Le Congrès UDPS ouvert sous le signe de l’unité du parti
Potentiel n°5103 du lundi 13 Novembre 2010
Le Congrès UDPS ouvert sous le signe de l’unité du parti
Pitshou Mulumba.
Devant près de cinq mille
délégués venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays, dont les leaders du
paysage politique de l’Opposition congolaise, le président national de l’Union
pour la démocratie et le progrès social, UDPS, a réitéré sa décision de briguer
la magistrature suprême. L’annonce est entrecoupée des salves
d’applaudissements de l’auditoire debout pour la circonstance.
Dans son adresse, le Sphinx de Limete a, dans son rappel historique,
regretté le fait que toutes les démarches entreprises pour sortir le pays du
calvaire se sont révélées sans succès. Cependant, il se dit déterminé à faire
avancer la cause de la démocratie qui finira, croit-il, par vaincre.
Ce premier congrès ayant pour thème central « Modernisation, conquête
démocratique du pouvoir, alternance politique en RDC », se veut un cadre
d’études de stratégies pour une nouvelle direction du parti dans le contexte politique
actuel.
Etienne Tshisekedi a reconnu que dans la lutte pour le changement, l’UDPS n’est pas seule. C’est ce qui justifie son appel solennel à tous les mouvements du changement pour le ralliement à ses côtés dans l’objectif ultime de gagner l’élection présidentielle de 2011. Avant de déclarer : « 50 ans après l’indépendance, il est une honte de parler du grand Congo riche à l’extérieur. Nous sommes l’objet de la rusée universelle. Et nous devons sortir de cette situation le plus tôt possible ».
Dans l’organisation interne du parti, c’est un signal fort de l’unité et de la réconciliation que le président national de l’UDPS a donné à ses partisans. Les compatriotes qu’il a jusque-là considérés comme égarés, sont amnistiés. Il les a invités à réintégrer le parti, à condition bien qu’ils commencent par leurs structures de base, leurs cellules, a-t-il martelé.
Face aux objectifs visés, Tshisekedi entend vite refaire les caisses du parti au travers des cotisations de membres, pour une gestion transparente. Une commission de discipline sera mise en place pour sanctionner directement tous ceux qui vont s’écarter de la ligne du parti. « Nous sommes un parti d’exemple. Et nous devons le prouver et non le faire par des leçons », a fait remarquer Etienne Tshisekedi.
DES REACTIONS
Plusieurs personnalités politiques présentes à ce rendez-vous, se sont
confiées à la presse. A chaud, elles ont émis leurs points de vue à l’appel de
ralliement leur lancé par le président national de l’UDPS.
Vital Kamerhe : « Il est temps de dire mea culpa et de prendre la bonne
direction. Ma présence à ces assises confirme ma présence au sein du peuple
congolais ». A la question de savoir s’il est prêt à se rallier à l’UDPS, il
répond avec ambiguïté : « Je suis à côté et derrière Dieu, le Maître souverain
». Avant de fixer le rendez-vous le mardi 14 décembre pour se jeter à l’eau.
Pour le RCD Azarias Ruberwa, « Le président Tshisekedi a demandé aux
partis acquis au changement de rejoindre l’UDPS. Cette offre sera examinée dans
nos états-majors, et le moment venu, nous prendrons position en termes
d’alliance ».
De son côté, le député national Médard Mulangala a indiqué qu’il y a des
échéances obligatoires nécessitant un programme commun, afin d’aboutir au
rassemblement en vue du changement par des voies démocratiques.
Jean-Claude Vuemba a, quant à lui, déclaré : « Nous ne pouvons pas aller
aux élections en ordre dispersé. Nous devons nous retrouver au sein d’un comité
de rédaction pour concocter un projet pour l’alternance en 2011. L’UDPS est un
parti moteur de l’Opposition, il n’y a pas de honte qu’elle prenne la conduite
des choses ».
L’honorable Ne Muanda Nsemi a, pour sa part, dit : « J’ai pleinement
confiance en lui. J’ai toujours dit lorsqu’on aime le pays, on doit être rassembleur.
Ce message d’union, je le partage totalement, contrairement à ceux qui
pensaient que l’Opposition était incapable de s’organiser».
A en croire Roger Lumbala, « Etienne Tshisekedi est un patrimoine
national de la démocratie en RDC. Il a décrit la dure situation du pays, et
quand la route est dure, il faut que les durs s’engagent. Et les durs, c’est
nous. Nous sommes prêts pour le conduire à la prise de pouvoir en 2011».
Ce lundi 13 décembre, les congressistes vont reprendre les travaux en
plénière. Objectif : élire le président du parti, désigner et investir le
candidat du parti à l’élection présidentielle 2011.