Hon. JC VUEMBA, Président du MPCR et Mr. Christian TATY NIMY, Directeur du Bureau Politique du MPCR.

Photo Gabin MUKE S "RT KAVKA"

Le Phare n°3693 du Jeudi 29/10/2009

Sévère sentence du MPCR de JC Vuemba: «Le panier de la ménagère s’est transformé en sachet...»

Le Mouvement du Peuple Congolais pour la République (MPCR), par la voix de son président national, Jean-Claude Vuemba Luzamba, a sorti hier une sévère sentence sur l’état des lieux en République Démocratique du Congo. C’était à l’occasion d’un point de presse tenu à son siège, sur l’avenue Kasa-Vubu n°163, dans la commune de Ngiri-Ngiri. Jeu démocratique dominé par l’incapacité des gouvernants de répondre aux besoins élémentaires du peuple depuis 2007, dictature de la majorité sur une minorité non protégée, absence d’une alternative crédible de la part de l’opposition, échec des opérations Kimia 1 et 2 visant à sécuriser le Nord et le Sud-Kivu, visibilité insuffisante des cinq chantiers de la République, tolérance-zéro mal appliquée…tels sont les maux dénoncés pour la circonstance. « A ce jour tout comme il y a 50 ans, lors de l’accession du pays à l’indépendance, l’univers mental du peuple congolais continue de considérer la politique comme une science du mensonge, des menteurs, des profiteurs, des prédateurs, des aventuriers… », a constaté l’orateur.

Il a condamné au passage la guerre de leadership qui bloque l’adoption de la loi portant statut de l’opposition. Aussi a-t-il regretté les absences au pays des icônes tels que JP Bemba, Tshisekedi, Matanda, Théodore Ngoy, Marie-Thérèse Nlandu mais aussi le manque de liberté dont souffre le pasteur Kutino Fernando. S’agissant de la tolérance-zéro, son avis est que la conduite de l’opération devrait être laissée à l’opposition et à la société civile, de façon à éviter que le gouvernement soit juge et partie. Il faut une « gouvernance de responsabilité » à la RDC, dans la droite ligne de l’Etat de droit. Au plan économique, JC Vuemba s’est plaint de la non maîtrise permanente du cadre macro-économique, de la dollarisation éhontée de l’économie interne, de la mauvaise répartition du revenu national, de l’absence de réponses concrètes aux besoins sociaux de base des masses congolaises. Le social est si catastrophique, soutient-il, que le « panier de la ménagère s’est transformé en sachet du chef de famille ». Tout fait défaut au Congolais moyen : l’eau potable, l’électricité, l’enseignement de qualité, les soins de santé primaire, l’habitat, l’emploi. Le MCPR n’a qu’une recette pour changer le mal en bien : « la création imminente d’une instance nationale d’éthique et de la morale ». Pour chasser les antivaleurs de notre univers, pense-t-il, on doit commencer par changer le mental du Congolais. Au chapitre des atteintes à la dignité du Congolais, il a dénoncé la présence de 100 douaniers et chiens policiers renifleurs le 24 octobre à l’arrivée du vol de Hewa Bora à Bruxelles, venus fouiller des compatriotes soupçonnés de trafic de drogue. Il a conclu en appelant à la protection stricte de nos forêts et de notre environnement par ce temps de réchauffement de la planète. Avant de lever la séance, il a présenté aux médias le prof. Désiré Pongo, vice-président national du MPCR et co-fondateur de ce parti à sa création, en 1997 à Paris, lequel vient de rentrer définitivement au pays au terme d’un long séjour en Europe.

Kimp.