CONSEIL SUPERIEUR DES GRANDS NOTABLES NE KONGO "CSGNK" deuxième partie

République Démocratique du Congo

Province du Bas Congo

 

« Conseil Supérieur  des Grands Notables Ne Kongo »

« CSGNK »

 

Projet Culturel proposé

Par Prof. Dr. NIEMBA S. NSUKA YOTILA Jacob

Au Noyau Constitutif

 

Aigle : « Mbemba Zulu » (Ngo Zulu) – référence à notre noble Ancêtre du même nom

« Mbemba diengene diengene kundulu M’fuma »

 

 

“Les Ne Kongo unis sont source de providence et du progrès”

Prof. Dr. Niemba S. Nsuka Yotila Jacob

“Viti nimi Lukeni ne Mpangu – Nkasi zi Kongo”


I.                   Etats de la question

I.1. Ntuka Kongo et Abako

L’histoire Ne Kongo rapportée par les Sages Kôngo et par d’autres auteurs tel le  père Van Wing, nous apprend que le peuple Ne Kongo est issu d’un Ancêtre commun appelé, « Kongo Nimi ». Celui-ci est descendant de Na Lukengo. L’Ancêtre « Kongo Nimi » mis au monde trois enfants : Nsaku, Mpanzu et Nzinga. Ces derniers constituent les trois Patriarches Kôngo. Et chacun de ces enfants représente une vertu, une qualité Ne Kongo. C’est ainsi que Nsaku incarnerait la conscience (l’éthique morale), Mpanzu la science (l’éthique scientifique) et Nzinga la gouvernance (Gestion efficace : éthique de l’intérêt collectif). Ces trois enfants et les vertus qui les caractérisent symbolisent les « Makulu matatu malamba Kongo » ; tout comme ils représentent les trois Districts du Bas Kongo (Lukaya, Cataractes et Bas Fleuve), tout comme aussi ils peuvent expliquer d’autres réalités.

Nos recherches ultérieures à travers les Organisations Ne Kongo à mettre en place, telle que  « l’Académie de l’Hostoire Ne Kongo », nous fixerons définitivement sur ce sujet. Ainsi, les Bena Kongo appelés Ne Kongo, descendants de ces trois Patriarches sont, selon l’Arbre généalogique, les bâtisseurs du Royaume du Kongo du Moyen-Age jusqu’au 19è siècle et, ont engendré le peuple Ne Kongo, c'est-à-dire Culture Ne Kongo. Ils sont le fondement du Patrimoine culturel Ne Kongo.

Les Ne Kongo de temps moderne (du moins jusqu’à l’incursion des Occidentaux vulgarisant la terreur : esclavagisme, colonialisme) avaient hérité d’une organisation sociale efficace, puissante et rassurante pour ses citoyens et ses descend ants. C’est un Royaume qui occupait un espace important au cœur de l’Afrique centrale. Il a vécu pendant des siècles (car nous ne savons pas dater réellement sa longévité). C’est notre « Patrimoine culturel » source de nos « Racines » et de notre « Identité culturelle ». Mais l’intrusion des peuplades exogènes avait plongé ce fabuleux royaume, tout comme les autres royaumes qui existaient à cette époque en Afrique centrale, en décadence et avec eux, leurs Patrimoines culturels.

Cette Organisation Kôngo est totalement enterrée lors du partage de l’Afrique en 1885, en termes de butins de conquête guerrières par les puissances coloniales. Esclavagisme, colonialisme et dictature avaient morcelé, divisé le peuple Ne Kongo. Néanmoins, à l’époque récente et en ce qui concerne les BaKongo de la RD Congo, surtout vers la dernière décennie de la colonisation, une tentative d’Union de peuple Kongo pour un développement endogène auto entretenu par la fibre socioculturelle. Mais, comme nous le verrons, cette Organisation n’a pas fait long feu, non plus !

Cependant, si l’Abako avait réussit relativment l’Unité Ne Kongo, était-ce simplement pour se protéger contre la puissance coloniale ? Où était-ce réelle prise de conscience de valorisation culturelle Ne Kongo ? Mais, les échecs successifs dans la reconstitution de ladite Alliance plaident en faveur de la première problématique. Ceci nous fait dire que les Ne Kongo n’ont pas encore pris conscience de leur « Existence culturelle » qui est la colonne vertébrale et la référence de base pour la reproduction de la société Ne Kongo.

