ME LUFWA VEUT INTENTER UN PROCES CONTRE VODACOM

Me André LUFWA NAWIDI, Grand Sculpteur Congolais

Photo de la Galerie André LUFWA NAWIDI, sur 63, Avenue KASA VUBU, Q.DIANGIENDA, C/NGIRI-NGIRI

Photo Bernard BILETSHI "RT KAVKA"

LE SOFT INTERNATIONAL du 17 Avril 2009.

 

Me Lufwa veut intenter un procès contre Vodacom

 

Vodacom est toujours mal en point dans les cours et tribunaux. L'opérateur réseau de téléphone mobile fait face à une énième plainte qui pourrait atterrir au parquet de grande instance. Encore face un artiste sculpteur. On se rappelle de l'affaire Liyolo, mais voilà qu'une autre figure de proue de la sculpture r-dcongolais s'en plaint. Il s'agit de Me Lufwa.

 

Les œuvres de l'esprit sont protégées. Chez Vodacom, on semble l'ignorer superbement. Sinon comment comprendre que cette société, pourtant bien structurée, traîne des casseroles devant les cours et tribunaux pour utilisation abusive d'image ou d'œuvre d'autrui. Me André Lufwa est en colère contre Vodacom pour utilisation abusive de l'image de son œuvre majeure, le batteur de tam-tam qui trône à l'entrée de la FIKIN (Foire Internationale de Kinshasa). Si un règlement à l'amiable n'est pas trouvé, l'artiste sculpteur se réserve le droit de saisir les cours et tribunaux, laisse-t-il entendre. Me Lufwa trouve sa démarche légitime et fondée, lorsqu'il demande que des droits d'auteur lui soient versés pour utilisation de son œuvre à des fins commerciales. Ses avocats ont été mis en branle quant à ce.

 

INSENSIBLE.

« Cette société de télécommunication utilise abusivement l'image du batteur de tam-tam de la FIKIN pour promotion de ses produits sans paiement de droit d'auteur de ladite œuvre. Dans ce cas, mon client est en droit d'ester Vodacom en justice si une solution n'est pas trouvée à l'amiable », explique l'un des avocats de Me André Lufwa Mawidi. La goutte d'eau qui a fait déverser le vase, c'est quand Vodacom a utilisé, l'année dernière, l'image du batteur de tam-tam de la FIKIN sur les tickets de tombola et sur les affiches de vente de téléphone dans le cadre des activités foraines. « Cette société a agi dans la tricherie en utilisant une œuvre d'esprit sans contacter son auteur. On dirait qu'il lui est permis de tout faire », fulmine un proche de Me Lufwa. Que reproche-t-on à Vodacom ? Pour la promotion de ses activités lors de l'édition 2008 de la FIKIN, Vodacom a fait la reproduction mécanique de l'œuvre de Lufwa (batteur de tam-tam) pour la vente des téléphones portables. Elle a aussi édité des affiches sur lesquelles se trouvait l'image du batteur de tam-tam déformé. « Et ces affiches ont fortement contribué à la promotion de cette société. De même sur les tickets de tombola se trouvait la même bien que représentée partiellement », s'insurge l'un des avocats de Lufwa. Qui estime que Vodacom a réalisé des recettes, et de ce fait l'auteur de cette œuvre a droit au copyright. Pour rentrer dans ses droits, Me Lufwa avait entrepris d'écrire à Vodacom. Sans suite. « Mon avocat a introduit des lettres relatives à la réclamation de mes droits d'auteur à cette compagnie, mais, jusque-là, il n'y a pas eu de suite », déclare-t-il au « Soft International3 ; LA PREMI7RE CORRESPONDANCE (0.01/GED/MNT/MH/001/09) date du 7 janvier 2009. Une autre lettre a été adressée à Vodacom le 12 février 2009. « Si cette compagnie ne réagit pas, je saisirai les instances judiciaires compétentes pour l'affaire », fait savoir me Lufwa Mawidi. Et d'ajouter : « Vodacom a non seulement triché en utilisant mon œuvre, mais elle a aussi porté atteinte à ma personnalité, en tant qu'artiste, dans la mesure où sur ses tickets de tombola et sur ses affiches, l'œuvre a connu des disproportions. Il y a donc eu déformation de l'art ».

 

Pour Me Lufwa, cela est gravissime en matière d'art. « En plus de cela, l'œuvre a été animée, exécutant des pas danse à la télé alors que la présentation même de l'art transmet déjà tout un message », poursuit-il. « Moi je reste optimiste quant à cette affaire, car j'ose croire que nos autorités ne sont ni naïves pour tolérer tous genres d'actes illégaux sur l'étendues du territoire national. Je suis persuadé qu'elles réagiront à chaque fois qu'il s'agira des intérêts d'un fils du pays », souligne me Lufwa. « Je déplore ces actes que pose Vodacom et qui ne sont pas dignes d'une telle compagnie », se lamente-t-il. A 84 ans, ce sculpteur ne pense qu'à vivre une retraite paisible grâce aux droits générés par ses œuvres.

 

Premier sculpteur r-dcongolais à être reconnu sur le plan international, il est l'auteur de plusieurs œuvres artistiques, dont la plus connue est l'imposant batteur de tam-tam qui trône à l'entrée principale de la Foire. Pour son œuvre monumentale, il n'a jamais perçu le moindre droit. Il réclame haut et fort les droits d'auteur sur cette œuvre architecturale réalisée en 1969. Il l'avait conçue sur commande. Me Lufwa rappelle qu'il a mis 7 mois pour réaliser la sculpture. C'est depuis belle lurette qu'il mène des démarches auprès du ministère de la Culture et des Arts. « Mais en dépit de tout cela, il n'y a aucun résultat satisfaisant », regrette ce vieil artiste. Vodacom restera-t-elle insensible à l'appel de ce vieil artiste ? Avec l'affaire du batteur de tam-tam, œuvre de Lufwa, cela fait un peu trop de procès contre Vodacom.

 

RODRIGUEZ KIKAMBA.

CASIMIR MBIYAVANGA MPASI.

 



14/07/2009
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