La table ronde de l’Opposition imminente
Le Journal n°788 du 16 février 2011
Pour harmoniser les vues
La table ronde de l’Opposition imminente
Le Coordonnateur de l’Union pour la Nation, Clément Kanku a annoncé à l’opinion la tenue imminente de la Table ronde de l’Opposition. Au cours des ces assises historiques, il sera question d’harmoniser les vues des uns et des autres afin que cette famille politique fasse peau unique. C'est-à-dire se mette d’accord autour d’un programme commun pour l’alternance ainsi que désigner le candidat unique capable de faire le contre poids à celui de la majorité. Vu le caractère hétéroclite, pluriel voir multifacial de l’Opposition, les violons semblent loin de s’accorder du fait que deux thèses se dégagent. La première consiste à se mettre d’accord autour d’un programme commun puis la désignation d’un candidat unique de l’Opposition. La seconde vise le contraire de la première. En clair, il faut d’abord se prononcer sur le candidat unique capable d’assurer l’alternance. Au regard de ce qui précède, tous les officines de partis politiques sont en ébullition pour se ranger soit derrière la première ou la seconde thèse. S’agissant de la défendue par Jean Claude Vuemba, François Mwamba et Clément Kanku, elle constitue le socle de toute considération. A en croire ses défenseurs, la désignation du candidat unique doit se faire en aval.
Quoique l’on dise, le leadership se dégagerait spontanément, soutiennent ces ténors de l’Opposition. Par contre une frange de l’opposition réunie au sein d’une plate forme dénommée « la Dynamique Tshisekedi Président, DTP » dont la sortie officielle est intervenue mercredi dernier, estime qu’avant toute chose, il faut automatiquement opter Tshisekedi comme le candidat unique de l’Opposition puis l’on pourrait se prononcer sur le programme commun. Parmi les ténors de cette thèse, il y a lieu de citer Franck Diongo et Steve Mbikayi. Pour enrichir la première thèse, puisqu’il ne faut pas étouffer les ambitions des uns et des autres, à défaut de consensus autour de candidat unique, il y a lieu d’organiser le primaire. En clair, tous les chefs des partis politiques peuvent constituer de grands électeurs pour désigner celui qui peut valablement représenter l’Opposition. Pendant que cette famille politique s’enlise dans la recherche du consensus, sans le savoir le temps s’écoule. Visiblement, le compte à rebours a déjà commencé sans que cette famille politique n’ait trouvé une issue favorable. Au regard de ce qui précède, l’Opposition donne l’impression d’évoluer en pièces détachées. Cette impression serait inhérente à son caractère multifacial, pluriel voire hétéroclite. Qu’à cela ne tienne, les optimistes croient encore à ce que l’Opposition tienne un discours fédérateur. C’est ainsi que certains caciques de cette famille politique ne cessent de se battre bec et ongles pour faire aboutir la logique d’abord de l’identification et de clarification, ensuite de la rédaction du programme commun, socle de toute considération, puis le dégagement spontané du leadership de l’Opposition. Mais si l’on considère profondément les positions des uns et des autres l’on serait tenté de conclure que tous sont unanimes de présenter un candidat unique assez vertébré. Cependant, une certaine opinion estime qu’il ne suffit pas d’exprimer ses ambitions, mais surtout, il faut en être capable de les défendre valablement conformément à la volonté populaire. Sans préjugé, certaines personnalités qui annoncent déjà les couleurs pour briguer la magistrature suprême jouent avec le feu. Les élections de 2006 en sont une grande illustration, soutiennent les observateurs avertis. Au lieu d’embrouiller le peuple, autant se ranger derrière une personnalité capable de peser de son poids politique. Tel est l’avis de certains analystes. N’est ce pas qu’une poule ne peut avaler un grain capable d’être contenu ? Pour tout dire, ne peut se porter candidat à ce haut niveau que celui qui est à la hauteur de ses capacités politiques. Espérons que les violons vont s’accorder au sein de l’Opposition pour ne pas aborder les élections en ordre dispersé.
Godefroid Kapesa
Kinzanza