Cela justifie à notre avis, l’absence d’une Conscience collective d’avoir un « Héritage socioculturel » qui guide la Vie actuelle et future des Ne Kongo. C’est ce que nous appelons le « Suicide socioculturel collectif ». Et « l’Elite Ne Kongo » en est la vraie Responsable. Car rongée par l’esprit de cupidité accentué par la pauvreté, elle n’hésite pas à sacrifier le bonheur collectif au profit de son bonheur personnel par des pratiques obscurantistes faites des antivaleurs et de la sorcellerie sacrifiant la vie des autres et de toute une Communauté voire de la RD Congo. Ces antivaleurs sont des facteurs du sous-développement socioculturel et économique que connaissent les Ne Kongo mais aussi la RD Congo en général. Par cette conduite, l’élite Ne Kongo pratique un « Génocide culturel ». Si nous élargissons cette vue à l’ensemble du pays, nous dirons : « l’élite congolaise par ces antivaleurs commet un « Génocide socioculturel ».

Dans cette vue des choses, observons que les Ne Kongo préfèrent copier grossièrement les cultures des autres, en l’occurrence la culture occidentale comme source de leur existence donc de leur mode de vie – quel gâchis ! Que réellement de valoriser leur culture : fondement de leur existence. Mais une valorisation fondée sur l’acquis de valeurs positives  des cultures des autres en terme d’apports intégrés. Et cette culture Ne Kongo est l’une des composantes de la culture de la RD Congo. Car en RD Congo, chaque province, chaque ethnie, chaque tribu a sa propre culture et, l’ensemble de ces cultures forment celle de la RD Congo en terme de synthèse intégrée.

N’oublions pas que chaque culture a ses germes de destruction faites de ses antivaleurs et d’autres en interaction. Pour mieux voire les valeurs positives des autres cultures, il faudrait d’abord reconnaître et valoriser sa propre culture faite de valeurs, de normes, de règles, d’institutions, etc. C’est après, qu’il faudrait prendre chez autrui de valeurs culturelles débarrassées de leurs coquilles et qui s’intègrent aux valeurs culturelles endogènes en termes d’enrichissement – en lieu et place d’une copie conforme sans intérêt culturel pour le milieu d’accueil. Bien sûr, une « Unité » Ne Kongo en terme culturel était construite et réussie autour de l’Abako pendant les dix dernières années de la colonisation belge jusqu’à l’indépendance de la RD Congo en 1960.

1.2. Abako et Unité Ne Kongo

L’Alliance des Bakongo, Abako en sigle, est une Organisation socioculturelle mise sur pied par le Grand Notable Nzeza Nlandu en 1950. Elle avait pour but de rassembler tous les Ne Kongo au sein de cette merveilleuse Organisation pour donner une valeur ajoutée à la culture Kongo. Chose faite ! Les Ne Kongo avait saisi la balle au bond de cette opportunité en s’appropriant l’Organisation et en réalisant par ce fait leur Unité culturelle. Nous pouvons affirmer que ces Grands Notables avaient une réelle et nette vision culturelle de leur génération et des générations futures. Et nous ?

Peu après, nous avons découvert que l’Abako n’était pas assise sur un piédestal solide qui soit une source de pérennité culturelle et de protection du Patrimoine culturel Ne Kongo. Ce qui, de toute évidence, avait causé dix ans après sa perte. Cependant, il y a lieu de noter que tous les Ne Kongo doivent louer cette noble initiative réussie même relativement (pendant 10 ans) de nos parents. De nos aînés, là où, nous, des générations actuelles, échouons lamentablement. Car nous ne prenons pas conscience voire ne faisons aucun effort et ne consentons aucun sacrifice pour promouvoir de telles grandes initiatives et les réussir. C’est l’obligation de résultat de l’approche actuelle du Conseil Supérieur des Grands Notables Ne Kongo : « Réussir ». En fait, poursuivons notre petite histoire – celle de l’Abako.

