TRIBUNE LIBRE, Thème : POUR UN PROGRAMME COMMUN DE GOUVERNEMENT
Photo Gabin MUKE S "RT KAVKA"
TRIBUNE LIBRE
Thème : POUR UN PROGRAMME COMMUN DE GOUVERNEMENT
L’urgence s’impose !
A moins de deux ans de prochaines échéances
électorales annoncées par la Commission Electorale Indépendante (CEI), toutes les
personnes acquises au changement et souhaitant une véritable alternance
estiment que toute l'Opposition congolaise a intérêt à se mettre d’accord sur
un Programme Commun de Gouvernement pour une Gouvernance de Responsabilité et
d'Action.
Cette initiative est le fruit d'un long travail de réflexion, de courage et
d'abnégation, qui n'avait que pour but de s'ouvrir et de réunir toutes les Forces
de l'opposition congolaise autour d'un objectif : L'Alternance Politique lancée lors du Congrès de la refondation du MPCR
en Juillet 2009 à Kinshasa.
C'est sans ambigüité ni ambivalence que nous nous engageons dans cette voie
afin que l'histoire ne retienne pas que notre génération a failli face à sa
mission historique : celle de sortir notre pays de l'ornière du désespoir
et de l'affaiblissement dans laquelle les forces de l'immobilisme,
et de l'attentisme veulent, à tout prix, le maintenir. Toute
l’Opposition, Institutionnelle et Extra-Institutionnelle, est appelé à se
retrouver dans toute sa diversité dans les Etats généraux afin d’élaborer un
programme commun qui sera considéré comme un « vade-mecum ».
Prenons donc comme modèle ce qui s’est passé en
France durant les années 1970 avec François Mitterrand, Georges Marchais,
Michel Rocard, Pierre Mauroy, Pierre Joxe, Louis Mermans, Huguette Bouchardeau
et tant d’autres. Ceux-ci ont su surpasser leurs ambitions politiciennes
égoïstes afin de mobiliser toutes les forces de gauche, des socialistes aux
communistes en passant par les radicaux pour le triomphe de l’Opposition. Ce
modèle est également adopté par les Opposants sénégalais (Ibrahim Tanor Dieng,
Moustapha Niasse, Mamadou Battily, Djibo Ka, Idrissa Seck, …) pour mettre fin
au règne de l’Ancien Opposant devenu Président de la République depuis l’année
2000 : Monsieur Abdoulaye Wade (PDS).
En Côte d’Ivoire, le duo Henri Konan Bedié
(PDCI/RDA) – Alassane Drame Ouattara (RDR) s’est réuni dans le RHDP
(Rassemblement Houphouetiste pour la Démocratie et le Progrès) depuis 2005 en
perspective de l’élection présidentielle fixée par la CEI pour « fin Avril
– début Mai 2010 ». Objectif visé : le remplacement à la Magistrature
Suprême et à la Primature du tandem Laurent Gbagbo (FPI) – Guillaume Soro (FN)
régnant depuis l’accord politique de 2007 à Ouagadougou (Burkina-Faso).
Le Collectif des Forces Démocratiques du Niger peut
être considéré comme un témoin incontestable de la restitution du pouvoir aux
civils promis par le Chef de la junte militaire Saliou Djibo par le truchement
des scrutins démocratiques. Ce, avant la fin de l’année du Cinquantenaire,
comme on l’espère, en Guinée Conakry avec la paire Sekouba Konaté – Jean Marie
Doré, leader de l’Opposition, désigné Premier Ministre. Quelle belle ouverture
après une dictature calamiteuse inaugurée le 28 Septembre 1958 par Sekou Touré !
LE POIDS DE
L’HISTOIRE
Le Programme Commun de Gouvernement doit être animé
par un parti politique historique majeur. C'est pour cela que le MPCR souhaite
que cette ambition de grandeur soit concrétisée avec l'UDPS comme Pivot et
Pilote ; il faut tout de suite engager un dialogue dans un esprit d'unité
et de convergence afin de définir les modalités de réalisation du Programme Commun
de Gouvernement. Nous avons l'obligation de changer la vie des Congolais dans
l’optique des Objectifs millénaires pour le développement fixés par le PNUD en
2015.
