CONSEIL SUPERIEUR DES GRANDS NOTABLES NE KONGO "Première partie"

« Conseil Supérieur des Grands Notables Ne Kongo »

CNGNK

 

 

Projet culturel proposé aux

« Membres du Noyau Constitutif »

 

 

Discours d’ouverture des travaux

 

« Sur le Grand Conseil »






 

Le prof. Dr. NIEMBA S. NSUKA YOTILA Jacob

 

(Expert en Sciences de l’Etat, en Pouvoir Politique et Bonne Gouvernance et en Economie Publique)

0997892276

 

 

Quel héritage culturel pour les générations futures Ne Kongo ?

 

Nobles Notables Ne Kongo ;

Membres du Noyau Constitutif,

Du « Conseil Supérieur des Grands Notables Ne Kongo ».

Mono :

Ø     Maman : « Viti Nimi Lukeni ne Mpangu »

Ø     Tata : « Nkasi zi Kongo »

Munu muesi :

·        « Viti Nimi Lukeni ne Mpangu – Nkasi zi Kongo »

Ba tata, ba Mpangi ye ba Mbuta ba Besi kongo

« Ma yenge meno » - « Yenge Kieno »

Quel héritage socioculturel pour les générations Ne Kongo futures ?

Telle est la problématique fondamentale des travaux proposés aux Grands Notables dans ce forum. En terme hypothétique, on peut répondre qu’il n’existe aucun cadre organisationnel approprié Ne Kongo, permettant de répondre à une telle question si fondamentale. Néanmoins, nous partons de cette problématique essentielle et de la thèse qu’elle engendre pour pouvoir nourrir et orienter la réflexion de cette rencontre.

Grands Notables Ne Kongo,

L’occasion m’échoit de prendre la parole devant vos illustres personnalités afin de vous entretenir d’un important sujet qui est commun à tous les Ne Kongo, comme il l’était hier, l’est aujourd’hui et le sera demain. Il s’agit du « Patrimoine socioculturel Ne Kongo ».

Cette ressource intarissable est une richesse appartenant à chaque Ne Kongo et dont sa conservation et sa reproduction est une affaire de tous les Ne Kongo ».

La culture comme nous venons de l’exprimer dans le texte explicatif focalisé sur la création du Conseil Supérieur. :

·        Est un ensemble des croyances, des règles, des normes, des techniques et d’institutions exprimant la vie passée, d’aujourd’hui et de demain d’une communauté, d’une tribu, d’une ethnie, d’un peuple, d’une province, d’une nation, d’un pays, etc.

·        Elle constitue l’Ame collective, la conscience commune du groupe ou de l’ensemble des groupes en question. Concernant les Ne Kongo, sa Culture constitue « l’Ame collective », la « Conscience collective » Ne Kongo.

Cependant les questions que nous pouvons nous poser sont celles de savoir :

Ø     Si les ne Kongo ont vraiment conscience de leur Culture et de leur Patrimoine culturel ?

La réponse à cette question en termes d’hypothèse est affirmative. Mais une affirmation qui pourra confirmer le contraire c'est-à-dire sa négation. Tenez ! Prenons l’époque récente de l’histoire Ne Kongo :

1.     Les Ne Kongo avaient un royaume prospère qui était entré en décadence après avoir établi des contacts biaisés avec l’envahisseur occidental (qui a introduit l’esclavagisme et semé le virus de la division et de démantèlement du royaume et, de ce fait, de la décadence de la Culture Ne Kongo) ;

2.     La division de l’Afrique en 1885 créant l’Etat Indépendant du Congo par le roi Léopold II, englobant la RD Congo et, de ce fait, sur les Ne Kongo ; il s’agit de Grand Mage, le Prophète Simon Kimbangu. Celui-ci est arrêté en 1921 et condamné à mort et jeté en prison pour le reste de sa vie où il mourut au Katanga en 1951 ;

3.     Toujours en pleine colonisation, le Grand Notable Nzeza Nlandu ose et crée l’Alliance des Bakongo, en sigle l’ABAKO ; cette création est une réussite car elle n’est pas interdite par le colonisateur ; mais son succès ne durera que l’espace d’un temps, celui de la décennie 50 jusqu’à la conquête du pouvoir en 1960.