Après avoir diffusé ses énergies, ses valeurs et normes culturelles, l’Alliance de Bakongo va, à partir surtout de 1958, faire face à l’énigme de l’indépendance. Les Congolais n’ayant pas été éduqués dans des valeurs de démocratie libérale des partis politiques, ils vont faire face à des enjeux politiques majeurs. L’indépendance va les obliger à former très vite,       après la table Ronde de 1960, des partis politiques servant d’intermédiaires entre la structure de l’Etat et la population. Et que chaque parti politique devait présenter un projet de société susceptible de satisfaire les besoins de base ressentis par la population, une fois élus par elle. Mais, à cette époque, la plupart des partis politiques étaient organisés sur base ethnique ou tribale et n’avaient aucune expérience de démocratie libérale fondée sur le multipartisme.

C’est dans ce contexte d’enjeux politiques de l’ère, que les Grands Notables Ne Kongo, de bonne foi bien sûr, mais sans la moindre transition (avaient-ils le temps ?), vont transformer l’Abako culturelle en Abako politique, c'est-à-dire en parti politique pour la conquête du pouvoir par les urnes. En raison de la précipitation des évènements auxquels ils n’étaient pas préparés politiquement, pour parer au plus pressé, nos Grands Notables abandonnèrent l’aile culturelle de l’Abako qui justifiait sa création. Cet aspect, mis aux oubliettes, fut plongé dans le courant du passé et rangé dans le tiroir de l’Histoire Kôngo. Ainsi l’aile politique est-elle maximisée depuis ce temps jusqu’aujourd’hui.

Fouillant dans le tiroirs de l’Histoire Ne Kongo, ses fils et filles tant de RD Congo que de la Diaspora ont, dans les années 90 et 2000 tenté de relancer l’Abako. Les uns lancèrent l’Abako culturel voire avec des noms tels que « Mika mia Mbua », « Kinvuka kia Bakongo » ou « autres » liés à « Abako » : les autres s’accrochèrent à sa formule politique et se sont même divisés en plusieurs Abako politiques. Ces tentatives furent un cuisant échec et une vraie désolation. Car elles consacrèrent la réelle division de Ne Kongo et, de ce fait, son enterrement culturel.

Pour dire mieux, ces tiraillements nourris par des ressentiments obscurantistes plongèrent les Bakongo dans un coma culturel de longue durée. Car ces dérivées de l’Abako-mère, créée par les uns et les autres, les ont été pour privilégier des intérêts personnels égoïstes et non pour maximiser l’intérêt collectif Ne Kongo. La preuve est qu’ils ne sont pas parvenus à s’entendre pour restaurer « l’Abako-mère » culturelle, à cause de l’existence des intérêts divergents que nourrissent les ressentiments des uns envers les autres et vice versa. Dans un tel contexte avouons qu’aucune Unité n’est possible.

Bien sûr, nous ne’ condamnons pas ces Ne Kongo (hormis les ressentiments : facteurs d’autodestruction. Bien au contraire, nous les félicitons car ils ont au moins essayé, osé chacun à sa manière, à restaurer l’Abako-mère. Observons simplement que, la méthode utilisée et les ambitions cachées ou affichées des uns et des autres étaient incompatibles avec « l’Unité Ne Kongo » et, ne pouvait en aucun cas, concourir à la restauration de « l’Abako-mère » intrinsèquement culturelle. Cette dernière rassemble tous les Ne Kongo autour d’un idéal commun : « l’intérêt collectif Ne Kongo » et la conservation du Patrimoine culturel légué par leurs Ancêtres. Ainsi, l’Abako a vécu et fait partie du Patrimoine culturel Ne Kongo. Maintenant passons à tout autre chose c'est-à-dire à créer une autre Organisation plus efficace en évitant impérativement les erreurs de l’Abako des années 60. Servons-nous des erreurs du passé pour mieux faire aujourd’hui et demain !

