L’effet Tshisekedi apporte une nouvelle race de politiciens. Mais pour quels résultats ?
Justice News n°88 du 02 Février 2012
Législative
dans le district de la Lukaya (Bas-Congo)
L’effet Tshisekedi apporte une nouvelle race de politiciens. Mais pour
quels résultats ?
Porte d’entrée et/ou de sortie de Kinshasa dans la province du Bas-Congo et Vice-versa, le district de la Lukaya n’a pas échappé au vent du changement qui a voulu que les candidats « trop proches » du Pprd ratent le coche aux dernières législatives nationales.
Il en est de même des candidats députés dont le rendement n’a pas été satisfaisant durant la dernière législative.
En effet, malgré les moyens dont ils s’étaient dotés pour aborder ces législatives à l’américaine, les habitués de cette épreuve ont déchanté parce qu’accusés à tort ou à raison par la population de n’avoir d’yeux que pour et envers leurs propres ventres et celui de leurs proches.
Toujours est-il que la marge étant très considérable entre ce qui se fait et ce qui se dit durant la campagne électorale, les électeurs ne devraient pas crier trop vite qu’ils ont réussi à dénicher les oiseaux rares qui leur ont longtemps fait défaut.
Kasangulu : Vuemba
Jean Claude se maintient. Mais pour quelle opposition ?
Surprenant, le maintien de J.C. Vuemba à la chambre basse du Parlement l’est pour la bonne et simple raison qu’avant les législatives nationales proprement dites, peu de gens dans le territoire de Kasangulu lui accordaient la chance de remporter la bataille électorale du 28 Novembre 2011. Contre toute attente, l’enfant terrible du regroupement de Ngomina a déjoué tous les pronostics jusqu’à succéder à lui-même.
Et pendant, s’agissant du bilan de son mandat, d’aucuns l’ont qualifié de très négatif au regard des promesses électorales de 2006. Personne n’a entendu, dit-on, JC Vuemba initier une intervention en faveur des problèmes brûlants de son fief électoral : à savoir les mauvais états des routes en saison des pluies, principalement dans les secteurs de Luila et Lukunga Mputu, l’absence criante d’énergie électrique à travers Kasangulu (électrification rurale) alors que cette électrification peut être obtenue à peu de frais, l’état vétusté de la plupart des infrastructures de base (écoles, formations médicales,…), absence de projets de développement, bref, avant l’élection de JC Vuemba en 2006 serait égal à la période de la réélection de ce député le 28 Novembre dernier.
Pour l’essentiel, JC Vuemba a été réélu non pas parce qu’il a posé des actes palpables dans Kasangulu, mais parce qu’il aurait su apporter le message d’espoir, c'est-à-dire celui du changement qui, selon lui, devait intervenir avec l’élection de M. Etienne Tshisekedi à la tête du pays. Malheureusement… !
Que va alors dire ou faire J. Claude Vuemba maintenant que tout indique que son candidat à la présidence de la République ne présidera plus aux destinées de ce vaste pays nommé RdCongo ? Difficile de répondre à cette question en lieu et place de l’intéressé lui-même.
Néanmoins, pour avoir bénéficié pour la seconde fois de la confiance des habitants de Kasangulu, JC Vuemba a intérêt à changer le fusil d’épaule. Et ce en évitant de faire de l’opposition pour l’opposition, en approchant l’exécutif national à travers des projets de développement qu’il doit apprendre à initier en faveur des populations kasanguloises, en se comportant d’abord et avant tout comme le porte-parole des Kasangulois face aux épineux problèmes qui se posent dans on fief électoral.
Bref, JC Vuemba doit avoir les deux pieds sur terre et répondre comme il se doit aux attentes de son électorat qui n’attend que des initiatives louables, des encadreurs valables afin de profiter de multiples opportunités qui s’offrent à lui en plan socoi-économique-agriculture, élevage, sable blanc de Luila, grandes possibilités d’électrification rurale, …).
Kimvula : le
changement par Kikoka interposé ?
Contrairement à d’autres circonscriptions électorales, Kimvula a à l’issue de la bataille électorale du 28 Novembre dernier, élu le député de ses rêves. Cela au regard de nombreux effort que ce nouvel élu ne cesse de déployer au travers des actions qu’il pose en faveur du développement de la population de son territoire d’origine (voir Soki de V).
En effet, malgré les coups bas, les messes noires et autres campagnes de dénigrement dont il était l’objet, Kikoka Toni Gaytoni a réussi à prouver qu’il est et reste aimé et adulé des Kimvulais qui n’ont pas hésité à lui témoigner leur confiance en votant très massivement pour lui le 28 Novembre dernier.
Juriste de formation, Kikoka sait mieux que n’importe quel autre Kimvulais que la tâche qui l’attend à la chambre basse du parlement n’est pas de tout repos.
Kimvula est un territoire qui fait face à épineux, lesquels font que cette entité voit son développement compromis. Les Kikoka se doit de faire face se définissent en termes de mauvais état des routes de desserte agricole, y compris la nationale n°16 durant la majeure partie de l’année, la dégradation de la plupart des infrastructures de base (écoles, formations médicales, pauvreté sous toutes ses formes, absence criante de l’énergie électrique, …). A cela s’ajoute le délicat défi de réconcilier les Kimvulais de différentes tendances afin de concrétiser le sage adage qui dit qu’un seul doit ne lave pas la figure.
Bref, Kimvula a besoin de l’apport de tous ses filles et fils pour prétendre au développement.
Madimba : la
chute de l’albatros
C’est dans le territoire de Madimba que le vent du changement a le plus soufflé à plus de 100Km/heure en ce qui concerne les législatives dans le district de la Lukaya. On pouvait tout y imaginer sauf la chute des baobabs tels que Ghonda, Kimasi, Mboso kia Mputu battus ) plate couture par ceux qu’on considéraient hier comme du menu fretin constitué de Dr Matusila, Nkombo et autres Makuba.
Les Madimabadiers réclamaient des années durant un changement qui tardait à venir, alors qu’ils ont soif de voir leur territoire revenir à la hauteur de leurs attentes. Après la chute de ces géants de tous les temps, tout porte à croire que désormais, plus rien ne sera comme avant dans le district de la Lukaya en général et dans le territoire de Madimba en particulier où le développement se réalise à reculons.
Aux élus de la Lukaya de prouver que la population a raison de leur faire confiance afin que la physionomie de cette entité change réellement dans le fond et dans la forme.
E-J. Nlaku