Le Potentiel n°6116 du mercredi 30 Avril 2014

Le député national VUEMBA propose la rupture des relations diplomatiques entre Kinshasa et Brazzaville

Écrit par Pitshou Mulumba

Expulsion méchante des Congolais  à Brazzaville
La fermeture du Beach Ngobila et suspension   des relations diplomatiques entre la RDC et le Congo-Brazzaville sont des mesures proposées par le député national, Jean-Claude Vuemba, en réponse aux dérapages « graves » enregistrés lors des expulsions de citoyens de la RDC à Brazzaville.

La traversée pour Brazzaville du maire de cette ville, Hugues Ngouelondele, hier mardi 29 avril,  après son bref séjour d’explication à Kinshasa sur les dérapages commis lors des expulsions des citoyens de la RDC de Brazzaville, a coïncidé avec le retour de Brazzaville du député national Jean-Claude Vuemba.

L’élu de Kasangulu, qui a séjourné quatre jours durant dans la capitale de la République du Congo dans le but de s’enquérir des conditions d’expulsions des Congolais de Kinshasa, n’a pas  caché son exaspération devant le maire de Brazzaville qui était accompagné au Beach par son hôte, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta.

« J’ai croisé le gouverneur de la ville de Kinshasa, M. André Kimbuta, qui raccompagnait le maire de Brazzaville, Ngouelondele, sur les passerelles. M. Hugues Ngouelondele vient faire son marketing, ici. Pourtant,  aucune autorité du Congo-Brazzaville, qu’elle soit de la Majorité ou de l’Opposition, n’a osé élever sa voix pour dénoncer le calvaire que nos compatriotes viennent de vivre pendant sept jours. Je lui ai dit ce que j’ai désapprouvé à Brazzaville. On ne peut pas traiter des « Zaïrois » comme des bêtes sauvages. Au Congo-Brazzaville, les officiels, tout comme la population, nous appellent encore des Zaïrois. Nous venons de vivre l’incroyable. Cela m’a rappelé ce que nous avons vécu à Banana il y a quatre ans, quand la République d’Angola avait chassé nos compatriotes », a-t-il regretté.

Des sévices planifiés

Et d’ajouter : « à Brazzaville, ce sont les chefs des quartiers, les habitants qui indiquent où habitent les Zaïrois. Et quand la police arrive, c’est pour prendre leurs effets, les brûler ou confisquer ce qui a de valeur. J’ai rencontré l’ambassadeur de la RDC à Brazzaville,  Christophe Muzungu, et j’ai senti l’incapacité d’un ambassadeur d’aller trop loin au nom des us et coutumes de la diplomatie qu’il doit respecter… ».                                                                                                                                                                                                                                                                                                    
D’un ton dur devant un parterre de journalistes au Beach Ngobila, le député national Jean-Claude Vuemba a proposé certaines mesures en réponse à ce qu’il a qualifié d’hypocrisie de Brazzaville.

« En tant que député national, je demande au gouvernement de notre pays de fermer le Beach Ngobila et de suspendre ou de rompre les relations diplomatiques avec la République du Congo afin que nous puissions savoir qu’est-ce que nous pouvons faire pour nos compatriotes », a-t-il déclaré.

Dans sa déclaration, le député MPCR propose également au gouvernement de la RDC de boycotter les activités de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

Par ailleurs, le député national Jean-Claude Vuemba attend des autorités du Congo-Brazzaville l’éclairage sur ce qu’il a présenté comme des indices d’un carnage ciblé contre les Congolais de Kinshasa. Il a révélé : «  Il y a plus de 50 corbillards qui quittent  les morgues de Brazzaville pour aller enterrer discrètement des corps qu’on présente comme des personnes abandonnées. Nous devons en savoir plus ! » 

Néanmoins, cet élu du peuple a appelé la population rd congolaise à demeurer hospitalière en ces termes : « N’entreprenons pas de représailles. Les Brazzavillois à Kinshasa doivent vivre  comme chez eux. Et cela fera notre grandeur ».