L’heure des alliances

Le Phare n°4341 du lundi 11 Juin 2012

Porte-parole de l’Opposition

L’heure des alliances

Constitutionnellement, l’Opposition parlementaire aurait dû déjà disposer de son porte-parole. Cette loi fondamentale dispose en effet que sa désignation par consensus ou son élection par les députés nationaux et sénateurs intervienne au plus tard un mois après l’investiture du Gouvernement. Celui-ci ayant reçu le quitus de l’Assemblée Nationale le 09 Mai 2012, c’est en principe le samedi 09 Juin que la famille politique précitée aurait dû régler le problème.

Qu’à cela ne tienne, les prolongations sont ouvertes. Au niveau des quatre groupes parlementaires censés représenter l’Opposition au sein de l’hémicycle de Lingwala, l’heure est aux alliances. L’on apprend, dans les coulisses, que le groupe parlementaire UDPS/FAC n’est pas allé loin. Il a tout simplement jeté son dévolu sur Samy Badibanga, le député élu de la circonscription du Mont-Amba qui est aussi son Président.

Selon l’honorable Jean Claude Vuemba, qui se débat comme un diable dans un bénitier afin que l’Opposition parlementaire parvienne au consensus tant souhaité, en lieu et place d’une bataille électorale de nature laisser des fissures irréparables au sein de cette plate-forme, plusieurs raisons justifient cette option.

Il y a d’abord l’ordre d’arrivée à la présidentielle où Etienne Tshisekedi, président national de l’UDPS, avait devancé tous les candidats de l’Opposition. Si ce dernier n’avait pas annulé les élections législatives et décrété le retrait de députés de son Parti de l’Assemblée Nationale, il serait le porte-parole naturel de l’Opposition, à l’image de Jean Pierre Bemba du MLC en 2006.

Il rappelle, à propos du Chairman, que le poste de porte-parole, qui lui revenait de droit au regard de son score à la présidentielle et du poids politique du MLC, était resté vacant pendant 5 ans, par solidarité avec lui suite au sort injuste qui est le sien au niveau de la CPI (Cour Pénale Internationale).

Il y a ensuite le poids politique des députés élus sur ticket UDPS à l’Assemblée Nationale. Bien que désavoués par leur parti, ils viennent après le PPRD en ordre d’importance, avec 42 membres. Le tandem UDPS/FAC  aligne au total 52 députés, ce qui le place en tête au sein de l’Opposition parlementaire, comparativement au MLC (Mouvement de Libération du Congo), à l’UNC (Union pour la Nation Congolaise) et à l’ALC.

Dans les usages parlementaires anglosaxons, c’est du groupe parlementaire de l’Opposition numériquement majoritaire que sort le porte-parole. Mais, la RDC n’étant ni le Canada, encore moins l’Angleterre, un tel dispositif est purement indicatif.

Selon le député élu de Kasangulu, il y a aussi nécessité de rétablir un certain équilibre au niveau des institutions de la République. Même si le porte-parole de l’Opposition ne va pas faire le poids face au Chef de l’Etat et ses alliés, il serait souhaitable qu’il vienne de l’Ouest.

Enfin, l’Opposition Parlementaire ne devrait pas tomber dans les travers de 2006, notamment avec le refus du MLC de présenter un candidat de rechange pour suppléer à la « mort politique » de Jean Pierre Bemba. Une nouvelle vacance au niveau du poste de porte-parole à cause de l’impossibilité de concilier les ambitions politiques serait un mauvais signal pour le processus électoral de 2016.

Kimp

 



13/06/2012
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