été construit en pisé, le marché de Masusa n’offrait plus les conditions hygiéniques nécessaires pour l’exercice du commerce étant donné qu’à chaque pluie, les vendeuses étaient obligées de plier bagages alors que les plus résistantes s’exposaient à diverses sortes de maladies.

C’est ainsi que, prenant en compte les nombreuses plaintes et demandes de la population de Kasangulu en vue de pallier à cette situation, l’Elu du coin, le Député National Jean Claude VUEMBA donnera un écho favorable aux sollicitations de sa base et entreprendra la construction d’un marché moderne, répondant aux standards généralement reconnus en la matière.

En effet, c’est depuis le mois de Juillet 2010 que les travaux de construction de ce marché ont débuté sur fond propre de ce fils Ne-Kongo à la grande satisfaction aussi bien de la population locale que des Autorités politico-administratives de la Province.

D’ailleurs, l’Administrateur du Territoire de Kasangulu, représentant le Chef de l’Etat à la cérémonie de la pose de la première pierre, n’a pas manqué d’éloges à l’endroit du promoteur de cette œuvre et a demandé aux autres fils Ne-Kongo de lui emboiter le pas tout en exhortant la population à collaborer pour l’aboutissement heureux de cette noble initiative.

Mais, que cache le projet de destruction de ce marché ?

On se souviendra qu’en début de cette semaine qui s’achève, Jean Claude Vuemba avait élevé la voix, comme il en a d’ailleurs l’habitude, afin de réclamer un audit sur les travaux de réfection du stade de Kasangulu, lesquels ont démarré depuis près de 7 (sept) ans et qui jusqu’à ce jour ne connaissent aucune avancée. Toutes les entreprises commises à la réalisation de cette œuvre ne sont pas parvenues à exécuter totalement les travaux à tel enseigne que le Président de la République lui-même a pris le dossier en mains et l’a confié à la cellule infrastructure de la Présidence ; malheureusement, c’était déshabiller Saint Pierre pour habiller Saint Paul : le même constat apparait aujourd’hui, à savoir : rien ou presque rien n’est fait !

Et lorsque l’on voit la hargne avec laquelle le Conseiller du Chef de l’Etat en matière d’infrastructure a annoncé aux médias la destruction prochaine du marché en construction à Kasangulu, nombreux sont ceux qui se demandent si ceci n’explique-t-il pas cela !

Par ailleurs, plusieurs observateurs se sont posé la question de savoir comment un haut fonctionnaire de l’Etat, en la personne du Conseiller du Chef de l’Etat en matière d’infrastructure, peut-il donner à travers les médias des injonctions au Ministre du Gouvernement en charge des Affaires Foncières et à celui des Infrastructures afin de détruire ce marché, sans oublier l’Assemblée Nationale à qui ordre a été donné de constituer une Commission Parlementaire à cet effet ?

Ne serait-il pas là une manifestation flagrante des méthodes dictatoriales du tout puissant « Gouvernement parallèle » tant décrié dans le pays à cause de ses nombreux méfaits dans la bonne marche des affaires de l’Etat ?

La population du Territoire de Kasangulu quant à elle, relayée par l’ensemble des ressortissants Kongo, a été tout simplement indignée de voir la haine qui débordait de la part d’un Ne-Kongo qui réclamait la dévastation systématique d’un ouvrage érigé au profit de la population Kongo dont il est lui-même originaire. N’est ce pas là de la pure et simple jalousie envers l’initiateur de cette œuvre sociale ?

Quid des réactions de la population de Kasangulu et du Kongo Central ?

Interrogées par la radio Top Congo FM, certaines langues se sont déliées et n’ont pas manqué d’exprimer leur désaccord total face à ce projet de destruction qu’elles qualifient de machiavélique. Le Grand Chef coutumier Madia Madia, Président des Chefs coutumiers de la Lukaya, a déclaré sans ambages que ce marché constitue un patrimoine commun de toutes les filles et fils de la Lukaya. Il a même menacé toute personne qui oserait porter la main sur cet ouvrage de répondre à la colère des ancêtres.

