QUE VEUT REELLEMENT ETIENNE TSHISEKEDI WA MULUMBA ?

QUE VEUT REELLEMENT ETIENNE TSHISEKEDI WA MULUMBA ?

 

L’actualité politique en République Démocratique du Congo connait ces derniers temps des soubresauts de tout genre de la part des acteurs politiques congolais qu’ils soient de la Majorité au Pouvoir ou de l’Opposition.

Ce qui se passe actuellement sur la scène politique congolaise pousse tout analyste aguerri ou tout observateur averti à se poser des questions, lorsque l’on observe le comportement des acteurs politiques congolais face à la proposition du Mouvement du Peuple Congolais pour la République, MPCR, et de son Président National VUEMBA, tendant à amener toute l’Opposition congolaise à élaborer un Programme Commun de Gouvernement d’Alternance pour les échéances électorales de 2011.

En effet, une certaine agitation est constatée dans le rang de la Majorité actuelle au Pouvoir qui multiplie des stratégies de distraction en vue d’empêcher l’aboutissement heureux de cette initiative, laquelle, une fois réalisée, sonnera à coup sur le glas du régime actuel.

Il est de bonne guerre pour le Pouvoir en place de tenter de faire échec à cette ambition de l’Opposition Politique, car nul ne peut rester les bras croisés face à un danger réel qui menace sa survie.

Cependant, le comportement des acteurs politiques de l’Opposition étonne et écœure tout le monde du fait que ces derniers n’ont pas compris ou pire refusent de comprendre le bien fondé de l’élaboration du Programme Commun de l’Opposition.

Doit-on donner raison à Abdoulaye Wade qui déclara que « les Opposants congolais étaient parmi les plus médiocres du monde » ? Ou alors, doit-on rallier l’idée de Jacques Chirac selon laquelle « la démocratie est un luxe pour les Africains » ?

Il est de notoriété publique que si l’Opposition Politique se réunissait en République Démocratique du Congo, le Pouvoir en place sera balayé d’un revers de la main aux prochaines échéances électorales. Malheureusement, il est agaçant de constater que les acteurs politiques de l’Opposition refusent, par des manœuvres dilatoires, à réaliser cet objectif. A en croire qu’il s’agit là non pas d’une Opposition contre le Pouvoir mais plutôt d’une Opposition du Pouvoir en place.

L’idée lancée par Jean Claude Vuemba de voir l’Opposition se réunir autour des idées et des principes apparait pour nous comme étant la meilleure solution en vue de concrétiser l’unité des Forces du Changement et ce, au regard de l’histoire politique de notre pays.

En effet, il a été démontré que chaque fois que les Congolaises et les Congolais ont tenté de se rassembler autour d’un individu, cette démarche a très souvent été vouée à l’échec. Car, il a toujours été difficile de gérer les ambitions souvent démesurées des uns et des autres.

Or, s’ils focalisaient leurs efforts autour des principes et des idées, le leadership humain jaillira de lui-même par la suite.

C’est comme dans une équipe de football qui décide de développer un système de jeu basé sur une attaque par la gauche et une défense par la droite.

Dans ce contexte, il est évident que tout gaucher naturel trouvera aisément sa place en attaque tandis que le droitier assurera quant à lui la défense. C’est de la logique la plus élémentaire qui relève même du simple bon sens.

Malheureusement, pour des besoins de positionnement personnel, teintés certainement d’un brin de jalousie (nous connaissons les méthodes de nos acteurs politiques), des voix s’élèvent actuellement au sein même de l’Opposition pour contrecarrer le Programme Commun de Gouvernement d’Alternance.

D’aucuns estiment qu’il faille d’abord désigner le candidat unique de l’Opposition afin que toutes les énergies soient mobilisées pour conduire ce dernier à la victoire finale. Et ce candidat ne pourrait être qu’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Président National de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS.

C’est le cas de la DTP, Dynamique Tshisekedi Président, une plate forme de 8 (huit) formations politiques qui a vu le jour le 16 février 2011.

Et lorsque l’on observe les composantes de cette plate forme, il y a lieu de se demander quel apport des voix ces Partis Politiques peuvent-ils offrir au candidat Président de la République dans le contexte politique actuel en République Démocratique du Congo. Il sied de se rappeler que la Majorité des Partis composants cette Dynamique provient fraichement de la Majorité au Pouvoir : il y a lieu de se demander si le cordon ombilical a été effectivement coupé et à quel jeu ont-ils reçu mission de jouer ?

L’UDPS et lui-même Tshisekedi déclarent haut et fort qu’après 30 (trente) ans de lutte pour la conquête du Pouvoir, rien ni personne ne peut empêcher Tshisekedi à accéder à la présidence ; et de ce fait, tout le monde devrait se rallier au programme de l’UDPS derrière Etienne Tshisekedi.

UN PEU D’HUMILITE, MESSIEURS ! ET PRENEZ LA PEINE DE RESPECTER VOS PARTENAIRES !

Rafraichissez-vous la mémoire en vous rappelant qu’après les accords de Sun City, le poste de Vice-président de la République revenant à l’Opposition non-armée était destinée à Etienne Tshisekedi. Cependant, ce dernier ne l’a pas occupé du fait de sa suffisance, car à l’époque, l’UDPS et son Président estimaient que Tshisekedi était le candidat naturel à ce poste et qu’ils n’avaient donc pas besoin de se réunir avec qui que ce soit.

La même attitude apparait actuellement mais avec beaucoup plus de rigueur : c’est à croire que l’UDPS et Tshisekedi n’ont pas tiré les leçons du passé !

