Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA

"Photo Gabin MUKE S"

LE SOFT INTERNATIONAL du 05 juin 2009

Alors qu’il était déclaré impropre à la consommation, le riz importé par Congo Futur circulerait à Moanda. Des ONG locales élèvent la voix pour dénoncer cette situation. Mais sans succès. A Moanda, cela inquiète la population.

On se souvient que la dénonciation par le député Jean Claude VUEMBA à l’Assemblée Nationale du riz avarié importé par la société Congo Futur avait soulevé un tolet général et fait la une de plusieurs journaux kinois. Dernièrement, le député élu de Kasangulu a été convoqué à l’inspection de la Police judiciaire sur la même affaire. « J’ai été invité à l’inspectorat des affaires judiciaires pour qu’il entende ma plainte, nonobstant ce que j’ai écrit », confiait au « Soft International » le député VUEMBA. Il avait porté plainte, le 18 février dernier, à la suite des menaces de mort autour de sa dénonciation. Les faits remontent à l’année dernière. L’Office congolais de contrôle (OCC), seul organe habilité à faire le contrôle de tous les produits de consommation avait, après analyse, déclaré impropre à la consommation le riz importé par Congo Futur. Environ 120.000 sacs ont été bloqués dans les entrepôts de l’ONATRA au port de Boma. Il s’en est suivi une cascade d’assignation en justice. « A la suite de ce dossier, deux gérants de Congo Futur ont des problèmes aujourd’hui. Ils ont même saisi la justice. Et jusqu’à ce jour, ces tonnes de riz ne sont pas encore détruites. Le ministre de la Justice a écrit au PGR de Matadi pour qu’on détruise ces tonnes, aucune réaction n’est observée jusqu’à ce jour » expliquait VUEMBA.

COUP DE THEATRE

Alors que l’affaire suit son cours dans les cours et tribunaux, l’ONATRA fasait pression sur l’OCC pour que la cargaison saisie soit évacuée de ses entrepôts du port de Boma. Selon des sources, les sacs de riz jugé avarié seraient finalement remis à la société importatrice. L’ONATRA avait besoin d’espace pour entreposer d’autres marchandises. Selon la même source, cette cargaison serait expédiée à Moanda où les autorités se seraient décidées de la remettre à Congo Futur.

Du coup, la population craint pour sa santé. Il semble qu’elle vit ces jours dans la panique. En tout cas, rapportent des sources, il y a un malaise au sein de la population à Moanda. Bon nombre d’opérateurs économiques de ce coin exprimeraient leur mécontentement. On se demande comment et pourquoi l’OCC n’a pas procédé comme à l’accoutumée à l’incinération de ce riz avarié, lui qui est habilité à agir en pareille circonstance. La population de Moanda se demande aussi pourquoi l’OCC n’a pas cherché un autre entrepôt pour garder à vue cette cargaison de riz avarié…

Pour couper court à la polémique, le maire de Moanda, Marie José Oswani, aurait assuré la population que toutes les dispositions possibles sont prises pour que ce riz, le riz qui a été remis à la société Congo Futur, n’atterrissent pas dans les assiettes. Mais sur place, on doute de la capacité des autorités locales d’en assurer le contrôle. La population craint fort que ce riz soit déjà vendu sur le marché, malgré l’appel au calme lancé par la Mairie de Moanda.

RODRIGUEZ KIKAMBA