La Prospérité n°2836 du Vendredi 09 Janvier 2014

Budget 2014 :

UDPS & Alliés, le Groupe Samy Badibanga boude le débat !

*Ils étaient tous là, à la plénière de ce mercredi 8 janvier 2014.  Mais, ils n’ont pas pris part au débat, pourtant, houleux sur le projet du Budget, pour l’exercice 2014. Samy Badibanga, le Président du Groupe Parlementaire Udps & Alliés, exaspéré, dit-il, par  le timing assez court, soit quinze minutes par groupe en raison de trois intervenants  dont  chacun devait prendre cinq minutes seulement, estime qu’il était inutile de se livrer à cet exercice. Puis, ce qu’il qualifie de ‘’plaidoirie de la complaisance’’ ;  cette sorte de routine qui, au fil de temps, semble s’enraciner au Parlement, avec cette stratégie ratatinée  consistant à beaucoup parler, beaucoup de discours,  tout en sachant qu’au finish, ce budget, si maigre   soit-il, pourrait être déclaré recevable, en dépit de l’exigüité  de son incidence sur le social des congolais.

A l’horizon, Badibanga Ntita, celui-là même qui, il y a peu, avait aussi refusé, à la tête de son groupe parlementaire, de participer aux concertations nationales, se prépare autrement, avec une critique acerbe, au-delà du cadre lambrissé de la salle de congrès du Palais du Peuple.

Ainsi, le débat sur le budget 2014, quoi qu’il soit clos  ce vendredi 10 janvier, dans la matinée, à la chambre basse, ne pourrait que se relancer et s’amplifier sur d’autres créneaux tant que la question du ‘’social’’ n’y serait pas  suffisamment prise en compte.

Au fond, dans une déclaration, le Groupe Badibanga en a donné des signes avant-coureurs. C’est le Député Ndeko Basile qui l’a livrée à la presse réunie, pour la circonstance, dans les parvis du  Palais du Peuple. La Prospérité qui s’est, du reste,  procurée une copie volante sur l’agora,   laisse plutôt  à ses fidèles lecteurs, le soin d’en faire une libre appréciation. 

Comme prévu, Augustin Matata Ponyo a présenté le projet de loi de finances pour l’exercice 2014 à la Représentation nationale. Il  l’a fait hier, mercredi 8 décembre 2013, dans la salle de  congrès du Palais du peuple. Les Députés nationaux de la Majorité  qui, naturellement,  accordent un intérêt  à ce budget,   ont pris activement  part à cette séance plénière. Mais, les Députés  membres  du groupe parlementaire UDPS et Alliés, dirigé par l’Honorable Samy Badibanga, ont, par contre,  refusé de participer au débat qui, selon leurs dires, n’augure rien de substantiel dans la prise en compte du vécu quotidien de la population. ‘’Un tel moment dans la vie institutionnelle d’un Etat doit bénéficier de tout le sérieux nécessaire, de toute l’attention requise et de tous les éléments de solennité qu’il mérite. Cependant, le décor planté à cet effet est tout simplement délétère’’, soutient le communiqué, ci-après.

Déclaration du Groupe Parlementaire Udps & Alliés

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,

L’exercice de l’analyse budgétaire est avant tout un débat d’idées, un débat de fond, une épreuve de vérité au carrefour de laquelle se croisent deux dynamiques : celle engageant la responsabilité des gestionnaires de l’Etat,  d’une part,  et,  d’autre part,  celle qui évalue les résultats de cette action,  avant la conclusion d’un nouveau contrat social par la recevabilité et le vote d’une nouvelle loi des finances.

Un tel moment dans la vie institutionnelle d’un Etat doit bénéficier de tout le sérieux nécessaire, de toute l’attention requise et de tous les éléments de solennité qu’il mérite.

Cependant, le décor planté à cet effet est tout simplement délétère.

D’abord, la dimension ‘’temps’’. Je ne reviens pas sur la stratégie du retard dans le dépôt du budget au Parlement selon les prescrits légaux. Ensuite,  la non promulgation jusqu’à ce jour,  de la loi portant ouverture des crédits provisoires et sa publication au journal officiel.

A ces griefs s’ajoutent ceux relatifs à la modicité du Budget,  résultat de l’échec de la mise en œuvre des réformes dans les finances publiques et dans le secteur des ressources naturelles.

En effet, un Budget de 7.666, 4 Milliards de FC représente à peu près 100 dollars hab et 0, 27 dollars/hab/Jour.

Enfin, les arbitrages fantaisistes sur les dépenses qu’il réserve à la santé 11% et 15% à l’éducation témoigne à suffisance du manque d’inspiration qui empêche ce gouvernement d’intégrer dans son action,  les préoccupations sociales de la population. Faute d’un tel atout, notre pays n’atteindra ni les objectifs du millénaire pour le développement,  ni les objectifs d’émergence  qu’il s’est assigné d’ici à l’horizon 2030.

Enfin,  étant en rupture de programme avec les bailleurs de fonds dont  essentiellement,  le FMI, ce projet de budget aligne des recettes extérieures d’appui budgétaire dont la mobilisation est tout simplement hypothétique.

Comme pour couronner le tout, l’Assemblée nationale donne aux Députés un mois et demi,  pour étudier le projet de Budget et quinze minutes seulement aux groupes parlementaires,  pour en exploiter la substance en plénière.

De tout ce qui précède, le groupe parlementaire UDPS et Alliés refuse de participer à un débat qui n’augure rien de substantiel dans la prise en compte du vécu quotidien de la population.