La Référence Plus n°5420 du 19 Juillet 2012

Election du porte-parole de l’opposition

Tentative de tricherie hier au Palais du peuple

Echec et mat, voire fiasco complet. Les mots n’ont pas manqué pour qualifier la tentative de tricherie mise en place hier mercredi 18 Juillet 2012 en organisant un simulacre d’élection en catimini par l’un des candidats à l’élection au poste de porte-parole de l’opposition.

Selon des informations recueillies de bonnes sources, il règne en maitre une grave tentative de tricherie pour accéder à ce poste que d’aucuns ne cessent de qualifier de juteux. L’un des candidats à ce poste aurait tenté un coup de force hier au palais du peuple, laquelle a malheureusement échoué lamentablement.

Tout aurait commencé avec un étrange texto signé par un député ex tshisekediste, adressé aux députés de l’opposition le mardi 17 juillet 2012 dans la soirée. Le message était ainsi libellé : « Bonjour honorable. Demain mercredi 18 Juillet à 10h désignation du porte-parole de l’opposition. Salle des spectacles. Présence vivement importante. Signé : Hon. X, Rapporteur ». Mais du côté de l’opposition, plusieurs députés se sont posés la question de savoir si l’auteur du message était rapporteur de quoi ?.

Par ailleurs, cette convocation est apparue à ce point insolite, parce que d’une part, les quatre présidents des groupes parlementaires de l’opposition – Samy Badibanga pour l’UDPS/FAC, Jean Lucien Busa pour le MLC et alliés, Justin Bitakwira pour l’UNC et alliés et José Makila pour le LDC-, ont écrit au président de la chambre basse, afin de solliciter la convocation d’une plénière de l’opposition, au cours de laquelle il sera question d’adopter le règlement intérieur, ultime étape avant l’élection proprement dite du porte-parole de l’opposition.

Mais constatant que la session extraordinaire touchait à sa fin, certaines personnalités s’agitent pour des raisons de positionnement. C’est le cas de le dire, car le message du député X a suscité un émoi au sein de l’opposition. C’est ce qui a fait que hier mercredi 18 Juillet, des dizaines des députés de l’opposition, voire plus d’une centaine, se sont fixés rendez-vous au palais du peuple, dans l’objectif de faire échouer cette tentative de procéder à une élection frauduleuse du porte-parole de l’opposition. Dans le hall de l’hémicycle, l’ambiance était plutôt électrique.

Le président du groupe MLC et alliés, Jean Lucien Busa aurait interpellé l’initiateur du fameux message et lui aurait posé la question de savoir, « de quel droit et en quelle qualité il peut convoquer l’opposition à une séance d’élection du porte-parole ». La réponse ne s’est pas fait attendre : « Euh… comme nous étions restés atones pendant longtemps, j’ai voulu faire bouger les choses », aurait-il répondu. De son côté, l’honorable José Makila, président ad intérim du groupe parlementaire LDC – Libéraux Démocrates-Chrétiens, n’aurait pas non plus compris la démarche de l’initiateur, qui serait son colistier au sein du groupe. « Ça ne se passe pas comme ça. Nous sommes des gens organisés, nous ne pouvons pas verser dans l’anarchie. Nul nepeut convoquer une séance élective du porte-parole si ce n’est l’autorité reconnue à cet effet, à savoir les présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale », aurait-il tempêté.

Selon nos sources, la salle des spectacles étant occupée par une réunion des commissions parlementaires, c’est la salle des banquets qui devient le centre d’accueil de l’opposition. A l’intérieur, les députés MLC se concertaient sous la présidence de leur chef, Jean Lucien Busa. La séance aurait été studieuse, mais a aboutit à la formelle conclusion que la démarche initiée par l’initiateur du message, est illégale et ne mérite aucune importance. « Le Sénat est en vacances depuis hier mardi, et l’Assemblée Nationale ferme ses portes demain jeudi. C’est clair que nous sommes partis pour la session de Septembre. Nous ne devons pas être pressés, nous sommes un parti républicain, nous devons faire les choses dans les règles de l’art. D’ici-là, cela permettra sans doute un consensus autour des principales qui doivent nous guider. En plus, nous les chefs des groupes ne sommes que des mandataires, nous devons retourner auprès de ceux qui nous ont mandaté pour faire rapport et recevoir leurs désidératas », a expliqué Jean Lucien Busa à ses pairs.

Particulièrement remonté, les députés UDPS sont de leur côté, plus que mobilisés. Ils font bloc autour du président de leur groupe parlementaire, Samy Badibanga. Serein, celui-ci mène les opérations. L’on note même la présence d’André Paluku Bwanambula, le député de Kinshasa/Lukunga que certains disaient désintéressé par la bataille pour le poste de porte-parole de l’opposition. « Nous devons continuer au sein de cette institution de combat pour le triomphe de l’idéal démocratique qui nous a toujours animé à l’UDPS. Pour l’heure, il importe de reconnaitre que le poste de porte-parole revient à notre groupe parlementaire qui est le plus important », aurait-il déclaré. Finalement, le caucus UDPS a rejoint la salle des banquets, où il s’est réunit, à un jet de pierre du MLC. Le groupe est formel : il n’est pas question de tenir une réunion totalement irrégulière. Nous devons respecter la légalité », tranchent les députés UDPS. Ils sont rejoints par leurs alliés des FAC (Forces Acquises au Changement), conduits par le président du MPCR et modérateur ad intérim des FAC, Jean Claude VUEMBA LUZAMBA, qui fait une arrivée très remarquée au Palais du peuple.

Après près d’une demi-heure de réunion, Jean Claude Vuemba indique à la presse que « il a été convoqué une réunion irrégulière ce jour, en vue de procéder à l’élection du porte-parole de l’opposition. Cette tentative de coup de force a lamentablement échoué. Je saisis cette occasion pour réaffirmer que, par respect des principes démocratiques, le poste de porte-parole de l’opposition revient de droit au groupe parlementaire UDPS/FAC qui est de loin le groupe le plus nombreux parmi les forces de l’opposition ».

Et la boucle est bouclée. Tout le monde peut se disperser. Aussi curieux que cela puisse paraitre, sur place au Palais du peuple, il n’y avait que le camp UDPS/FAC requinqué par les démarches avec les autres groupes parlementaires. Comme pour dire que Samy Badibanga et les siens triomphent, et restent seuls maitres du terrain avec leurs alliés de LDC et du MLC. Comme qui dirait, il n’y a pas eu match faute d’adversaire.

J.B