4.     Tout près de nous, certains Grands Esprits ont essayé à leurs tours à leurs manières de réveiller cet Esprit culturel Ne Kongo, mais ils restent incompris voire combattus.

Cependant, eu égard à cette trajectoire socioculturelle Ne Kongo tragique, et surtout, au succès relatif de l’ABAKO, les questions que nous sommes en droit de nous poser sont celles de savoir :

a.     Si l’ABAKO avait réussie, était-ce simplement pour se protéger contre la puissance coloniale ?

b.     Où était-ce une réelle prise de conscience de valorisation culturelle Ne Kongo ?

Notons simplement que l’Alliance des Bakongo, Organisation socioculturelle mise au point par le Grand Notable Nzeza Nlandu et - qui avait pour but de rassembler tous les Ne Kongo en son sein pour donner une valeur ajoutée à la culture Kongo – était un succès – mais un succès relatif. Les Ne Kongo avait saisie la bale au bond en s’appropriant l’Organisation et réaliser par ce fait leur Unité Culturelle. Avaient-ils constitué et protégé leur patrimoine culturel ?

Mais les échecs successifs dans la reconstitution de l’Alliance des Bakongo après 1960 plaident en faveur de la première problématique. Ce qui nous fait dire que les Ne Kongo n’ont pas encore pris conscience de leur existence socioculturelle qui, en fait, constitue la colonne vertébrale et la référence de base pour la reproduction de la société Ne Kongo. Néanmoins, nous pouvons affirmer que, ces Grands Notables avaient une réelle vision culturelle de leurs générations futures. Et nous, en avons-nous une ?

Sur cette lancée, observons que les Ne Kongo préfèrent copier grossièrement les cultures des autres, en l’occurrence la culture occidentales comme fondement de leur existence donc de leur mode de vie – quel gâchis ! Que réellement de valoriser leur culture, fondement de leur existence. Mais cette valorisation doit être fondée sur l’acquis des valeurs positives des cultures des autres en termes d’apports intégrés. La culture Ne Kongo est l’une des composantes de la culture de la RD Congo. Car en RD Congo, chaque province, chaque ethnie, chaque tribu a sa propre culture et, l’ensemble de ces cultures forment celle de la RD Congo en termes de synthèse intégrée.

N’oublions pas que chaque culture a ses germes de destruction faites des antivaleurs et autres. Pour mieux voire les valeurs positives des autres cultures, il faudrait d’abord reconnaître et valoriser sa propre culture faite de valeurs, de normes, de règles, d’institutions, etc. C’est après, qu’il faudrait prendre chez autrui de valeurs culturelles débarrassées de leurs coquilles et qui s’intègrent aux valeurs culturelles endogènes en termes d’enrichissement – en lieu et place d’une copie conforme sans intérêt culturel pour le milieu d’accueil. Bien sûr, une « Unité » Ne Kongo en terme culturel était construite et réussie autour de l’ABAKO pendant les dix dernières années de la colonisation belge jusqu’à l’indépendance de la RD Congo en 1960.

2. ABAKO et l’Unité Ne Kongo

Par après, nous avions découvert que l’ABAKO n’était pas assise sur de bases très solides source de pérennité culturelle, protégeant le patrimoine culture Ne Kongo. Ce qui, de toute évidence, avait causé, dix ans après, sa perte. Cependant, notons que tous les Ne Kongo doivent louer cette noble initiative réussie de nos parents, de nos ainés, là où, nous, des générations actuelles, échons lamentablement. Car nous ne prenons pas conscience voire ne faisons aucun effort et ne consentons aucun sacrifice pour promouvoir de telles grandes initiatives, et puis, réussir. C’est l’obligation de résultat de notre actuelle approche du Conseil Supérieur Ne Kongo : « Réussir ». Poursuivons notre histoire – celle de l’Abako !

