Expulsion des rd Congolais : Le Député Vuemba appelle au « dépôt d’une plainte » de la RDC contre le Congo-Brazzaville auprès de l’Onu et l’UA
Expulsion des rd Congolais : Le Député Vuemba appelle au « dépôt d’une plainte » de la RDC contre le Congo-Brazzaville auprès de l’Onu et l’UA
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Catégorie : Online Dépêches
Publié le 12 mai 2014
Écrit par Angelo Mobateli
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Le député Jean-Claude Vuemba, président du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR, opposition) appelle, dans une « Lettre ouverte » du 11 mai 2014, le gouvernement de la RD Congo au « dépôt d’une plainte auprès des Nations unies et de l'Union africaine contre le Gouvernement monocolore du Congo Brazzaville ».
Parmi les « griefs constatés », il cite « a)la violation de la Convention de l'OUA de 1969 sur l'accueil des réfugiés des pays voisins et/ou membres ;b) la violation de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples signée en mai 1981 à Banjul (Gambie) par les 54 pays membres de l'OUA/UA ;c) le non-respect du protocole d'accord signé entre l'Angola, le Congo-Brazzaville et le Congo-Kinshasa ».
Les trois pays, soulignent-ils, sont « tous membres de la CEAC en 1999 à Luanda sur le refoulement pacifique de leurs ressortissants avec préavis et humanisme avec l'accompagnement du Haut Commissariat aux Réfugiés et du CICR ».
Le député Vuemba avertit que, « dans le cas contraire, le MPCR se réserve le droit et l'avantage de recourir aux méthodes populaires et révolutionnaires de la période de la Transition des années 1990 (marche des combattants et étudiants au pays et dans la diaspora, sit-in devant les ambassades du Congo, des organismes Onusiens concernés, meetings à la Place du Trocadéro à Paris, devant l'immeuble de l'Union Européenne à Bruxelles ».
Il envisage aussi une « descente imminente au Beach Ngobila pour suspendre la rotation des canots rapides publics et privés afin de mettre fin à cette humiliation du peuple Congolais, tel que vécu déjà au lac Albert avec le naufrage du bateau Kamango surpeuplé par la Police Ougandaise et à Soyo (Angola) ».
« S'interdire toutes attitudes frisant la complicité »
Dans la même « Lettre ouverte » à ses « chers compatriotes et chers collègues parlementaires », le député Jean-Claude Vuemba exhorte les Institutions et les Instances de la RD Congo à « s'interdire toutes attitudes frisant la complicité » dans les expulsions massives des rd Congolais du Congo-Brazzaville.
« Les Institutions de l’Etat et les Instances dirigeantes doivent s'interdire toutes attitudes frisant la complicité, la collaboration et le parti pris dans ce que nous considérons d'ores et déjà comme étant des crimes contre l'humanité perpétrés par le Gouvernement de la République du Congo-Brazzaville contre le Peuple congolais », déclare-t-il.
Il considère que « la chasse à l'homme, principalement les étrangers appelés abusivement et ironiquement +Les Zaïrois+, en lieu et place des Congolais de la RD Congo, a dépassé le seuil du supportable ».
« Selon l'OIM (Office International des Migrations), 5.000 refoulés Congolais sont accueillis, chaque jour, au Port fluvial de la SCTP, ex-Onatra, dans la commune de la Gombe (sans compter les 2.000 autres qui sortent de différents ports artisanaux, tels que Kasangulu, Maluku, Luozi, Kinsuka, Nsabuka, Shefu et Yumbi au risque de leurs vies par des moyens de bord inimaginables et insupportables) », relève-t-il.
Il a alors révélé son « intime conviction », celle d’avoir « bien peur que très bientôt, l'Histoire, le temps et avec eux, les Hommes, les Femmes et les Enfants de la République Démocratique du Congo nous jugent avec la plus grande sévérité pour ce que nous sommes en train de faire aujourd'hui ».
« En outre, j'aimerais, avant tout, partager avec vous l'interpellation faite à ma conscience humaine au de-là de la plus grande tristesse que j'éprouve au vu et au su des traitements inhumains et aux pires souffrances physiques, morales et psychologiques infligées au Congo-Brazzaville à plus de 100 mille hommes, femmes et enfants de la République Démocratique du Congo », a-t-il indiqué.
Un appel en 5 points
Considérant « l'ampleur et la nature des atteintes
criminelles faites à la personne de ces populations du Congo-Kinshasa », le
député Jean-Claude Vuemba en appelle aux juristes « pour, d'ores et déjà,
apprécier et dire s'il y a, dans le cas d'espèce, matière à parler des crimes
contre l'humanité perpétrés contre ces populations congolaises au niveau du
Congo-Brazzaville ».
Dans sa « Lettre ouverte », il « n'ose aborder ici la question ayant fait
l'objet du rapport rendu public dans un journal américain indiquant que
+48 femmes sont violées chaque heure en République Démocratique du Congo, soit
un total de plus de 400 000 femmes violées en un an en République démocratique
du Congo+ ».
« Il en est de même de plusieurs millions de morts dont parlent les médias et des Organisations humanitaires nationales et internationales. Du reste, ces questions font partie des dossiers en cours de traitement aux Nations-Unies », rappelle-t-il.
Aussi, de ce qui précède, le député Vuemba et son parti en appellent à :
1. La fermeture des frontières fluviales et terrestres (Ports de la SCTP, Beach Ngobila de Kinshasa, Kasangulu, Maluku, Luozi, Kinsuka, Nsabuka, Shefu, Yumbi) sans autre forme de procès avec option de pénurie alimentaire ;
2. La rupture des relations diplomatiques entre les deux Congo (avec rappel immédiat des ambassadeurs et Chargés d'Affaires) ;
3. Le boycott des réunions et sommets de la CEAAC présidés par monsieur Denis Sassou Nguesso (PCT) qui veut modifier la Constitution du 20 janvier 2002 pour se maintenir au pouvoir.
4. Le refus catégorique du soutien à la candidature de l'Ambassadeur Henri Lopez au poste de Secrétaire Général de l'Organisation Internationale de le Francophonie ;
5. Le dépôt d'une plainte par le Gouvernement de la RD Congo auprès des Nations Unies et de l'Union Africaine contre le Gouvernement monocolore du Congo-Brazzaville.