RENTREE POLITIQUE DU MPCR ET PRESENTATION DU VICE-PRESIDENT DESIRE PONGO
Photo J.P. LES AS "RT KAVKA"
RENTREE POLITIQUE DU
MOUVEMENT DU PEUPLE CONGOLAIS POUR LA REPUBLIQUE, MPCR EN SIGLE
THEME : REVENONS
AUX FONDAMENTAUX !
Allocution prononcée
par Jean Claude VUEMBA LUZAMBA, Président National du MPCR et Député National,
à Kinshasa, le 28 Octobre 2009, dans la salle de conférence Gaston DIOMI
NDONGALA.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Distingués invités,
Chers combattants,
Quatre mois après avoir jeté les bases de sa
refondation intervenue le 25 Juillet 2009, période consacrée à des profondes
réflexions et analyses au sein du Parti, nous revoilà dans la salle de
conférence Gaston DIOMI NDONGALA où le Mouvement du Peuple Congolais pour la
République, MPCR en sigle, livre ce jour à l’opinion tant nationale qu’internationale
les fruits des cogitations de ce grand Parti National.
La démarche du MPCR a pour finalité de susciter un
débat de fond de la part de tous ceux qui, comme nous, croient encore à
l’avenir de notre cher et beau pays.
De ce fait tout avis contradictoire ou complémentaire
est donc le bienvenu.
1. Etat des lieux de la Nation Congolaise
A l’issue des élections générales organisées en 2006,
il a été mis en place un Gouvernement issu de la majorité parlementaire, conformément
à la Constitution. A moins de souffrir de cécité politique, tous les Congolais s’accordent
à dire que le Gouvernement est jusque là incapable de répondre aux besoins les
plus élémentaires de nos populations.
Du point de
vue politique :
Nonobstant la mise en place des institutions prévues
par la Constitution, l’acteur politique congolais persiste dans sa propension à
distiller dans la population un discours qui ne permet pas d’élever la
conscience politique du peuple congolais.
A tel enseigne qu’à ce jour, tout comme il y a 50 ans,
lors de l’accession du pays à l’indépendance, l’univers mental du peuple
congolais continue à considérer la politique comme une science du mensonge, des
menteurs, des profiteurs, des prédateurs, des aventuriers, et que sais-je
encore…
Pire, comme pour corroborer ce qui est décrié ci-dessus,
le jeu démocratique tel que pratiqué actuellement dans notre pays se résume,
hélas, à une dictature de la majorité sur une minorité non protégée et dont
l’échos de l’opinion n’est même pas pris en compte et ce, même si ladite
majorité se complait dans la violation flagrante et répétée de l’éthique morale
et déontologique ainsi que des textes légaux et réglementaires dans le but de
satisfaire les besoins bassement matériels de ceux qui la composent.
Et que dire de l’opposition politique ?
Les partis et les personnalités politiques se
réclamant de l’opposition affichent souvent un comportement en totale
inadéquation avec l’esprit, l’âme et le rôle d’une opposition capable de
présenter une alternative crédible au peuple congolais.
Que dire des votes à contre courant ou des motions
mercantilistes observées à l’Assemblée Nationale ?
L’une des conséquences de cet état de chose est que la
loi portant statut de l’opposition n’est pas toujours d’application du fait d’un
combat inutile de leadership pour le poste de Porte Parole de l’opposition,
lequel devra être paradoxalement rémunéré par le pouvoir qu’il est censé
combattre : quelle aberration ! Quelle parjure ! C’est pour cela
que le Bureau Politique du MPCR a décidé de ne plus participer à n’importe
quelle conciliabule à ce sujet.
Néanmoins, qu’il nous soit permis de lancer un message
de sympathie et de soutien moral à notre frère Jean Pierre BEMBA GOMBO, victime
d’un procès politique à la Cour Pénale Internationale ainsi que à Etienne
TSHISEKEDI WA MULUMBA à qui nous formulons les vœux d’un prompt rétablissement.
A ces deux icônes de l’opposition nous disons : à
bientôt au pays !