Après avoir diffusé ses énergies, ses valeurs et normes cultures, l’Alliance de Bakongo va, à partir surtout de 1958, faire face à l’énigme de l’indépendance. Soulignons d’emblée que les Congolais ne sont pas éduqués dans la culture (des valeurs) de démocratie libérale des partis politiques. L’indépendance va les obliger à former très vite, après la table ronde de 1960, des partis politiques servant d’intermédiaires entre la structure de l’Etat et la population. Et que chaque parti politique devait présenter un projet de société susceptible de satisfaire les besoins de base ressentis par la population, une fois élus par elle. Mais à cette époque-là, la plupart des partis politiques étaient organisés sur base ethnique ou tribale ou régionale.

C’est dans ce contexte d’enjeux politiques de l’ère, que les Grands Notables Ne Kongo, de bonne foi bien sûr, mais sans la moindre transition (d’ailleurs, avaient-ils les temps ?) vont transformer l’Abako culturelle en Abako politique, c'est-à-dire en parti politique. Vu l’empressement des évènements auxquels ils n’étaient pas préparés politiquement, pour parer au plus pressé, nos Grands Notables abandonnèrent l’aile culturelle de l’Abako, ce pourquoi elle était créée pour en faire un parti politique. De ce fait, l’aile culturelle est mise aux oubliettes en la plongeant dans le courant du passé, mieux encore, en la rangeant dans le tiroir de l’Histoire Kôngo. Puis est maximisée l’aile politique depuis ce temps jusqu’aujourd’hui.

Fouillant dans les tiroirs de l’Histoire Ne Kongo, ses fils et filles tant de RD. Congo que de la Diaspora ont, dans les années 90 et 2000 tenté de relancer l’Abako. Les uns lancèrent l’Abako culturel voire avec des noms tels que : « Mika mia mbua », «Kinvuka Kia Bakongo » ou « autres » lié à l’Abako ; les autres s’accrochèrent à sa formule politique et, se sont même divisés en plusieurs Abako politiques. Ces tentatives furent un échec. Bien au contraire, elles consacrèrent la réelle division de Ne Kongo. La preuve est qu’ils ne sont pas parvenus à s’entendre à restaurer « l’Abako-mère » culturelle voire un peu « l’Abako-politique », tellement l’existence des intérêts divergents personnels sont très forts voire nourrissant les ressentiments des uns envers des autres et vice versa.

Bien sûr, nous ne condamnons pas ces Ne Kongo (hormis les ressentiments, élément destructeur), bien au contraire nous les félicitons car ils ont au moins essayé, chacun à sa manière, à restaurer l’Abako-mère. Observons simplement que, la méthode utilisée et les ambitions cachées ou affichées des uns et des autres étaient incompatibles à « l’Unité Ne Kongo » donc à la restauration de « l’Abako-mère » intrinsèquement culturelle, rassemblant tous les Ne Kongo et conservant son « Patrimoine culturel » nous est légué par nos Ancêtres.

Nobles Nabi Ne Kongo,

Maintenant, le temps est venu, levons-nous, Grands Notables Ne Kongo, avec toute la conscience retrouvée, à redorer le blason de notre cohésion culturelle qui est notre patrimoine commun. Pour cela, il faut nous atteler à valoriser cette magnifique « Mine » culturelle en lui infusant nos énergies et en lui indiquant une réelle direction d’expression pour la génération actuelle préparant les générations à venir. Sans cette prise de conscience collective et individuelle, les Ne Kongo ne vaudront rien tant sur l’échiquier national qu’international. Il faut qu’on se le dise – et vous le savez très bien. Surtout aux porteurs des mallettes des autres : « N’sidisa zibula makutu uwa mambu ». Alors ressaisissons-nous, redonnons au peuple Ne Kongo sa dignité, ses vertus, sa parole donnée, son audace, sa volonté de faire, sa raison d’être, son bon sens et sa rationalité grâce à cette Organisation nouvelle à mettre en place : le « Conseil Supérieur des Grands Notables Ne Kongo ».

