Mbuta Mashakado est mort…

Le Phare n°4107 du jeudi 23 Juin 2011

Ancien de Zaïko et Yoka Lokole

Mbuta Mashakado est mort…

Juste après la disparition d’André Bimi, une rumeur avait donné Mbuta Mashakado pour mort. Il n’en était rien. L’ancienne star de Zaïko était simplement malade. Mais, comme si cette fausse mort était une annonce prémonitoire, Mbuta Mashakado vient de tirer sa révérence. Il est décédé en Afrique du Sud dans la nuit du 21 au 22 Juin 2011, des suites d’une longue maladie. Il y a plusieurs années, le défunt s’était reconverti dans les affaires. Il s’était rapproché par la suite du Président du Mouvement du Peuple Congolais pour la République « MPCR », l’honorable Vuemba et deviendra même le Président Interfédéral, ville province de Kinshasa, de ce Parti.

La nouvelle de sa mort nous a été communiquée hier mercredi 22 Juin 2011 par Gabin MUKE du MPCR.

Véritable attraction scénique

Jadis, les disciples d’Orphée appelés chanteurs « pop » précédaient les chanteurs des variétés. Chaque groupe avait ses chanteurs « yé yé ». Bimi Ombale et Mbuta Mashakado jouaient ce rôle dans ZaÏko. Papa Nzolantima à l’époque, une célébrité dans le monde des affaires, n’était pas content de voir son rejeton s’intéresser à la musique. La particularité de ce fils à papa est qu’il était très doué pour la danse. Samuel Mpoyo Nzolantima coordonnait la chorégraphie dans Zaïko. Evoloko, Shungu Wembadio, Mavuela Somo, Jossart Nyoka…, se plaient de bonne grâce à ses conseils.

Dans la seconde moitié des années 70, Zaïko enregistre les départs de Shungu Wembadio, Mavuela, Evoloko … Les partants créent TYOka LOkole. Cela arrange Bimi et Mbuta Mashakado qui deviennent des chanteurs des variétés.

L’attaque chant de Zaïko aligne Bimi, Nyoka, Mbuta Mashakado, Likinga Redo et Claude Lengi Lenga. Bakunde Ilo, Manuaku, Teddy Sukami… sont les instrumentistes.

Chanteur et compositeur moyen, Samule Mpoyo est par contre un show man. Et quand Zaïko passe à la télévision les téléspectateurs ont souvent les yeux braqués sur ce fin danseur. Il compose Belly Mashakado, une chanson dédiée à son épouse. Une chanson qui, il faut le reconnaitre, est un régal pour l’ouïe. Dans ce groupe, Nyoka Longo, certes quelque peu effacé, apparait comme le leader. Le show man a un péché mignon : celui de ne pas mettre sa langue dans la poche.

a-t-il estimé qu’il devait logiquement prendre les rênes du groupe ?

Simple désir d’aller voir ailleurs ?

Difficile de donner une réponse claire à ces questions. En 1976, il se sépare d ses amis. Entre temps, Evoloko et d’autres ténors d’Isifi se brouillent. Ensemble avec Mavuela Somo, Shungu Wembadio, Samuel Mpoyo, ils motent Yoka Lokole.

Le groupe connait les douleurs de l’enfantement. Mavuela Somo, à qui l’éditeur « Parions » promet une voiture en contrepartie d’une chanson « cédée » à cet opérateur économique, accepte son argent, pour permettre au groupe de faire face à certains problèmes. Yoka Lokole commence finalement à sortir la tête de l’eau. Papa Wemba largue le tube « Amazone ». Un peu plus tard, Papa Wemba qui a déjà trouvé une âme sœur, en la personne de Marie Rose Luzolo « Amazone » connait des ennuis judiciaires. Un magistrat probablement zélé, va « exhumer » le dossier Amazone. Shungu Wembadio va même humer l’air frais de la prison de Makala pendant quelques jours. Mavuela et consort se coupent en quatre pour le sortir de là.

Un cri incendiaire

Le numéro un de Yoka Lokole redevenu libre, un climat de méfiance s’installe dans le groupe. Cheik Vuelas et Mbuta Mashakado donnent l’impression de minoriser Shungu Wembadio. Ils estiment que leur ami ne tient pas compte des efforts déployés pour le sortir de l’abîme. Ils vont même le traiter de « mapeka ». Na canaille kaka est le cri incendiaire lancé par Samuel Mpoyo à cette époque. Les kinois l’adoptent. Un jour, papa Wemba monte sur le podium et s’apprête à chanter. On lui arrache le micro. Et Mbuta lance : « Na canaille kaka ». Ulcéré, le compositeur de « C’est la vérité » ira créer l’orchestre Viva la Musica. Et aura comme compagnons de première heure : Jadot et Cambodgien, Pepe Bipoli…

Le leader naturel parti, Yoka Lokole a du mal à se positionner. L’étoile de Mbuta Mashakado commence à pâlir. Cheik Vuelas n’est pas en mesure d’assumer le leadership du groupe…

On va alors perdre les traces de Mashakado. Ayant tourné le dos à la musique, Samuel Mpoyo va tronquer sa casquette de disciple d’Orphée contre celle d’un cadre d’entreprise. Il devient alors Administrateur Directeur Technique de Label Print. Et en 2006, quand Jean Claude Vuemba est élu député national, ce dernier qui probablement connait très bien Samuel Mpoyo est heureux de voir l’ex star de la musique congolaise s’intéresser à la politique. Devenu cadre du MPCR, il sera promu numéro un de ce parti pour la ville de Kinshasa.

Samuel Mpoyo vient de rejoindre dans l’au-delà Matima, DV Muanda, Lengi Lenga, Teddy Sukami, Cheich Dan, Dindo Yogo, Zamuangana, Bimi.

Jean-Pierre Nkutu



27/06/2011
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