Unité de l’Opposition : Une échéance sans cesse reportée

L’Avenir n°5005 du jeudi 24 Mars 2011

 

Unité de l’Opposition : Une échéance sans cesse reportée

 

*Tout le monde avait espéré que le retour du leader de l’Udps serait l’élément fédérateur de cette opposition.

*Certains partis politiques de moindre envergure ont tenté de forcer la main de l’Udps. Prudent et méfiant, l’Udps a pris toutes ces propositions de réunification de l’opposition avec des pincettes.

*Ce jour, l’opposition qui s’accroche désormais à tout ce qui bouge en y trouvant une occasion de s’unir croit avoir trouvé cette unité autour des travaux de Pretoria, particulièrement lors de la cérémonie de restitution des conclusions de ces travaux.

*Le seul fait de voir des leaders de ces partis politiques répondre à la séance de restitution, peut-il être considéré comme l’unité retrouvée ?

 

Plus d’une fois, l’opposition a crié avoir atteint l’unité tant recherchée. Plus d’une fois, des sons discordants sont venus démentir les espoirs exprimés. Tout le monde avait espéré que le retour du leader de l’Udps serait l’élément fédérateur de cette opposition. Certains partis politiques de moindre envergure ont tenté de forcer la main de l’Udps. Prudent et méfiant, l’Udps a pris toutes ces propositions de réunification de l’opposition avec des pincettes.


Les inconditionnels de Tshisekedi ne se sont pas découragés. On apprend même qu’ils ont commencé à implanter des représentations même à l’extérieur du pays. Et pourtant, ce dont on a besoin, c’est une mobilisation à l’interne. Sur le terrain au pays, particulièrement à Kinshasa, à part les déclarations solitaires dans les médias, aucune action d’envergure de la part des soutiens à Tshisekedi afin de convaincre l’Udps.


La théorie de « Triangle nucléaire » qui veut clairement dire trois candidats de l’opposition répartis dans trois zones géographiques a confirmé cette incapacité de l’opposition de resserrer les rangs autour d’une candidature unique. Le « triangle nucléaire » est déjà contredit par la candidature de Joseph Olenghankoy dont personne ne peut nier l’appartenance à l’opposition. On s’attend à ce que d’autres candidats se déclarent dans les mois à venir. Ce jour, l’opposition qui s’accroche désormais à tout ce qui bouge en y trouvant une occasion de s’unir croit avoir trouvé cette unité autour des travaux de Pretoria, particulièrement lors de la cérémonie de restitution des conclusions de ces travaux. Le seul fait de voir des leaders de ces partis politiques répondre à la séance de restitution, peut-il être considéré comme l’unité retrouvée ?

Dans une béate autosatisfaction, cette opposition prétend avoir parlé d’une seule voix le 18 mars dernier au Centre Béthanie. C’est un peu naïf de penser que la seule présence de certains cadres de certains partis de l’opposition à cette séance de restitution serait un élément déterminant dans l’unité de l’opposition. Car, dans le passé, on avait vu mieux que Jacquemain Shabani (Udps), Bertrand Ewanga (Unc), Franck Diongo (Mlp), Jean-Claude Vuemba (Mpcr), Nyarugabo (Rcd) autour d’une table. L’unité de l’opposition n’avait suivi. Si cette seule présence suffirait, on peut alors s’étonner de certaines absences, celle du Mlc, du Rcd-N, de Gilbert Kiakwama, de Olenghankoy, etc.

A cette occasion, on a appris quelque chose de contraire au « triangle nucléaire ». En fait, le délégué de l’UNC a réaffirmé l’intention de présenter un seul candidat. Une chose est de vouloir un candidat unique, une autre est de dire qui est ce candidat unique. Il sera désigné selon quels critères ? Qui va définir ces critères ? Dans quel cadre, convoqué par qui ? Autant de questions sans réponse aujourd’hui de la part d’une opposition qui, en dépit de l’existence d’une loi et d’un cadre défini, n’a pas pu se donner un porte-parole. C’est un signe que l’unité de l’opposition, si elle est possible, elle ne laisse apparaître aucun signe annonciateur à l’horizon. L’élément de blocage, même si beaucoup ne veulent pas le reconnaître par stratégie, c’est la gestion des ambitions. L’opposition ne sait pas dire qui sera le premier de ses leaders. La bataille est aussi rude pour ceux qui suivront. Sur base de quoi se fera le partage ? Si on s’engage avant la répartition des responsabilités, quelle garantie que le contrat de confiance sera respecté ?

Sauf un vrai coup de théâtre, on ne voit pas l’opposition se départir de ce qui est devenu presque une tradition fondée sur ce principe maintes fois démontrée qu’il n’y a rien qui divise davantage l’opposition que le partage du pouvoir. Comme on dit, le partage du pouvoir partage toujours l’opposition. Ce qui n’est pas une raison pour l’Amp et alliés de croire que la bataille est d’avance gagnée.


L’Avenir

 

 



01/04/2011
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