Nobles Ne Kongo, chassons nos rancœurs, nos positionnements égoïstes sans intérêts collectifs, nos ressentiments, nos culpabilités (source de doute et de la négation d’effort et de l’autre), - tenons-nous main dans la main pour valoriser notre « patrimoine culturelle ». Ne dit-on pas que : « L’Union fait la force » ! « Ki’nsu ki matê N’nua ». Celui qui ne comprend pas cet adage ne comprendra plus rien – laissons-le en marge du « Vaisseau » créateur – peut être, il comprendra plus tard. Mais, simplement, il faudrait savoir que : « Seul, on ne peut rien mais avec la dynamique collective on peut satisfaire nos besoins culturels exprimés ».

Mais ceci ne peut se faire qu’au sein d’une « Organisation » nouvelle capable de transcender les ambitions des uns et des autres, les intérêts divergents, pour le mouler dans « L’Intérêt collectif Ne Kongo ». C’est pourquoi, nous demandons à ceux qui sont incapables de cette transcendance de se mettre courtoisement à l’écart de ce « Noyau constitutif », pour permettre aux transcendés de construire « l’Unité Ne Kongo », dont d’ailleurs, ceux qui se sont mis en marge et tous les Ne Kongo seront bénéficiaires. Avant d’arriver à « l’Organisation » disons quelques mots sur la culture, la civilisation et autres notions nous permettant de comprendre l’importance de la culture pour une nation, un pays, une province, une communauté, etc.

La culture, c’est l’ensemble des connaissances, de savoir-faire, des traditions, des croyances, des coutumes, d’institutions propres à un groupe humain, à une civilisation. Elle se transmet socialement l’éducation à travers les institutions existantes et à mettre en place.

La civilisation est un ensemble des caractéristiques propres et spécifiques à une société, à une région, à un pays, à un peuple, à une Nation, et ce, dans tous les domaines : social, politique, économique, moral, religieux, artistiques, intellectuel, scientifique, technique, etc.

Nobles Notables Ne Kongo

On n’entreprend rien sans être instruit des forces que l’on met en mouvement. Bien sûr, l’essentiel c’est de commencer. Mais il est facile de déclencher des forces ou des évènements, mais il est très difficile de les diriger, de les orienter donc de les dominer et les assumer. C’est pourquoi, nous réitérons notre observation précédente selon laquelle « celui qui est peu enclin aux concessions argumentaires pour la construction de « l’Ordre culturel » au Bas Kongo, qu’il se mette courtoisement en marge du noyau constitutif ». Pourquoi ? Parce que avec notre comportement, on peut créer chez les autres : la joie, la confiance, l’amour d’autrui, la lumière intellectuelle ou morale ; ou bien, le chagrin, l’obscurité, la maladie, le désespoir source de toutes sortes de drames. Le peuple Ne Kongo a besoin de son « Unité Culturelle » et, impérativement son corollaire, de sa « Cohésion sociale » - et ce, maintenant.

En plus, il ne faudrait pas seulement nous contenter d’écrire, de lire et de prononcer les belles paroles mais faudrait-il surtout les mener jusqu’à leur terme, jusqu’à leur accomplissement. C'est à ces conditions que les arguments présentés, en toute conscience, pour « l’Unité Ne Kongo), en terme du Conseil Supérieur des Grands Notables Ne Kongo ».

Faute de n’est pas savoir lire et assimiler sa propre Histoire, son Histoire réelle, les Ne Kongo – pourtant à les entendre parler et à les lire - , semblent gonfler intellectuellement. Cependant, il y a un vide à franchir au dégonflement quant il faut passer de la théorie à la pratique. De ce point de vue, et en terme réel, les Ne Kongo (et surtout son élite pensante) végètent culturellement et sont devenus des porteurs, avec grande fierté et en toute conscience, des sacs socioculturels des autres, à l’occurrence, des Occidentaux.



21/03/2009
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