Maintenant, le temps est venu, levons-nous. Nobles Ne Kongo, avec toute la conscience retrouvée. A redorer le blason de notre Cohésion culturelle qui est notre Patrimoine collective. Pour cela, il faut nous atteler à valoriser cette magnifique « Mine » culturelle, en lui infusant nos énergies et en lui indiquant une réelle direction d’expression pour la génération actuelle préparant les générations à venir. Sans cette prise de conscience collective et individuelle les Ne Kongo ne vaudront rien tant sur l’échiquier national qu’international. Il faut qu’on se la dise. Vous le savez très bien. Alors ressaisissons-nous, élevons notre intelligence, nos sentiments et notre volonté pour construire « l’Unité » Ne Kongo, le « Vivre-ensemble » Ne Kongo. Car le fondement de ceux-ci est d’abord socioculturel ; et ensuite, alimentés par une économie performante, créatrice d’emplois et de richesse pour tous et, par une bonne gouvernance grâce à une gestion administrative d’excellence donc efficace.

Nobles Ne Kongo, chassons nos rancoeurs, nos positionnements égoïstes sans intérêts collectifs et nos ressentiments nourris par l’obscurantisme – tenons-nous mains dans les mains pour valoriser notre Patrimoine culturel. Ne dit-on pas que : « l’Union fait la force ? » « Ki matê N’nua ». Celui qui ne comprend pas cet adage ne comprendra plus rien – laissons-le en marge du « Vaisseau » - peut être il comprendra plus tard. Dans une communauté, dans un pays, seul, on ne peut rien mais, avec la dynamique de tous on peut satisfaire les besoins socioculturels exprimés.

Pour les Ne Kongo, le « Vivre-ensemble » ne peut se faire qu’au sein d’une « Organisation » nouvelle capable de transcender les ambitions des uns et des autres, les intérêts divergents, pour les mouler dans l’intérêt collectif Ne Kongo. C’est pourquoi, nous demandons à ceux qui sont incapables de cette transcendance de se mettre courtoisement à l’écart de ce noyau  constitutif, pour permettre aux transcendés de construire l’Unité Ne Kongo dont ceux qui se sont mis en marge et tous les Ne Kongo seront bénéficiaires. Avant d’arriver à « l’Organisation » disons quelques mots sur la culture, la civilisation et autres notions nous permettant de comprendre l’importance de la culture pour une nation, un pays, une province, une communauté, etc.

II. Concepts culture, civilisation, progrès

2.1. Concept Culture

Du point de vue archéologique et anthropologique, la culture n’est que l’ensemble des connaissances et des comportements qui caractérisent une société humaine ou, plus généralement, qui caractérisent un groupe humain (telle la communauté Kongo, Luba, Tetela, Nandé, Lunda, Bembe, etc.) à l’intérieur d’une société globale (la RD Congo). Car même s’il existe une culture dominante celle dite nationale. Il existe aussi dans cette société des groupes sociaux (communauté, ethnie, tribu, province, etc.) dont les intérêts, les pratiques culturelles sont particulières par rapport à la culture nationale qui est sa synthèse intégrée. Dans le cas d’espèce, l’existence de la diversité culturelle caractérisant la société congolaise. Ainsi, la diversité culturelle dans un pays qui est une grande richesse nationale contribue à l’unité culturelle de cette société, de cette nation, de ce pays. Il y a de fois, on utilise le concept « exception culturelle », simplement pour maximiser la créativité culturelle des Communautés concernées.  

Pour l’Unesco, la culture, c’est « ce patrimoine immatériel transmis de génération en génération. Elle est recréée en permanence par les communautés et groupes concernés en fonction de leur milieu, de leur mode de vie, de leur interaction avec la nature et, de leur histoire. Toutes ces variables procurent au peuple concerné un sentiment d’identité culturelle dans la continuité de pratiques de mode de vie fait de système de valeurs, de normes, d’institutions, etc. contribuant à promouvoir le respect de la diversité culturelle et de la créativité humaine ». Toutes ces composantes constituent le Patrimoine culturel de ce pays.

La culture englobe de très larges aspects de la vie en société : techniques utilisées, mœurs, morales, mode de vie, système de valeurs, croyances, rites religieux, organisation de la famille et de la communauté villageoise, habillement, arts, etc. Du point de vue individuel, la culture est l’ensemble des connaissances, de savoir-faire, des traditions, des croyances, des coutumes, d’institutions propres à un groupe humain, à une civilisation. Elle se transmet socialement par l’éducation à travers les institutions existantes et à mettre en place (telle que notre organisme de transmission culturelle, le Csgnk et autres), et ce, de génération en générations. La culture ne se transmet pas par héritage. Elle conditionne en grande partie les comportements des individus, ou, du moins, des membres de la communauté ou de la société concernée. Il en est de même de la culture Ne Kongo conditionnée par l’ensemble de ses membres pour un « Vivre-ensemble » cohérent.