La politique est l’art du compromis, dit-on. Que couterait à Tshisekedi de rassurer ses partenaires afin de faire route ensemble et maximiser ainsi les chances d’une victoire de l’Opposition contre le Pouvoir établi ? N’ont-ils pas discerné le message d’humilité que leur a transmis le Révérend Pasteur qui a prêché lors de la commémoration du 29e anniversaire de leur Parti ?

En analysant les forces politiques en présence, nous pouvons affirmer sans crainte d’être contredit qu’il est impossible à un Parti de l’Opposition de gagner seul les élections de 2011, même avec l’appui de 8 (huit) formations politiques dont l’encrage sur terrain est quasi inexistant si ce n’est quelques apparitions médiatiques de leurs Présidents Nationaux.

Car, depuis la proclamation de l’indépendance, les rares élections démocratiques organisées au pays ont démontré que le peuple congolais privilégie l’élément ethno-tribal pour réaliser son choix. Et en considérant cet aspect des choses, il est clair que seule une coalition de l’Opposition pourrait amener à la victoire les Forces du Changement.

En effet, dans l’espace kasaïen et une partie du Katanga, base ethno-tribal de Tshisekedi, ce dernier pourrait être accrédité de la majorité des votes de cette population. Cependant, dans le cas où l’Opposition se présenterait en ordre dispersé, il faudrait craindre l’émiettement des suffrages provenant de la présence du Docteur Kashala et de François Mwamba.

Le premier pourrait apporter comme argumentaire le fait de n’avoir jamais été mêlé à la gestion du pays, tandis que le second aura à évoquer sa présence permanente sur terrain ainsi que les nombreuses réalisations à caractère social qu’il a initiées en faveur de ses frères pendant près de 10 (dix) ans.

Dans l’espace Kivusien auquel il faut ajouter le Maniema et une grande partie de la Province Orientale, l’effet Kamerhe risque d’effriter les voix que pourraient espérer obtenir l’UDPS et Tshisekedi.

Quant aux Ne-Kongo, en l’absence du soutien de Kiakwama, l’UDPS et Tshisekedi devront se reposer sur Jean Claude VUEMBA et Ne Muanda Nsemi, au risque de rappeler au peuple Kongo, réputé pour sa mémoire inébranlable, que c’est Tshisekedi qui a refusé de signer l’autorisation de sortie devant permettre au Président Kasa-Vubu d’aller se faire soigner à l’étranger. Ce qui a occasionné sa mort tant déplorée par le peuple Kongo.

Les Provinces de l’Equateur et du Bandundu quant à eux n’ont jamais été acquises totalement à l’UDPS et à Tshisekedi. Et ses filles et fils ont encore frais à l’esprit l’ingratitude de l’UDPS vis-à-vis des ressortissants de ces Provinces qui ont accompagné Tshisekedi depuis le début de son combat politique, tels que : Le lion Mbwakiem, Théophile Mbemba, Jacques Matanda, le Professeur Marcel Lihau, Paul Bandoma, Jean Baptiste Bomanza, Gaston Dindo, etc.

A Kinshasa la capitale, ville aux multiples facettes, où l’on retrouve toutes les sensibilités ethniques, les résultats électoraux se feront au prorata du nombre des ressortissants de chaque tendance ethnique et également à coup d’argent et des cadeaux.

Face à cette étude rapide et simpliste, fondé sur l’élément actuel déterminant du choix de l’électorat congolais, il apparait clairement que seul le rassemblement des forces acquises au changement est en mesure d’assurer la victoire de la famille de l’Opposition politique et réaliser ainsi une véritable alternance politique en République Démocratique du Congo.

Tous ceux qui y sont réellement engagés devront donc privilégier ce qui peut consolider l’unité de l’Opposition en écartant toute initiative ou prise de position de nature à diviser l’Opposition Politique.

L’entêtement de Tshisekedi et de l’UDPS, soutenu par certains acteurs politiques de l’Opposition en quête de positionnement, entêtement qui consiste à considérer que c’est Tshisekedi ou rien, est de nature à conduire l’Opposition vers un échec certain.

Et lorsque l’on prête l’oreille à certaines rumeurs qui font état que Tshisekedi serait instrumentalisé par les forces négatives extérieures en vue de crédibiliser la victoire de Joseph Kabila aux prochaines élections en acceptant de se faire battre contre une retraite paisible assurée, il y a lieu de se poser des questions sur certains de ses agissements.

Il est évident que nous ne cédons pas à ces rumeurs, toutefois, nous restons vigilants face à tout comportement susceptible de réduire les chances de l’Opposition Politique aux échéances électorales futures.

A ce jour, les espoirs du peuple congolais se focalisent autour de l’union de l’Opposition Politique, laquelle constitue la seule et unique voie de sortie de la misère dans laquelle elle se trouve plongée. Ce peuple est même capable de boycotter totalement les élections générales dans l’hypothèse de la désunion de l’Opposition et de se prendre personnellement en charge au regard du vent de changement populaire qui s’opère actuellement en Afrique et de manière tout à fait naturelle.

OPPOSANTS CONGOLAIS, EVITEZ QUE LE PEUPLE VOUS CONFONDE A LA MAJORITE ACTUELLE AU POUVOIR !

 

Fait à Bruxelles, le 17 Février 2011

Fabien Kondo wa Kondo

Analyste Politique Indépendant


Publication: www.mpcr.cd



17/02/2011
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