RENTREE PARLEMENTAIRE : Jean Claude Vuemba : « Nous serons lundi à l’Hémicycle »

Les Dépêches de Brazzaville n°1435 du lundi 20 février 2012

RENTREE PARLEMENTAIRE

Jean Claude Vuemba : « Nous serons lundi à l’Hémicycle »

Dans une interview accordée aux Dépêches de Brazzaville, le député d l’Opposition, élu de Kasangulu, a estimé que tous ses collègues et lui-même doivent se battre pour l’identification comme parlementaires et « le reste suivra sous forme de boycotts féroces ».

Les dépêches de Brazzaville : Monsieur le député, le 16 février, l’Assemblée Nationale issue des élections du 28 Novembre 2011 a ouvert sa session. Etiez-vous présent ?

Jean Claude Vuemba : Non, tout simplement parce que le 16 février était déjà programmé pour commémorer les martyrs de la démocratie du 16 février 1992. Le pouvoir actuel, à travers ses officines, a préféré que cela soit le jour de l’ouverture de la session de la nouvelle législature. Nous étions dans la rue, dans des églises, dans des « zikua », dans des mosquées, pour être en communion avec ces frères et sœurs martyrs du 16 février 1992. Pour cela, on n’était nullement concerné, sauf une dérogation donnée au doyen d’âge, pour assumer la présidence intérimaire de cette institution.

LDB : Etes-vous toujours d’accord avec le Président Etienne Tshisekedi qui avait annulé les législatives qui vous donnent accès au Parlement ?

J-C.V. : Affirmatif. Nous sommes toujours d’accord avec le Président élu, Etienne Tshisekedi. Mais, il y a aussi des impératifs politiques. La présidence provisoire de l’Assemblée Nationale aura à diriger les débats pendant des mois, y compris pou l’élaboration du règlement intérieur. Pour cela, on ne pouvait pas s’absenter. Le peuple congolais fait, par ailleurs, la distinction entre les députés nommés et les élus. Nous les députés de l’Opposition, nous faisons partie de cette dernière catégorie. De ce fait, nous devons nécessairement être en communion avec le Président Etienne Tshisekedi, pour que la vérité des urnes puisse être sauvée, comme cela a été dit dans l’appel de la Commission des laïcs catholiques. Nous réclamons également la démission du Bureau de la CENI.

LDB : Ne pensez-vous pas, par cette position, décevoir les électeurs qui vous ont renouvelé leur confiance ?

J-C.V. : Je ne décevrai en rien les électeurs de Kasangulu et le peuple congolais. Jean-Claude Vuemba, comme vous le savez, a été parmi les cinq députés qui ont réussi à avoir plusieurs motions d’information jusqu’aux résolutions. J’ai travaillé pour Kasangulu ainsi que pour le Bas-Congo, pour le Congo. De ce côté-là, les électeurs congolais et particulièrement ceux de Kasangulu savent que « Tata Vuemba » va encore les défendre pendant cinq ans, comme je l’ai fait par des actions que vous connaissez.

LDB : Confirmez-vous par là que vous irez à l’Assemblée Nationale ?

J-C.V. : Nous irons à l’Assemblée Nationale. Lundi déjà, nous y serons. Mais pour le moment, nous en sommes encore aux conciliabules politiques.

Nous devons avoir l’immunité. Sinon, on finira comme Chalupa qui a été arrêté ou Shabani.

LDB : Siéger au Palais du Peuple n’est-il pas contradictoire à la décision d’annulation des élections législatives ?

J-C.V. : Là, nous cherchons comment faire pression pour que la vérité des urnes soit respectée. Il faut que les clous soient enfoncés à chacune des parcelles du pouvoir pour avoir des résultats.

LDB : Ne craignez-vous pas que l’alliance établie au sein de l’Opposition soit rompue ?

J-C.V. : Nous n’avons pas une autre alternative. Nous ne pouvons pas laisser les députés nommés décider du sort de la nation pendant cinq ans, en voulant même changer encore une fois la Constitution en vue de pérenniser le pouvoir actuel.

LDB : Si Jean Claude Vuemba n’est pas au Parlement, où sera-t-il ?

J-C.V. : Il sera dans la rue ou, peut-être, en prison.

LDB : Vous avez été élu pour la deuxième fois. Que pensez-vous de votre mission ?

J-C.V. : Le peuple attend de moi notamment de redoubler les efforts, de chercher à amoindrir tant soit peu sa souffrance et de s’occuper de ses enfants.

LDB : Serez-vous à l’aise de côtoyer ces collègues que vous dites « nommés » ou mal élus ?

J-C.V. : Vous savez qu’il y a plus de 4.500 contestations. Nous demanderons seulement la démission du Bureau de la CENI, en vue de sauver la paix sociale au pays.

LDB : Monsieur le député, que gagne le Congo avec les attitudes des uns et des autres ?

J-C.V. : Le Congo doit sévèrement punir les tricheurs et les menteurs.

Propos recueillis

Par Lucien Dianzenza

 

 



16/03/2012
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