2.2. Concept Civilisation

La civilisation est un ensemble des caractéristiques propres et spécifiques à une société, à une région, à un pays, à un peuple, à une Nation, et ce, dans tous les domaines : social, politique, économique, moral, religieux, artistiques, intellectuel, scientifique, technique, etc. Ces composantes de la civilisation sont transmises de génération par l’éducation. Avec cette approche, l’humanité ne souffre d’aucun jugement de valeur. De ce fait, le sens du concept civilisation est plus proche de celui de la culture. Exemple, la civilisation grecque, égyptienne, babylonienne, kongo, luba, lunda, nandé, etc.

Aussi, désigne-elle l’état d’avancement des conditions de vie, des savoirs et des normes de comportement ou de mœurs (dits civilisés) d’une société. Dans ce sens, la civilisation pris au singulier, introduit la notion de progrès et d’amélioration vers un idéal universel engendrés, entre autres, par les connaissances de la science, de la technique. Elle s’oppose à la barbarie, à la sauvagerie, à l’absence des repères.

Ainsi, donc la civilisation est un ensemble de connaissances (sociopolitiques, économiques et culturelles) accumulées par un peuple dans tous les domaines de la vie : système culturel savamment structuré, orienté vers une reproduction efficace et ethnique de la société.

2.3. Concept Progrès

Le progrès est un mouvement, une marche en avant. Il charrie l’idée de développement, d’accroissement, de propagation, d’évolution, de progression. Le progrès s’oppose à l’immobilisme. En économie, le progrès technique désigne le phénomène permettant l’amélioration des techniques de production : moindre coût, diversification, diffusion, plus large des produits ou l’apparition de nouveaux produits grâce à l’innovation. L’un des objectifs premiers du progrès technique est de réduire la pénibilité du travail humain, grâce à des machines qui réalisent des tâches rebutantes (lave-linge). Ainsi le progrès, élément de base d’une culture au regard de son développement concret. La culture chez le Ne Kongo englobe bien sûr ces variables.

2.4. Culture chez les Ne Kongo

Les Bakongo constituent un seul peuple Uni de par son Histoire très riche, sa Culture et sa Civilisation. Selon l’Histoire Ne Kongo, ils sont repartis en trois grands clans : Nsaku, Mpanzu et Nzinga. Ces Patriarches demeurent le fondement culturel du peuple Ne Kongo. Héritage culturel qui remonte d’un passé lointain et proche. Cet héritage est bien sûr présent dans la vie actuelle de Ne Kongo mais d’une manière éparse, d’où sa mise en ordre en terme de la reconstitution urgente du « Patrimoine culturel » Ne Kongo.

Chez les Ne Kongo, la culture représente un ensemble des connaissances diffusées dans la société à travers les structures sociales ; elle exprime aussi des comportements collectifs, tels que les manifestations intellectuelles, artistiques ; tout comme elle signifie comportement, habitude, savoir, système de sens appris par un individu dans le système social : elle signifie aussi un système de croyances, un système de valeurs, de normes, d’institutions bref, un ensemble des connaissances transmises par le système social à travers le raisonnement ou l’expérimentation qui se matérialise au travers des comportements individuels et collectifs des membres de la société, des membres de la communauté concernée.

Ches le Ne Kongo, sa culture reste son « Patrimoine social » le plus précieux. Elle exprime « l’Identité culturelle » de tout un peuple, c'est-à-dire la culture collective à laquelle chaque Ne Kongo appartient et s’exprime. La culture est à un niveau de reconstruction. Et, celle de chaque Ne Kongo a une dimension d’élaboration et de construction ; elle est exprimée par l’éducation. De toute évidence, la culture collective Ne Kongo correspond à une unité fixatrice d’identité, à un repère de valeurs reliées à son Histoire. A des souvenirs collectifs, à des créations artistiques et scientifiques exprimant les connaissances collectives, source du Vivre-ensemble.

