Un trio pour battre J. Kabila en 2011

Congo Nouveau n°162 du lundi 28 Février 2011

L’opposition resserre de plus en plus ses rangs

V. Kamerhe, E. Tshisekedi et N. Nsemi :

Un trio pour battre J. Kabila en 2011

En décidant dernièrement de briguer la magistrature suprême en Novembre prochain avec ou non l’appui d’autres partis politiques, le leader de l’UDPS avait pris le gros risque de fragiliser l’opposition, avaient déploré de nombreux observateurs. Pour eux, ce comportement était de nature à faciliter la réélection du chef de l’Etat sortant, et à empêcher l’alternance au pouvoir. D’autant plus que nombre de formations politiques ayant adhéré à une dynamique mise en place en sa faveur, ne disposent pas de larges assises populaires et que de ce fait, ne sont pas capables de mobiliser un grand électorat sur l’ensemble du territoire national.

Pour conjurer ce danger, et ne pas apparaitre aux yeux de l’opinion nationale et internationale comme des « traitres », Vital Kamerhe, ancien speaker de la chambre basse du Parlement et Président de l’Union pour la Nation Congolaise –UNC-, se déploie dans tous les sens. Dans un premier temps, il a à deux reprises rendu visite à Etienne Tshisekedi dans sa tanière de Limete en vue de chercher à harmoniser avec lui des vues autour d’un programme commun de gouvernement et de bien d’autres questions liées au déroulement des scrutins de novembre prochain.

Sans minimiser qui que ce soit, Kamerhe est conscient du développement de la situation politique sur le plan international. Aujourd’hui, le combat politique ne se ramène pas du tout à un individu, mais plutôt aux idées à concevoir et à expliquer aux populations en vue de gagner leur adhésion. C’est bien cela que certains thuriféraires de Tshisekedi n’auraient pas le courage de lui dire, se contentant de parler de gauche ou de la droite dans un pays où ces clivages ne sont pas du tout bien délimités.

L’on comprend aisément pourquoi les leaders de ces paris s’opposent à la proposition exprimée récemment par JC Vuemba de procéder à l’identification de membres de l’opposition de manière à éviter toute confusion, et ensuite, de discuter sur un programme commun. Pourtant, il faut éviter de retomber demain dans les tâtonnements qui avaient suivi l’élection de Tshisekedi par la Conférence Nationale Souveraine –CNS- à la primature. Enfin, il n’y a aucun mal à ce que les membres de l’opposition se connaissent avant de tenter de faire route ensemble.

Les esprits semblent évoluer

C’est pour balayer le chemin devant permettre à l’opposition d’affronter sans encombre la majorité aux scrutins de novembre que Vital Kamerhe mène des démarches, surtout des campagnes d’explication auprès de ses pairs. Hormis cet aspect de la question, l’autre qui préoccupe est la loi électorale qui sera élaborée et adoptée en mars prochain par le Parlement ainsi que la composition de la Cour Constitutionnelle.

Le Président de l’UNC explique à ses interlocuteurs la nécessité de se rassurer que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Congo –MONUSCO- se verra confier un nouveau statut qui lui permettra de s’occuper de la sécurisation des élections, principalement des candidats pendant la campagne électorale, de l’envoi des matériels électoraux, et du transport des agents de la Commission Electorale Nationale Indépendante. Kamerhe va même plus loin. Il estime, lui, que l’opposition ne devrait pas se préoccuper seulement de l’élection présidentielle, mais qu’elle doit aussi et surtout préparer les provinciales et les législatives.

A son avis, il faudrait se préparer à ne plus subir la situation actuelle où un groupe politique dirige le pays avec une majorité assurée au niveau de toutes les instances politiques. Au jour d’aujourd’hui, il semble que l’unanimité se dégage de plus en plus autour de toutes ces questions.

Le Président de l’UNC dit avoir rencontré la même compréhension au terme de son entretien avec Ne Muanda Nsemi, leader du parti Bundu dia Mayala.

Pour les observateurs, il y a lieu de se féliciter de cette évolution des esprits. Car, avec Vital Kamerhe à l’Est, Etienne Tshisekedi au centre et à Kinshasa, et Ne Muanda Nsemi dans le Bas-Congo, la réélection du Chef de l’Etat sortant ne serait pas assurée, en dépit du triomphalisme qu’affiche son camp politique.

Congo Nouveau



04/03/2011
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