Nous ne pouvons manquer de saluer en passant les
vaillants combattants de la liberté, de la démocratie, de la résistance et des
droits de l’homme, contraints par le pouvoir actuel à un exil forcé ou un
emprisonnement injuste, nous citons Jacques MATANDA MA MBOYO KUDIA KUBANZA, le
Pasteur Théodore NGOY, Maitre Marie Thérèse NLANDU, L’archi-bishop Fernando
KUTINO et tant d’autres combattants anonymes qui attendent l’alternance
politique en vue de recouvrer l’exercice légitime de leurs droits citoyens.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Distingués invités,
Chers combattants,
Après la conférence sur la sécurité et le développement
du Nord et du Sud Kivu, laquelle a débouché sur le programme Amani, le
réchauffement des relations diplomatiques entre la République Démocratique du
Congo et le Rwanda, les opérations Kimia
1 et Kimia 2, il est surprenant de constater que les bruits de bottes ont
toujours droit de citer à l’Est de la République annihilant ainsi l’espérance née
de tous ces initiatives de paix.
Que du gâchis, que du temps perdu, que des moyens
dilapidés, que des sacrifices humains consentis pour des résultats sommes toutes
dérisoires.
En ce qui concerne l’opération tolérance zéro, ce mot
d’ordre lancé par le Chef de l’Etat dont l’initiative et la paternité ne sont nullement
mis en cause, gagnerait en efficacité si sa mise en application était confiée à
l’opposition politique ainsi qu’à la société civile et morale du Congo en vue
d’éviter que le pouvoir ne soit juge et partie, et de ce fait aboutisse à des
conclusions de complaisance.
Un souffle nouveau doit marquer la lutte contre la
corruption dans notre pays, frein indéniable au développement et à l’égalité de
chance. C’est ainsi que le Mouvement du Peuple Congolais pour la République
dans sa perspective de voir émergé un Congo nouveau et plus juste demande que les
décisions de justice coulées en force des choses jugées soient immédiatement
mises en application.
Notre volonté de voir s’installer au Congo une
gouvernance de responsabilité, garante des droits et devoirs de chacun, dans le
strict respect des lois de la République, est une volonté qui saurait souffrir
d’aucun relâchement ni et soufflement.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Distingués invités,
Chers combattants,
Du point de
vue économique :
L’extraversion de plus en plus accentuée de notre
économie, la non maitrise quasi permanente du cadre macro économique, la
dollarisation éhontée du circuit économique interne avec comme corolaire la non
maitrise du taux de change, le caractère de plus en plus informel de l’économie
nationale, la mauvaise affectation et répartition du revenu national, bref tous
ces maux découlent d’un manque de programme cohérent du gouvernement capable de
répondre aux besoins sociaux de base de nos populations. C’est ainsi qu’à ce
jour, notre pays n’a pas encore atteint le fameux point d’achèvement de
l’initiative PPTE, condition sine qua non pour l’annulation de la dette
extérieure et ce à cause de l’amateurisme du Gouvernement en place.
En ce qui concerne la crise financière, cette crise
est réelle avec ses dégâts collatéraux notamment pour les pays en voie de
développement.
Malheureusement, en ce qui concerne la République
Démocratique du Congo, le manque de PROSPECTIVE
de nos dirigeants ne nous a pas permis de pouvoir contenir les effets néfastes,
pourtant prévisibles, de ladite crise.
En effet les signes avant coureurs de la crise
financière ont été perceptibles par la crise des Subprimes aux Etats Unis en
2007, la crise alimentaire et énergétique en 2008 et enfin la crise financière
au dernier trimestre 2008 ; comment ne pas reprocher au pouvoir cette
attitude d’attentisme et d’irresponsabilité ?
Pour ce qui est des 5 chantiers du Chef de l’Etat
devenus 5 chantiers de la République : parlons en un peu !
Il est malheureux de constater une fois de plus que le
peuple congolais a été floué par un slogan à impact réduit.
