Où va-t-on avec l’Opposition Républicaine ?

La Prospérité n°2872 du 03 Mars 2014

Où va-t-on avec l’Opposition Républicaine ?

(Libre opinion de Takele Lukoki du MPCR)


La Démocratie de la mangeoire demeure toujours présente sur l’autel des intérêts égoïstes et égocentriques des acquis des concertations !

A moins de 3 semaines de la rentrée parlementaire du 15 Mars 2014, la classe politique congolaise est entrée dans le tourbillon des chercheurs de grâce politique, consécutif aux concertations nationales organisées du 05 Septembre au 07 Octobre 2013, au Palais du Peuple.

L’enjeu politique de l’heure, consiste « à la prise de la Bastille, de l’avenue des Trois z, notre Primature », qui est dirigée par Monsieur Augustin MATATA PONYO, depuis 2 années, pour le compte du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, le P.P.R.D, leader au sein de la majorité parlementaire. Et, le Gouvernement actuel a été formé sur base d’une coalition parlementaire constituée de quelques 350 Députés.

Or, le vrai jeu de la démocratie est un jeu politique basé sur le pouvoir de la majorité avec des espaces de liberté et d’expression réservées à la minorité.

Au sortir des concertations nationales, le leader de la majorité présidentielle avait affirmé d’une manière péremptoire, peut-être avec un enthousiasme plein de spontanéité, et à haute voix, qu’il avait entendu et compris les aspirations et les ambitions de la classe politique congolaise ayant pris part à ces concertations.

En des termes concrets, il s’agit de la promesse à l’appât lancé par Monsieur Léon Kengo wa Dondo aux politiciens congolais à l’ardu chômage après les élections 2011, pour la  formation d’un Gouvernement de cohésion nationale, logiquement dirigé par un formateur désigné au sein de la majorité parlementaire et, le cas échéant,  de la nouvelle majorité parlementaire qui devra être constatée après la rentrée parlementaire du 15 Mars prochain par un informateur ou carrément le Présidium des concertations nationales, composé du Président de l’Assemblée Nationale et du Sénat.

Il appartient à l’annonceur «Le Président de la République» dans les prérogatives que lui confère notre Constitution, de poser rapidement le «curseur» sur la personne de son choix et de lui remettre une feuille de route, censée tenir compte des attentes du Peuple  par rapport aux Concertations et surtout,  de donner des réponses concrètes à la Demande sociale des Congolais, sous peine de voir que ceux dont les urnes ont porté leur choix, seront défaits par la rue comme on vient de le voir à Kiev,  en Ukraine.  

Au regard de ce qui précède, réclamer la primature du Gouvernement de cohésion nationale est un acte anticonstitutionnel posé par l’Opposition dite républicaine, citoyenne et responsable, constituée par bon nombre des candidats malheureux des élections du 28 Novembre 2011, c’est un non sens politique.

Car, la nomination d’un Premier Ministre non issu de la majorité parlementaire serait une concession politique accordée par le magistrat suprême, le garant de la nation, qui n’est autre que le Chef de l’Etat en fonction, depuis 2001.

Force lui sera alors donnée la tentation de réclamer, à son tour, une concession importante de la part de l’Opposition dite « républicaine » dans des scabreuses négociations aux contours mal définis au style au demeurant « gagnant-gagnant » pour les protagonistes.

Afficher un tel paysage politique en République Démocratique du Congo : La Primature à l’Opposition et la Présidence à la majorité serait, jeter les fondements d’une « trahison au long court », c’est-à-dire, interminable de 5 ans, de 2016 à 2021 !

En d’autres termes, la forme de coup d’Etat constitutionnel permanent fomenté par ces politiciens congolais ne serait rien d’autre qu’une trahison ou une concussion réalisée de concert avec les forces obscures qui gravitent autour de l’appareil d’Etat congolais. Cette forfaiture consentie demeure, à tout point de vue, antipatriotique et, pour le moins, anticonstitutionnelle .Elle consiste à accorder, à la volée, un mandat gratuit de 5 ans au Président actuel. Une telle hypothèse de travail traduite dans la réalité, serait suicidaire, pour les acteurs de cette forfaiture et affecterait l’émergence des institutions fortes et démocratiques au Congo.

C’est dans cette optique qu’on peut légitimement se demander, les raisons de l’opportunité de l’élévation du Président du Sénat comme autorité morale de l’Opposition partielle réunie à la Paroisse Notre Dame de Fatima, la semaine dernière. La volonté manifeste de la bipolarisation de la scène politique congolaise entre la Majorité Présidentielle et l’Opposition dite républicaine autour de 2 autorités morales rappelle le dualisme FPC (Forces Politiques du Conclave) et USOR (Union Sacrée de l’Opposition Radicale) des années 1990 et après la Conférence Nationale Souveraine de 1992.

Or, la donne politique a nettement évolué avec l’organisation des élections présidentielles et législatives de 2006 à 2011. Nos Moïses d’hier sont, certes, devenus des Princes dans des palais d’Egypte aux frais du Trésor Public mais n’apportent aucune plus value, pour le bien- être de notre Peuple.

Le tableau politique électoral établi par la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, ne reflète guère la démocratie mais la mangeoire. Ainsi,   sacrifient-ils sur l’autel des intérêts égoïstes, egocentriques donc entièrement personnels, les acquis démocratiques.

Le Pouvoir actuel est détenu par Joseph KABILA, leader de la Majorité classé devant par la CENI, le lider maximo de l’UDPS, Monsieur Etienne TSHISEKEDI wa MULUMBA, Monsieur Vital KAMERHE de l’UNC et, enfin, Monsieur Léon KENGO wa DONDO de l’UFC. Logiquement, le dualisme politique est basé entre Joseph KABILA et Etienne TSHISEKEDI comme deux leaders de la Majorité Présidentielle et de la Majorité Populaire illustrées par la légalité et la légitimité contrastées dans les medias tous azimuts.

Cette façon de procéder en scindant l’Opposition Populaire est programmée dans le but d’affaiblir la vague contestataire autour du Père de la Démocratie Congolaises : Etienne Tshisekedi wa Mulumba. 

L’opposition dite populaire ou républicaine devrait d’abord chercher une vraie ALLIANCE, en vue de réaliser l’alternance démocratique en 2016, au lieu de se compromettre dans des combines politiciennes dépassées, éhontées et anticonstitutionnelles par l’achat des consciences et la perte de leurs idéologies respectives.

Les as des dernières concertations politiques ne voient pas plus loin que leurs intérêts égoïstes et egocentriques, en oubliant que les U.S.A et l’Union Européenne, financeurs des élections dans notre pays, ont déjà un plan pour l’horizon 2016, sans le Président Kabila qui a déjà épuisé ses deux mandats. Aucune possibilité donc de modifier la Constitution, ni la loi constitutionnelle, ni encore moins, l’inversion du cycle des élections.

Ainsi, le peuple congolais en sa qualité de Souverain Primaire est-il appelé à accroître sa vigilance en vue de comprendre qui sont ses vrais défenseurs et qui ne les sont que par des bribes circonstancielles.

Fait à Kinshasa, le 28 février 2014

TAKELE LUKOKI

MPCR

 



04/03/2014
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