III. Construire la « Cohésion Sociale » au Bas Kongo

Nous venons de voir que depuis le démantèlement des Institutions juridiques anciennes Ne Kongo – d’abord par la traite des esclaves, et ensuite, définitivement par la colonisation, la tentative d’Abako réussie mais aussitôt disparue par absence de vision culturelle fixatrice et, enfin, par d’autres tentatives sans succès depuis lors jusqu’aujourd’hui – nous interpelle sur le sérieux que les Ne Kongo doivent mettre en avant pour réellement redorer le blason de notre Patrimoine culturel en tant qu’il caractérise l’identité culturelle Ne Kongo : source de la cohésion sociale Kongo donc du Bas Kongo comprise comme province de la RD Congo.

Chers Grands Notables Ne Kongo

Une communauté sans culture est une communauté sans colonne vertébrale, donc sans histoire, sans âme. Elle est considérée comme une journée sans lumière, sans soleil. Elle est comparable à un arbre sans racine donc sans sève reproductrice et conservatrice, et ce fait, condamne à sécher et à disparaître. Pour entretenir cette sève reproductrice, conservatrice, toute communauté doit consentir de sacrifices pour son patrimoine culturel. Car la culture, le Patrimoine culturel d’un peuple ne peut pas subsister sans le sacrifice de chacun des membres de la communauté. Faire cesses cet effort, ce sacrifice sous toutes ses formes (entraide, cohésion sociale, éducation collective et individuelle, aide des pouvoirs publics, etc.), revient à certifier que la société concernée se désagrège, vagabonde puis disparaît. D’ailleurs, c’est l’image que dégage la société de la RD Congo actuelle : désagrégation, vagabondage de tout un peuple, de tout un pays dans tous les domaines – donc il faudrait ramener cette constante au niveau des provinces.

La cohésion sociale au Bas Kongo a pour maillon essentiel, l’Amour d’autrui, de ses ancêtres et de sa province, pour la servir, la développer en terme de sa reconstruction et, de la sauvegarde de son patrimoine culturel ciment évident du Vivre ensemble. Construisons enfin une nouvelle Institution sociale, véritable gardienne du patrimoine culturel Ne Kongo. Elle sera l’une des composantes de l’Institut Culturel du Bas Kongo » qui, ce dernier, fera partie de l’un des Services publics de la province du Bas Kongo. Cette cohésion sociale Ne Kongo ordonnée par la Loi fondamentale (la constitution) exprime une telle cohésion provinciale source de la cohésion nationale. De ce point de vue, une Organisation sociale contribuant à l’avènement de ladite cohésion sociale est impérativement souhaitée, tel est le cas du CSGNK.

IV. Conseil Supérieur de Grands Notables Ne Kongo (CSGNK)

4.1. Der quoi s’agit-il ?

Dans toute civilisation et dans toute nation, la Culture reste le maillon essentiel, l’âme collective du peuple. Il est le vaisseau de base par lequel les systèmes de valeurs, de normes, d’institution, de techniques, etc., sont véhiculés et reproduits de génération en génération. Ceci n’est possible que grâce à une Organisation efficace mise en place pour le besoin de la cause par les filles et fils de ce peuple. Pour la province du Bas Kongo, la Culture Ne Kongo demeure l’expression spirituelle et matérielle de l’Ame Ne Kongo. Cependant, depuis l’expérience limitée de l’Abako, aucune Organisation sérieuse n’est encore mise en place pour la reproduction culturelle de la province, ou, du moins, pour la protection du Patrimoine culturel Ne Kongo.

Pour pouvoir sauvegarder ce Patrimoine culturel Ne Kongo et assurer sa réelle reproduction de génération en génération, il est prévu, dans le cadre de ce travail, la création au sein du peuple Ne Kongo, d’une structure civile dénommée : « Conseil Supérieur des Grands Notables Ne Kongo ». Il est le garant de « l’Unité Ne Kongo » et de son « Ame culturelle ». En d’autres termes, il est l’artisan et le poumon de la « cohésion sociale » Ne Kongo. Cette dernière constitue le fondement de la civilisation du peuple Kôngo. Est-ce que ce noble peuple en a conscience ? Est ce que son élite susceptible de l’expliquer à son peuple a réellement fait son travail ? Ou, maximise-t-elle son intérêt égoïste personnel ? Autant de questions qu’on peut poser eu égard à l’évidence de la destruction criante du Patrimoine culturel Ne Kongo et à l’apathie de son élite, laquelle contribue malheureusement à ladite régression (destruction).