En effet, le programme des grands travaux annoncés
avec assurance et à grand coup médiatique manque à ce jour de visibilité du
fait d’une absence criante de chronogramme établi. Le paradoxe de la politique
des grands travaux initiée au Congo, contrairement au New Deal américain de
Roosevelt et au plan Marshall européen de l’après guerre, et que la réduction
du taux de chômage n’est pas perceptible en République Démocratique du Congo. Et
il y a lieu de se demander si toute la main d’œuvre destinée à la réalisation de
ces travaux a été importée d’ailleurs ou alors il existe des blocages et des
rigidités qui ne favorisent pas l’essor de tous et qu’il faille impérativement déboulonner.
Je me permets de conclure qu’à ce jour, les 5
chantiers se réduisent en réalité à la recherche des sentiers devant mener à ce
programme ambitieux.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Distingués invités,
Chers combattants,
Du point de
vue social :
Point n’est besoin de rappeler que la politique et
l’économie constituent les mamelles qui allaitent le social de la population.
Et face à cette situation, le panier de la ménagère
qui, au fil des temps, s’est transformé en sachet du chef de la famille ne fait
que s’amenuiser ; l’accessibilité à l’eau, à l’électricité et aux soins de
santé primaire devient de plus en plus difficile et ce en dépit de quelques
réalisations ponctuelles dû aux partenaires étrangers ; l’enseignement au
rabais à tout les niveaux du cursus éducationnel, le non paiement des salaires
de misère aux fonctionnaires, aux hommes en uniformes et autres agents de
l’Etat ; la recrudescence du phénomène enfant de la rue, lesquels ne
bénéficient d’aucune structure sérieuse d’encadrement, la dislocation de la famille
en tant que cellule de base de la société, le manque criant de protection des
personnes vulnérables tel que : les veuves, les orphelins, les personnes
vivant avec handicaps, les personnes du 3ème âge …, tel est le
sombre tableau que présente la situation sociale de notre pays à ce jour.
2. Le point de vue du MPCR, Propositions et Recommandations
Eu égard à ce qui précède, le MPCR ne peut garder silence
face à la déliquescence de plus en plus prononcée de l’Etat. Le MPCR recommande
au peuple congolais de revenir au fondamentaux et propose comme démarche à
chacun de nous de s’approprier de la substance de notre hymne national :
-
Debout congolais : le Congolais doit
réellement se mettre debout afin de s’approprier son destin ; le congolais
doit être capable de dire non chaque fois que ses intérêts sont mis en cause par
des mesures gouvernementales non appropriées ou contre toute action de nature à
compromettre son existence.
C’est ici pour nous
l’occasion de féliciter la population du village Lemvo du Clan Futi de Banana
qui a élevé la voix contre la société pétrolière Perenco à qui elle exige la réalisation
de certaines infrastructures sociales au vu des bénéfices qu’elle tire de leur territoire.
Et que dire de la pollution que subit cette même population nuit et jour ?
-
Unis dans l’effort : le Congolais doit
abandonner l’attentisme et la culture de l’état providence en concentrant ses
efforts sur le travail ; le Congolais doit bannir ce qui est devenu
courant à ce jour à savoir « chance eloko pamba » et privilégier la
méritocratie.
-
Dressons nos fronts : le peuple congolais ne
jouira de la considération de la part de ses propres dirigeants et des autres
peuples, notamment des pays voisins, que si nous dressons effectivement nos
fronts jusque là courbés ; c'est-à-dire que nous devons reconquérir notre
dignité d’homme, la revendiquer et surtout refuser de prostituer notre
personnalité en acceptant des compromis à effets compromissoires.
Il sied de dénoncer à ce
sujet l’attitude du Gouvernement Belge qui, à l’arrivée ce samedi 24 Octobre
2009 du vol Hewa Bora en provenance de Kinshasa pour Bruxelles, a déployé plus
de 100 douaniers et chiens policiers renifleurs en vue de contrôler les
Congolaises et Congolais soupçonnés sans raisons apparentes de trafic de
drogues, et ce devant les cameras de la chaine de télévision nationale belge
RTBF. Cette attitude pour le moins inamicale est inadmissible de la part d’un
pays qui nous rappelle la triste période de la colonisation pendant laquelle il
était grandement inscrit sur certains panneaux publics : « PLACE INTERDITE AUX CHIENS ET AUX NOIRS ».