En même temps, ce choix exige que nous devions être constants et visibles
auprès de notre population, et de notre peuple, avec un esprit de vigilance
militante et irréprochable.
Personne ne doit prendre le risque de confisquer le choix des Congolais impatients,
de voir émerger des hommes et des femmes responsables aux commandes des
affaires de la République et de l'Etat démocratisés depuis 2006. Le MPCR, un
Parti Politique avant-gardiste, s’insurge contre la capture abusive du pouvoir
telle que vécue en Guinée et au Niger, voire ailleurs sur le continent africain.
Les domaines de discussion seront vastes : régulation de l’économie,
nationalisation ou privatisation, décentralisation, diplomatie, conquête du
marché intérieur, forces de défense et de sécurité, commission électorale
indépendante, contrats miniers, gestion de l'espace aérien du Congo, environnement
et développement durable, double nationalité, insécurité, destruction des
infrastructures et séquelles de guerres civiles, migrations et déplacements
internes des populations, sécurité sanitaire et alimentaire, nouvelles
technologies de l'information et de la communication …
Et, nous allons convenir de
la stratégie commune à arrêter de commun accord.
Le MPCR s'engage dans ce rassemblement à défendre le sacro-saint principe de
Gouvernance de Responsabilité et d'Action, cher à son parti. Notre pays a trop
souffert de la gouvernance d'urgence et de colmatage répétitif durant cinq
décennies.
Les orientations fondamentales du Programme Commun du Gouvernement doit
incorporer de façon incontournable ce principe fédérateur. L’urgence de ce
programme commun d’alternance est une nécessité absolue à l’heure actuelle, au
regard de différents projets de société de la plupart des Partis Politiques de
l’Opposition. Il parait donc impérieux que toute l’Opposition Politique puisse
dégager un consensus qui prendrait en compte les ambitions des uns et des
autres tout en privilégiant l’intérêt supérieur du peuple Congolais.
Pour ce faire, le MPCR propose donc son partenariat
avec l’UDPS d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le MLP de Franck Diongo, l’USC de
Christian Badibangi, le RCDN de Roger Lumbala, les Verts de Ruffin Mpaka
Mawete, le BDM de Ne Muanda Nsemi, Jacques Matanda, respectivement chargé de
missions aux USA et dans l’Union Européenne et tant d’autres leaders et
formations politiques de la RD Congo.
UN NOUVEAU
SYSTEME FEDERATEUR
Car, c'est le socle du choix de société d'avenir que nous voulons
créer : une société congolaise où l'intelligence humaine ne peut laisser
triompher la loi de la jungle. Le choix qui est le nôtre, c'est le choix de la
maitrise du destin de notre pays par des hommes responsables qui refusent de
laisser le destin du Congo aux mains des forces de l'argent, de l'invective et
de la violence armée. Le MPCR dit non au droit de la force et oui à la force du
droit. La démocratie du plus fort n’est guère la meilleure car, elle consacre
la démocrature, le règne de la dictature dans un espace démocratique et libéral
régenté, il est vrai par les Institutions financières internationales (Banque
Mondiale, Fonds Monétaire International, Union Européenne, Banque Africaine de
Développement, …).
Le changement sans risque, dont nous prenons le ferme engagement, fera du
Congo un modèle de démocratie qui respecte un des ces paradigmes :
l'Alternance.
« On ne peut changer les Institutions
sans changer les hommes ». Au début des années 80, le Pape Jean Paul
II avait proclamé à la face de Dieu et du monde : « Ouvrez les frontières des Etats, on ne change pas les hommes mais plutôt le
système ». Le Système Politique peut toute fois être modifié avec un
véritable changement de mentalité des hommes. L’humaniste André Malraux n’avait-t-il
pas prophétisé que « le troisième
millénaire sera spirituel ou ne le sera pas ? » D’où cet appel
nationaliste et patriotique pour une nouvelle configuration du paysage
politique lors de la prochaine décennie, celle du développement socio-culturel
et économique.
Prof Désiré Pongo
Vice - Président du MPCR