POLLUTION ENVIRONNEMENTALE A MUANDA : Jean Claude VUEMBA LUZAMBA confond le Groupe PERENCO

Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA, Président National du MPCR

Photo Gabin MUKE S "RT KAVKA"

Africa News, Série II, n°428 du vendredi 05 au dimanche 07 Mars 2010

  

POLLUTION ENVIRONNEMENTALE A MUANDA :                                                      Jean Claude VUEMBA LUZAMBA confond le Groupe PERENCO

 

Le Communiqué de Presse publié récemment par le Groupe PERENCO en réponse aux dénonciations de l’Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA contient non seulement des nombreuses contre vérités, mais il est également de nature à nous écarter du véritable problème.

 

Que reproche la population du Territoire de Muanda à travers l’Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA au Groupe PERENCO/MIOC ?

 

1. Des graves dégâts sur l’écosystème marin et terrestre :

 

Sans être exhaustif, nous voudrions rappeler ici, à titre purement exemplatif, quelques cas flagrant qui méritent d’être épinglés à ce sujet :

 

En offshore (Plate forme sur l’Océan Atlantique) :

 

-      Combien de fois n’a-t-on pas constaté que le torcheur était éteint pendant plus d’une semaine, alors que les normes d’exploitation pétrolière exigent que celui-ci reste toujours allumé afin de bruler les gaz bruts excédentaires, lesquels ont un effet nocif et polluant sur l’être humain et l’environnement ?

Cette situation est occasionnée par la rupture quasi permanente de stock en cartouche d’allumage du torcheur : quelle irresponsabilité !

 

-      Que dire du déversement régulier de brut à grande échelle dans les eaux à cause de la défectuosité des flexibles sous marins attachés à la bouée-import du bateau de stockage M.V.Muadi, avec comme conséquences directes de décimer la population halieutique ?

 

En Onshore (Exploitation sur terre) :

 

Il a été remarqué plusieurs cas de déversement des bruts sur les exploitations des villages Kinkazi, Mibale et Lyawenda, causant ainsi la destruction de l’écosystème et la pollution des cours d’eaux.

-      Au Village Kinkazi : l’entassement de près de 10.000m3 (dix milles mètres cubes) des terres contaminées par les bruts et autres produits chimiques a créé un véritable réservoir de pollution, lequel non seulement émet des gaz nocifs mais favorise également l’infiltration dans le sol des produits polluants.

Et lorsque l’on sait que la nappe phréatique ne se trouve qu’à deux mètres du sol dans cette contrée et que la majeure partie de la population utilise les eaux des puits pour leur consommation domestique, on imagine aisément à quoi PERENCO/MIOC expose les habitants de Muanda.

 

A ce jour, aucune mesure n’est prise en vue d’assurer la décontamination par la méthode de biodégradation, laquelle favorisera la bioremédiation du sol et du sous sol dans cet espace.

 

La contamination de la rivière Mbele (puits kk24) par le déversement du brut a détruit la vie de plusieurs espèces animales et de la verdure aquatique.

De plus, les jets de pétrole brut sur une superficie estimée à plus ou moins 20 hectares (puits kk32) ont fortement pollué les cultures pérennes (palmiers à huiles), différentes essences végétales, herbacées et même les marécages.

Les mangroves, ces plantes à racines aériennes, qui jadis attiraient la curiosité des nombreux touristes, sont actuellement dans un état de dégradation indescriptible et ne séduisent plus personne.   

 

-      Au Village Mibale : l’utilisation par PERENCO/MIOC d’une vielle technologie dépassée, avec des équipements vétustes, entraîne comme conséquences les fuites d’huile au niveau des pompes de la station Power Oil, alors que de nos jours, il est recommandé l’utilisation des pompes électriques.

Ce qui démontre davantage l’insouciance et le manque de volonté d’investir de la part de cette entreprise.

 

-      Au Village Lyawenda : au puits lw30, la coupure du pipeline conduisant à cette exploitation a occasionné le déversement de plusieurs litres de bruts, tandis qu’un mauvais nettoyage préalable d’un tronçon de la ligne du puits 711 a provoqué un écoulement de brut du puits lw5 jusqu’à la rivière.

Une autre coupure du pipeline constatée au puits 615 a déversé, en Février 2010, pendant cinq jours du brut dans les eaux entrainant ainsi la mort de plus de 10.000 (dix milles) poissons, parmi lesquels des espèces rares, sans compter les fruits de mer et les tortues marins.

 

2. Du manque de collaboration avec la population locale :

 

Lorsque le Groupe PERENCO/MIOC affirme entretenir d’excellentes relations avec ses partenaires à travers le fameux « Comité de Concertation » et l’organisation en Février 2010 d’une table ronde à Muanda, cela ne peut que nous révolter.

 

En effet, il est facile de s’entourer d’une poignée des villageois semi lettrés dont la majorité ne dispose d’aucune notion de développement durable et à qui on alloue un budget de 200.000 Dollars (deux cent milles Dollars) par an en vue de s’assurer de leur allégeance et prétendre faussement vivre en coexistence pacifique avec la population.

 

Cependant, nous voudrions rappeler quant à nous le sort réservé à 16 (seize) ressortissants des villages Kongo et Tshiende, venus revendiquer leur droit auprès de cette société en Décembre 2009 et qui ont été purement et simplement arrêtés et acheminés à la Prison Centrale de Boma par les véhicules de PERENCO/MIOC. Cette violation flagrante des droits de l’homme a même été fustigée par l’ONG Action pour les Droits, l’Environnement et la Vie, ADV en sigle, ainsi que la Voix des sans voix des droits de l’homme, AZHADO.