-
Nous bâtirons un pays plus
beau qu’avant : nous ne pourrons y parvenir que par la refondation de
l’Etat qui devra reprendre son rôle de régulateur de la vie quotidienne en exerçant
réellement ses fonctions régaliennes et non distraire la population comme c’est
le cas aujourd’hui.
-
L’hymne sacré de notre
solidarité : le Congolais ne doit en aucun cas perdre de vue que son salut n’est pas
solitaire ; il est tributaire de la solidarité de tous dans le combat pour
le développement d’un Congo uni.
-
Que nous léguons à notre
postérité : le Congolais ne peut réaliser ce devoir que tant qu’il aura pris en
charge réellement sa destinée, tout en sachant qu’un jugement sévère de la part
de nos descendants attend chacun de nous.
C’est pourquoi, le MPCR n’a ménagé aucun effort pour mener le
combat légitime en faveur de la construction du port en eau profonde de Banana,
lequel constitue une urgence pour la survie du Congo tant sur le plan
sécuritaire que politique et économique. Et malgré la réponse du Ministre du
Plan à la question lui posée le 21 Octobre 2009 à l’Assemblée Nationale par
l’Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA et au regard des indiscrétions du
dernier sommet de la CEEAC tenu à Kinshasa, nous pouvons affirmer sans peur
d’être contredit que les tenants de la théorie scientifique peuvent attendre
encore longtemps tant que les premiers coups de pioche n’ont pas encore été
donné pour la construction de cet important ouvrage.
3. Conclusion et Perspectives
Le Mouvement du Peuple Congolais pour la République,
MPCR en sigle, refuse de verser dans le dilettantisme psychique qui paralyse
actuellement le Congolais et la République Démocratique du Congo. A cet effet, notre
Parti estime qu’il est plus que temps de revenir aux fondamentaux afin de
permettre au pays de retrouver sa place.
La crise congolaise étant avant tout culturelle, il
est indispensable d’apporter la thérapeutique au niveau de l’homme congolais en
commençant par la restauration des valeurs morales de base de notre culture.
C’est pourquoi, après les différents combats menés par
le Mouvement du Peuple Congolais pour la République à travers son Président,
notamment le refoulement du riz avarié, la construction du port en eau profonde
de Banana, la dénonciation du contrat léonin Ofida/CTC, le MPCR plaide en
faveur de LA CREATION IMMINENTE d’une
Instance Nationale d’Ethique et de la Morale appelée à combattre la
corruption sur toutes ses formes ainsi que toutes sortes d’antivaleurs.
Il est temps de s’attaquer aux « KULUNA
culturels » qui, à longueur de journée, distillent des antivaleurs à notre
jeunesse par des chansons et danses obscènes qui sont relayées en toute
irresponsabilité par la profusion des chaines de radio et de télévision qui émettent
actuellement au pays, sous l’œil passif et complice de la Commission Nationale
de Censure.
La protection de la nature et de l’environnement
demeure une préoccupation majeure du MPCR en cette période de réchauffement
climatique qui menace l’écosystème mondial.
La RDC, de par l’immensité de sa forêt équatoriale,
doit être au centre de toutes les initiatives mondiales de la nouvelle économie
verte. Notre Parti y veillera scrupuleusement.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Distingués invités,
Chers combattants,
Après vous avoir brossé rapidement l’état de lieu de
la Nation congolaise dans les domaines politique, économique et sociale, je me
suis largement étendu sur le point de vue du MPCR quant à ce ainsi que des
propositions et recommandations formulées par mon Parti, avant de tirer une
brève conclusion et énoncer des perspectives d’avenir.
Je voudrais rappeler à tous ceux qui partagent le même
combat et le même idéal que le MPCR, que notre Parti a comme totem la clé qui
symbolise l’ouverture.
Qu’ils viennent donc nous rejoindre pour participer à
la réflexion et aux débats d’idée devant nous conduire tous à une alternance
politique en faveur du peuple congolais.
J’ai dit et je vous remercie.