Quant aux vendeuses de ce marché qui ne jurent que par le nom de leur bienfaiteur, la destruction de ce marché entrainera des conséquences socio-économiques très néfastes au sein de la population du Territoire de Kasangulu. C’est pourquoi, elles sont prêtes à se constituer en bouclier humain afin de décourager toute tentative de les ramener dans la situation pénible qu’elles ont connue avant l’érection de ce marché. De plus, elles ont affirmé que depuis la création de ce marché, aucun accident n’a été enregistré en ces lieux et que par ailleurs elles s’acquittent régulièrement de leur patente auprès de l’Autorité compétente.  

Un Ministre du Gouvernement provincial du Kongo Central de passage sur les lieux où il s’est même approvisionné en différents fruits a déclaré avec tristesse qu’il était temps que la décentralisation prenne réellement effet dans notre pays afin d’éviter ces genres d’empiètement de responsabilité frisant la provocation et l’aliénation, car l’Autorité provinciale à qui incombe la responsabilité d’une telle décision est royalement ignorée.

Certains originaires de Kasangulu ont demandé au Chef de l’Etat, qui a déjà visité par deux fois ce marché pendant sa construction lors de ses différentes visites d’itinérance en compagnie du Conseiller Kimbembe, de s’impliquer personnellement dans ce dossier qui risque de raviver les conflits séculaires qui avaient jadis opposés les Territoires de Kasangulu (victime de la destruction du marché) et de Madimba (dont est issu l’instigateur de ce complot).

Que peut-on attendre de l’Autorité ?

Dans un pays où le chômage a atteint des proportions incommensurables et où la population vit grâce à la débrouille, le secteur informel est devenu le seul salut permettant aux familles de nouer les deux bouts du mois. C’est ainsi que la majorité de la population de l’arrière pays s’adonne aux travaux des champs et au petit commerce : détruire tout un marché qui du reste vient d’être construit suivant les normes hygiéniques et sécuritaires acceptables serait un coup fatal porté à plusieurs familles. Au demeurant, que gagnerait l’Autorité en détruisant ce marché si ce n’est de servir d’instrument de règlement de compte au profit des intérêts individuels d’un haut fonctionnaire de l’Etat ?

Il n’est un secret pour personne que, du Kongo Central en passant par Kinshasa jusqu’au Bandundu, des nombreux marchés sont érigés au bord de la route nationale n°1 et le marché de Masusa ne présente pas plus de danger que tous les autres du même genre.

Et que dire des nombreux marchés construits dans la ville de Kinshasa et qui présentent des dangers réels pour la population tels que : le marché de Selembao, du rond point Ngaba, de Matadi kibala, et tant d’autres que Monsieur Kimbembe, candidat malheureux à la députation nationale à Kinshasa en 2006, n’avait pas jugé utile de détruire quand il fut Gouverneur de la Ville avec les prérogatives dont il était revêtues en ce moment là et qu’il ne possède plus actuellement, en sa qualité de Haut Fonctionnaire de l’Etat… Ô GOUVERNEMENT PARALLELE QUAND TU NOUS TIENS !

L’Autorité devrait plutôt encourager toute initiative de nature à alléger la souffrance de la population quand bien même celle-ci proviendrait d’un particulier surtout au vu de l’incapacité actuelle de l’Etat à répondre aux besoins sociaux de base de la population.

Et au cas où, par impossible, l’Autorité jugerait dangereux le lieu où est érigé le marché de Masusa dans le Territoire de Kasangulu, la solution consisterait à y placer des dos d’ânes comme c’est le cas dans plusieurs autres marchés du même genre qui pullulent sur la nationale n°1.

A l’approche des élections générales, la sagesse plaide en faveur de l’apaisement des esprits au détriment de tout acte provocateur.  

 

Fait à Kasangulu, le 29 Avril 2011

TAKELE LUKOKI

 



29/04/2011
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