Au sujet du dialogue demandé par l’Opposition : Controverse annoncée entre l’UDPS et ses Alliés
Geopolis n°285 du mercredi 10 au Jeudi 11 Septembre 2014
Au sujet du dialogue demandé par l’Opposition
Controverse annoncée entre l’UDPS et ses Alliés
Ce sont plusieurs partis politiques et quelques plates formes de la société civile qui se sont ligués depuis peu au sein de la plate forme dénommée jusque là « Forces Politiques et Sociales ». Au tour du super poids lourd de l’UDPS, l’UNC de Vital Kamerhe, deuxième force politique de l’Opposition en nombre des députés élus lors de la dernière législative nationale. Mais aux côtés de ceux-ci, d’autres partis qui impriment de plus en plus leur marque à côté de celle déjà affirmée de leurs leaders. Ainsi le RCD K/ML avec Koloso Sumahili, le MPCR de JC Vuemba, le PT de Steve Mbikay, le CDER de JL Busa, etc. confortés par la présence dans leurs rangs de quelques forces de la société civile se sont tous mis d’accord pour demander au régime Kabila en place l’organisation d’un dialogue autre que celui du genre « concertations ». Une nouvelle rencontre dictée par l’esprit et de la résolution 20/98 des Nations Unies.
Pour les Forces Politiques et Sociales, l’idée du dialogue est en ce moment la seule capable de répondre avec acuité aux problèmes qui font face à la Nation et aux dangers qui la guète avec la tentative du pouvoir de vouloir décider unilatéralement de son destin.
Du côté pouvoir, on ne bronche pas trop. L’idée n’émeut pas plus que l’ordinaire. Mais les esprits avertis de la famille politique du Chef de l’Etat n’excluent pas un jour l’idée d’une ouverture allant dans le sens de la démarche initiée par l’UDPS, l’Unc et les autres.
Mais, au regard des enjeux de l’heure, des ambitions des uns et des autres au sein de ce camp « anti kabila », il sied de se poser des questions sur ce que devra être le contenu de cette rencontre avec le régime ?
C’est là alors que les choses prennent une autre tournure. A voir de près et à lire les faits, on se rend vite compte d’une réalité : Seule une Opposition unie de corps, déterminée et forte peut prétendre contrer le pouvoir en place.
Le fait que l’Udps se soit allié aux autres forces de l’Opposition ne peut qu’aider cette dernière car il faut le reconnaître nul ne pourra à lui seul gagner le combat de l’alternance. Du dialogue demandé, il faudra à ce stade déjà se mettre d’accord sur le cahier de charges commun à faire prévaloir au moment opportun. Or pour l’Udps, avec Joseph Kabila, il faut négocier son départ. La question de l’impérium n’étant pas encore vidée au sein du parti d’Etienne Tshisekedi.
Ce qui permet à une certaine opinion de prédire sans être contredit de la fragilité des relations liant l’Udps à ses alliés d’aujourd’hui qui reconnaissent les institutions en place, en font même partie pour certains mais gardent comme cap : le départ de Kabila en 2016. Sachant que nombreux ne jurent que sur l’objectif 2016 et que l’Udps a un discours plus que tranché sur le départ imminent, on ne peut que se demander jusqu’à quand cette alliance aux objectifs différents pourra durer. L’Udps pourra-t-elle mettre de l’eau dans son vin pour concilier sa position de leader à la dynamique de l’ensemble pour des résultats meilleurs ? L’ego de l’UDPS saura t-il se taire céder la place à un combat où tous se tiennent la main pour arriver aux objectifs décidés de commun accord ? Les forces politiques et sociales sauraient elles s’arrêter un instant pour faire le point entre ceux qui la composent en vue de l’harmonisation de leurs ambitions pour l’avantage de la Nation dans son tout ? Les jours qui viennent devront nous dire un peu plus sur le cours des événements à venir… Les démons de la division ayant fait plus de mal que de bien, nous renseignent l’histoire non pas lointaine seulement mais assez récente aussi.
Michel Kayak