Bien sûr, son élite pensante veut que les autres peuples viennent faire à sa place ce qu’elle est censée faire elle-même dans le domaine socioculturel : « valoriser et reproduire son Patrimoine culturel » - quelle conscience aveugle, obscurcie par l’égoïsme ! En réalité, c’est une démission devant ses responsabilités vis-à-vis du peuple Ne Kongo et vis-à-vis de l’humanité. Quelle trahison ! Car les autres à qui elle fait confiance détruisent plutôt que de construire. Ce n’est pas de leur faute car sinon, ils ne connaissent pas, du moins, ils n’ont pas dans leurs âmes, le feu culturel, ou, du moins, l’âme culturelle fondement du peuple en question. C’est le cas des occidentaux qui, pendant la colonisation, ont falsifié la culture de la RD Congo !

Ne dit-on pas qu’un peuple sans culture structurée, respectée et sauvegardée est un peuple sans Ame ! Car elle produit une jeunesse, (levain de la culture et de la civilisation) désordonnée, violente, sans intelligence rationnelle et sagesse requise parce que non encadrée, abandonnée totalement à elle-même avec des structures mentales inversées, et ce, parce que dépourvue de tous repères. Alors qu’en réalité, ce sont ces jeunes qui sont appelés à devenir des adultes de la société et à reproduire cette société à leur propre image faite d’absence de repères d’une vraie culture, d’une vraie civilisation ; de ce fait, elle reproduit des repères obscurantistes acquis de leurs adultes donc de leurs parents.

Aussi, les adultes d’aujourd’hui doivent prendre conscience de quitter leur carcan égoïste maximisant l’intérêt personnel pour se pencher sur la bonne manière de changer, de corriger les repères inversés actuels (par eux !) faits des antivaleurs en construisant une organisation civile capable de construire une vraie société Ne Kongo productrice des valeurs républicaines. Ces dernières sont en réalité une véritable bible et cantique de peuple Ne Kongo contribuant au développement culturel national.

4.2. Eléments constitutifs du Conseil Supérieur

Il est lancé pour la constitution du Conseil, la dynamique ci-après :

Ø      L’impératif de passer par la phase d’un Cadre constitutif ;

Ø      Le cadre juridique effectif du Conseil (en tant qu’Association culturelle de la dimension provinciale et eu égard à ces activités socioculturelles englobant tous les Ne Kongo en RD Congo et de la diaspora) est une nécessité ; d’où l’élaboration des statuts et des règlements d’ordre intérieur ;

Ø      Tracer un cadre symbolique dérivé de nos Ancêtres et qui attache la génération actuelle et future à leur patrimoine socioculturel ;

Ø      Etc.

4.2.1. Contenu de l’Organisme : le socioculturel

a. Le social

Des Actions orientées vers :

  • L’éducation de base pour tous,
  • La santé de proximité pour tous,
  • L’habitat décent pour tous,
  • L’eau potable pour tous,
  • L’électricité pour tous,
  • Le transport décent pour tous,
  • L’emploi pour tous (ici lié à l’investissement, à l’économie),
  • L’alimentation décente pour tous (lié au développement de l’agriculture, donc à l’économie).

b. Le culturel

Des Actions orientées vers :

  1. La protection, la valorisation et la reproduction du Patrimoine culturel Ne Kongo par :

Ø      L’organisation des grands festivals des arts, des musiques, des folklores et des littéraires Ne Kongo,

Ø      La construction des grandes bibliothèques partout dans tous les Districts du Bakongo,

Ø      L’institution d’une grande académie de littérature et de culture Ne Kongo (entre autres, l’harmonisation de la langue kikongo, etc.),

Ø      La rédaction d’une grande revue et d’un grand journal du Bakongo (capable d’informer et de former le peuple du Bakongo),

Ø      L’érection d’une radiotélévision pour informer et former le peuple du Bakongo,

  1. La création d’un Conservatoire de la socioculturel Ne Kongo (par le Conseil Supérieur des Grands Notables Ne Kongo),
  2. La mise sur pied d’un Institut culturel du Bas Kongo (qui est un organe de régulation culturelle de l’Administration provinciale du Bas Kongo – le Conseil en parle seulement, car c’est un organe de l’autorité provinciale),
  3. etc. 

