Moni Della plaide pour un ticket gagnant de l’opposition
Moïse Moni Dela, Secrétaire Général du RCD-N
africaNews n°609 du jeudi 07 Juillet 2011
Lors de son enrôlement lundi 4 Juillet à Bamoyo
Moni Della plaide pour un ticket gagnant de l’opposition
Le Secrétaire Général
du Rassemblement Congolais pour la Démocratie National –RCD-N- estime
qu’au-delà du devoir civique de s’enrôler, la carte d’électeur et le bulletin
de vote sont une arme pour sanctionner le pouvoir en place, qui n’a rien fait
pour la population. Le secrétaire général du Rassemblement congolais pour la démocratie
national -RCD-N- conseille les leaders de l’opposition «à poursuivre les
concertations en vue de constituer un ticket constitué d’un Président et d’un
Premier ministre pour administrer une gifle à la majorité au pouvoir lors des
prochaines élections». Cette déclaration a été faite lundi 4 juillet 2011, à
l’issue de son enrôlement à l’Ecole Bamoyo, non loin du Grand séminaire Jean
XXIII, dans la commune de Ngaliema. Real politik oblige, Moni Della estime, à
l’instar de nombreux analystes, que la victoire de l’opposition est à ce prix.
Le SG du RCDN est plutôt formel «ce ticket doit se constituer autour d’Etienne
Tshisekedi wa Mulumba comme Président et Kamerhe ou Kengo comme Premier
ministre».
Moni Della pense qu’il faut également intégrer le Mouvement de libération du Congo -MLC-, qui doit jouer un rôle déterminant au regard de son encrage, notamment à l’Ouest du pays. Lorsqu’on lui pose la question sur le dévolu porté sur la personne de Tshisekedi, il renvoie à Charles de Gaulle qui disait que «l’élection présidentielle c‘est le rendez-vous de l‘homme avec son peuple». Il s’inscrit donc en faux contre cette tendance qui veut que l’on discute d’abord du programme avant de choisir le candidat. «Nous connaissons celui qui est attendu par le peuple. C ‘est Etienne Tshisekedi. Il est dans le coeur des Congolais. Il ne faut pas se voiler la face», tranche-t-il. Tshisekedi est pour Moni Della le candidat naturel de l’opposition. Il positionne Kengo ou Kamerhe pour compléter ce ticket à deux. «Même si certains pensent que Kamerhe doit encore prouver son appartenance à l‘opposition, j’estime qu‘il l’a suffisamment fait. Du fait qu‘il arrive à drainer un monde, il faut le prendre au sérieux», suggère-t-il. Moni Della, friand de la politique française, invite l’opposition à s’inspirer de cette pensée de Nicolas Sarkozy qui veut que la politique soit une addition et non une soustraction. Il recommande à l’opposition de regarder la réalité en face. Il pense qu’à défaut de Kamerhe, il faut penser à Kengo, «esprit lucide et poids lourd de la politique de la RDCongo». Il plaide également pour l’intégration du MLC dans tous ces calculs.
Della
indique cependant qu’il s’est enrôlé pour donner la majorité à Tshisekedi.
«Mon ambition c‘est de donner la majorité à Tshisekedi pour qu‘il puisse
gouverner», a-t-il clamé. C’est pourquoi Moni Della briguera probablement, à la
fois, la députation nationale, la députation provinciale et même le sénatorial.
Il a invité à un enrôlement massif. Car pour lui, la carte d’électeur donne droit au bulletin de vote qui non seulement donne le pouvoir mais constitue une arme pour dire non à la misère, balise la voie pour le développement. Il considère le développement comme un mot vague. A la place, il pense aux conditions de vie des populations. Moni Delta n’aime pas donc qu’on parle des aspirations du peuple ou du développement. «Avant de parler des autoroutes, des routes souterraines, il faut d’abord offrir l’eau, l’électricité, à manger, le logement dé cent, le transport, les soins de santé, la gratuité de l’enseignement», dit- il avant d’ajouter: «Il est anormal qu’un gouvernement qui se dit responsable prive sa population d’eau, d’électricité, de soins de santé adéquate, d’éducation des plus jeunes, à manger... Se comporter de cette manière, c’est tuer cette population», dénonce-t-il. Il n’arrive pas à s’expliquer que le manque d’eau et d’électricité frappe également les quartiers huppés de la capitale et ce, pendant plusieurs jours, voire des semaines. C’est irresponsable, déclare-t-il.
II appelle à «user du bulletin de vote pour sanctionner les affameurs et porter au pouvoir ceux qui doivent donner à manger aux populations».
Raison: «le
développement vire la vie est au bout de cette carte. Ceux qui accéderont au
pouvoir auront peur de vous et craindront la sanction», explique-t-il. De là,
il pense que l’homme doit être mis au centre de toutes les préoccupations de
l’opposition.
Il se rappelle que lorsque François Mitterrand fit son programme commun de la
gauche en 1981, dans L’abeille et l’architecte, il a reçu des critiques acerbes
de Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français, qui s’est
s’inquiété de son application. Car, pour lui, il n’y a des richesses que
d’hommes. La RD-Congo, croit-il, est en crise d’hommes. Il fait remarquer que
Le Manifeste de la N’Sele qui, pourtant, demeure jusqu’à ce jour un texte
valable, n’a pas connu un début d’application à cause des hommes. Il recommande
aussi de consulter le programme du Parti québécois de René Lévesque qui se
résume en une phrase très expressive : «D‘abord et avant tout la mise en valeur
systématique de nos ressources humaines, enfin devenues notre priorité numéro
un». Et de boucler avec Platon qui a fait de la question de l’éducation des
hommes et celui de l’organisation l’axe central de sa philosophie.
Moni Delta a également plaidé pour la prolongation de l’opération d’enrôlement
dans la province de Kinshasa qui doit bénéficier du même timing que les autres
provinces du pays.
Il s’est fait accompagner lors de cette opération de Jean-Claude Vuemba,
président du MPCR, et de nombreux cadres de son parti RCDN en signe de soutien
à sa démarche.
Tino MABADA