Au sujet de la table ronde de Février 2010 dont se vante tant le Groupe PERENCO/MIOC, nous sommes curieux de savoir combien d’experts tant nationaux qu’internationaux ont été associés à cette fameuse rencontre !

Par contre, nous savons que tous ceux qui ont participé à cette table ronde ont été grassement pris en charge par PERENCO/MIOC qui a même mis un avion à leur disposition sans compter les véhicules et autres facilités, s’assurant par là de leur servilité.

 

3. Obstructions aux contrôles :

 

Dans son communiqué de presse, le Groupe PERENCO/MIOC affirme que « les services de l’Environnement de Boma sont présents en permanence sur son site » : quel grossier mensonge !

Nous savons quant à nous que la dernière visite des services du Ministère de l’Environnement sur le site PERENCO/MIOC remonte à l’année 2006, soit 4 (quatre) ans, suite aux refus manifestes de cette société de recevoir sur son site les différentes missions de contrôle programmées selon le canevas édicté par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement, lequel préconise le calendrier de contrôle ci-après :

-      Au niveau du Territoire        : une fois par mois

-      Au niveau du District   : une fois par trimestre

-      Au niveau de la Province     : une fois par semestre

-      Au niveau National              : une fois par an

 

Cependant, par lettre n° 06/00860/2008/DG/HSE/SC/dkn du 20 Octobre 2008, les Responsables de cette entreprise se sont permis purement et simplement de refuser un contrôle programmé par la Coordination Urbaine de l’Environnement de Boma ; pire encore, par lettre n° 063/00102/2009/DO/KM/km du 26 Février 2009, cette entreprise a poussé l’audace et arrogance jusqu’à interdire au Coordonnateur Urbain de l’Environnement de Boma de faire partie d’une mission quelconque de contrôle sur son site, alors que ce dernier se trouve être la personne ressource la mieux indiquée pour effectuer ce genre de travail.

 

Voici là, la preuve tangible et irréfutable que le Groupe PERENCO/MIOC se comporte à Muanda comme dans un Territoire conquis, sous un silence complice des Autorités tant locales que nationales, nous rappelant ce bout de phrase du Président François Mitterrand : « … l’argent sale qui corrompt et qui tue ! ».

 

4. De la production réelle du groupe PERENCO :

 

Il a été déclaré dans ce même communiqué de presse que le groupe produit 250.000 (deux cent cinquante milles) barils par jour dont 25.000 (vingt cinq milles) issus du bassin sédimentaire côtier de Muanda.

Lorsque l’on sait que sur la plate forme en mer, aucun fonctionnaire congolais ne peut y mettre pied sans l’autorisation des Responsables de cette société qui leur fournissent les moyens de transport nécessaires pour y arriver ; et lorsque ceux-ci daignent accepter ce qu’ils considèrent comme une faveur, aucun contrôleur n’a été capable jusqu’à ce jour à se faire communiquer « le cahier de bord » pour un examen approfondi.

Il y a lieu de conclure que la production annoncée par cette société est sujette à débat car n’offrant aucune possibilité de contre-vérification. Il est alors aisé de comprendre comment et pourquoi les revenus pétroliers de la République Démocratique du Congo avoisinent péniblement les 400.000.000 (quatre cent millions) de Dollars par an alors que ceux des autres pays voisins atteignent facilement les 2.000.000.000 (deux milliards) de Dollars par an.

En outre, en observant toute la côte africaine, de Tunis en Afrique du Nord jusqu’à Cap Town en Afrique du Sud, seul le Territoire de Muanda offre cette image désolante de saleté, de sous-développement et de misère.

 

Au regard de tout ce qui précède, Jean Claude VUEMBA LUZAMBA exige carrément au Groupe PERENCO/MIOC de respecter les instruments internationaux ci-après : la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POPS), la convention de Bale (1958) sur le contrôle des déchets dangereux ainsi que la convention de Marpols et Solas sur l’interdiction de pollution par les déchets toxiques dans les eaux profondes. A cela s’ajoute toute la législation nationale ainsi que les différents textes réglementaires en vigueur en la matière.

 

Il est un principe universellement admis de nos jours et confirmé par la Communauté Internationale lors du dernier sommet de Copenhague à savoir : POLLUEUR-PAYEUR, auquel le Groupe PERENCO/MIOC ne peut en aucun cas échapper.

 

Enfin, il est plus que temps de réunir autour d’une même table toutes les personnes tant physiques que morales intéressées sur cette question, avec l’assistance des experts en la matière et des défenseurs des droits de l’homme, dans le but non seulement de faire l’état des lieux de la situation environnementale à Muanda mais aussi et surtout de réfléchir sur l’après pétrole. Car, dans 50 (cinquante) ans, lorsque cette société aura tiré le dernier baril de pétrole et plier bagages, nous ne serons plus là, y compris les jouisseurs actuels de l’argent de la mort, pour répondre aux atrocités physiques, mentales et environnementales causées à notre population.

 

C’est pourquoi, au vu de l’incapacité des Autorités du pays à contraindre PERENCO/MIOC au respect de ses obligations vis-à-vis du pays et de ses habitants, nous sommes déterminés à saisir la Justice Internationale quant à ce.

 

Tel est le combat que Jean Claude VUEMBA LUZAMBA continuera à mener jusqu’à la victoire finale en faveur de la population du Territoire de Muanda en République Démocratique du Congo. Il s’agit là tout simplement de la révolte du bon sens !   

 

Fait à Kinshasa, le 01 Mars 2010

 

Jean Claude VUEMBA LUZAMBA

 

Député National

 

 

 



10/03/2010
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 248 autres membres