De ce contenu, soulignons aussi certains aspects attenants au juridique, à l’administratif et à l’économie sur lesquels le Conseil Supérieur orientent ses réflexions et ses avis consultatifs pour améliorer l’aspect social du Ne Kongo. Mais pour mieux imprégner de sa culture, certains aspects de la tradition donc de la culture Ne Kongo sont pris en compte. C’est dans ce cadre que nous parlons des éléments symboliques positifs que les Ne Kongo doivent impérativement remémorer cas faisant partie du fondement de notre patrimoine culturel.

4.2.2. Elément symboliques du conseil

Dans le processus de redorer le blason de notre patrimoine culturel et pour mettre le Conseil Supérieur à sa place de « Conservatoire culturel » et enrober sa grande valeur culturelle, nous avons fait des recherches et trouvé certains éléments représentatifs d’une haute valeur ajoutée culturelle exprimant la vie de nos Ancêtres. Sachons-le, le symbolique renforce et raffermi le culturel.

Pour donner à nos responsables qui seront choisis membres du Conseil, du corps administratif, etc. leur vraie dignité culturelle, nous avons jugé impératif :

Ø      Du point de vue de leurs fonctions, en lieu et place de l’appellation française, d’utiliser l’appellation fonctionnelle Ne Kongo puisée dans l’univers de notre Patrimoine culturel ;

Ø      De valoriser certains de leurs symboles pour donner une nouvelle dynamique à la reconstruction du Patrimoine culturel Ne Kongo, car qui dit culture dit aussi et surtout référence au passé. Et, les Ne Kongo ont un passé extrêmement riche en matières de civilisation et de culture (ces deux concepts tels qu’expliqués ci-dessus).

a.     Pour les appellations de fonctions

Ø      Les Nabi Kongo, ce sont les Membres du Conseil Supérieur ; un Nabi est un membre du Conseil. Ils sont choisis pour leur intelligence et leur sagesse dans la résolution des conflits divergents qui caractérisent toute société humaine, en l’occurrence, la société Ne Kongo ;

Ø      Le Yamfu Ne Kongo ou Mfumu’a Ne Kongo, c’est le président du CSNGK ; (Yamfu signifie Seigneur ou Yavmfu)

Ø      Le Nabi Manikongo, titre honorifique accordé à un ancien chef d’Etat de RD Congo Ne Kongo. Il dirige un organe consultatif au dessus de l’exécutif, de Yamfu Ne Kongo ;

Ø      Etc.

 

b.     Autres symboles d’apparats

1.     Une Epée flamboyante, elle symbolise l’autorité suprême, la protection, la justice, etc. (qui tranche les conflits divergents survenus dans la société) ;

2.     Le Sceptre, une Canne à la tête de l’Aigle dorée, il symbolise l’honorabilité, la sagesse, la volonté.

3.     D’un Chapeau rond, du style « toque », de couleur jaune à la base et blanche au sommet (symbole de l’intelligence et de la sagesse) ;

4.     D’une toge bleue ciel traversée du haut en bas par une banderole blanche ;

5.     L’Aigle bleue, le Mbemba Zulu. Parlons-en un peu.

Dans l’univers Ne Kongo le Mbemba Zulu s’identifiaient à la couleur bleue du ciel exprime un certain nombre des croyances Ne Kongo. Ainsi :

Ø      Signalons que le Mbemba Zulu « l’Aigle bleue » (l’Oiseau volant comme un Vaisseau volant) symbolise, selon la sagesse Kôngo : les « Mase meto matuka ku Zulu – ku Mbuetete ya Kakongo – Bayizila mu Kumbi dia Tiya vava Ntoto », selon le mage Kôngo. C’est aussi le nom des uns de nos lointains Ancêtres. C’est un Grand Mage de Bena Kongo, de nos premiers Ancêtres venus de l’espace, porteur de message du « Vivre ensemble » dans la cohésion sociale et la prospérité pour tous.

Ø //

21/03/2009
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