Réclamé à cor et à cri: Le dialogue divise à nouveau l’Opposition

Le Potentiel n°6210 du Vendredi 22 Août 2014

Réclamé à cor et à cri

Le dialogue divise à nouveau l'Opposition

Les acteurs de l'Opposition divergent sur le dialogue politique qu'ils ont, eux-mêmes, réclamé aux fins de se fixer avec la Majorité au pouvoir sur les questions de l'heure, notamment le calendrier électoral et la problématique de la révision constitutionnelle.

Depuis l'annonce faite par le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, sur la possibilité d'ouverture d'un dialogue entre la Majorité présidentielle et l'Opposition politique, le fossé se creuse davantage en ce qui concerne les positions des acteurs de l'Opposition.

Parmi ceux qui ont boycotté les Concertations nationales pour exiger un dialogue inclusif, l'on compte déjà des rétractés à cette idée du dialogue. Pour le président du MPCR, Jean-Claude Vuemba, ce n'est pas au pouvoir d'accorder un dialogue. « Nous avons été traité d'extrémistes quand nous avions refusé les Concertations nationales convoquées par M. Kabila. Maintenant, le pouvoir se retrouve simplement dos au mur et cherche une issue. Ce n'est pas de bonne foi que ce dialogue est envisagé », a-t-il déclaré.

Ainsi, Jean-Claude Vuemba et le MPCR ont proposé une rencontre formelle de recadrage entre l'Opposition et la Majorité dans l'optique de tabler sur l'inopportunité de la révision constitutionnelle et le processus électoral.

Du côté de la Coalition pour le vrai dialogue (CVD), et d'autres acteurs présents au meeting de N'Djili Ste Thérèse, à l'instar de l'Udps Bruno Mavungu, de l'UNC Jean-Bertrand Ewanga, la seule manière d'éviter la descente aux enfers du pays, c'est d'organiser un dialogue.

Le dialogue s'impose, selon la CVD

Pour le porte-parole de la CVD et président du Parti travailliste, Steve Mbikayi, il n'est pas juste de circonscrire le dialogue réclamé au partage du pouvoir ou encore à la prolongation du mandat du président de la République au-delà de 2016.

 « Ceux qui pensent que nous recherchons le dialogue pour des postes, cherchent une chose et son contraire. Le dialogue, c'est pour parvenir à un compromis sur les différences qui nous opposent. Il y a la question de la révision de la Constitution, il y a le calendrier électoral... Quand, dans notre camp, nous estimons qu'il existe un problème de légitimité institutionnelle et que la Majorité dit le contraire, il faut justement qu'on dialogue pour trouver le consensus », a-t-il indiqué.

Selon lui, l'objectif majeur est que les prochaines élections soient organisées dans un climat apaisé. Et pour répondre à ceux qui décèlent le piège dans le dialogue, le député national Steve Mbikayi a déclaré : « C'est de l'hypocrisie pour ceux qui rejettent ce dialogue. Parce qu'en réalité, s'il est convoqué, vous verrez, ils seront les premiers à se précipiter. Nous devons respecter la résolution 2098 des Nations unies qui n'a jamais été mise en application par le camp au pouvoir. Les Concertations nationales n'étaient pas un dialogue... On a au moins un avantage : ceux qui ont pris part à ces Concertations se sont constitués en un camp avec un cahier des charges précis. Nous, qui n'y étions pas, avions aussi notre cahier des charges. C'est question qu'on harmonise pour parler un même langage. Ceux qui refusent le dialogue font le jeu de la Majorité pour que celle-ci gère seule le processus électoral avec leur Ceni ».

Le porte-parole de la CVD a ainsi rappelé qu'à N'Djili où tous les acteurs de l'Opposition se sont présentés devant la population, le dialogue a également été prôné. « Et qu'il y ait quelques figures qui y étaient et qui se dédisent pour rejeter ce dialogue, je crois qu'ils ne comprennent pas ce qu'ils font », a conclu Steve Mbikayi.

Pour sa part, le président du Mouvement pour le renouveau, le député national Clément Kanku Bukasa, l'un des acteurs qui avaient accepté les Concertations nationales, a également appelé à l'organisation d'un dialogue franc et sincère entre forces politiques. Cela, afin, dit-il, d'épargner le pays d'une crise politique aux conséquences imprévisibles. « Des questions d'intérêt national nécessitent ce dialogue », a estimé ce cadre de l'Union pour la nation (UN).



23/08/2014
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