ASSASSINAT DE FLORIBERT CHEBEYA : LES LANGUES SE DELIENT !

ASSASSINAT DE FLORIBERT CHEBEYA : LES LANGUES SE DELIENT !

Les crimes crapuleux qui ont conduit à la mort de Floribert Chebeya, Directeur Exécutif de l’ONG de défense des droits de l’homme « la Voix des Sans Voix » ainsi que de Fidèle Bazana, activiste des droits de l’homme et chauffeur de Chebeya, ont suscité différentes réactions aussi bien au pays qu’à l’étranger non seulement au vu de la forte personnalité des victimes mais également du fait de la mascarade dont les auteurs et commanditaires de ce crime l’ont entouré.

Heureusement, depuis l’assassinat d’Abel par son frère Caïn, tout au début de l’histoire de l’humanité, le sang des victimes a toujours eu pour effet de poursuivre et de dénoncer tous ceux qui excellent dans cette salle besogne.

En effet, des sources généralement bien informées, nous apprenons qu’un haut responsable de la Police Nationale Congolaise vient de passer aux aveux en fournissant tous les détails ayant accompagné ces meurtres odieux.

Il en ressort que le regretté Floribert Chebeya, qui enquêtait sur la mort de plusieurs compatriotes décédés dans les amigos du camp Lufungula et des autres Commissariats de la Police de la ville de Kinshasa, avait reçu en mains propres la lettre n° 00827/PNC/IG/CAB/CJ/2010 du 27 Mai 2010 signée par l’Inspecteur Général de la Police Nationale Congolaise. C’est pourquoi, il s’était rendu à l’Inspection Générale de la Police le 01 Juin dernier, sur invitation de l’Inspecteur Général de la Police, en vue de discuter avec ce dernier sur l’humanisation des conditions carcérales des amigos de la Police Nationale Congolaise, sur toute l’étendu de la République Démocratique du Congo. Arrivé sur le lieu du rendez-vous, il sera reçu par le Responsable des Services Spéciaux pour un entretien, du fait que l’Inspecteur Général serait occupé à autres choses.

Alors qu’il était en plein entretien avec le Responsable des Services Spéciaux, le chauffeur qui l’accompagnait et qui l’attendait dans la cour a été molesté par les éléments de la Police qui l’ont sorti de son véhicule et lui ont arraché les clés. Ces faits ont tellement traumatisé un Policier de faction qui a immédiatement alerté un Député National. Depuis lors, Monsieur Fidèle Bazana est porté disparu et son corps n’a pas encore été retrouvé, malgré la rumeur répandue par les Services Spéciaux de la Police, faisant état de la découverte de sa dépouille vers Mikonga.

Le fameux entretien de feu Floribert Chebeya avec le Responsable des Services Spéciaux de la Police a malheureusement dégénéré jusqu’au point de se transformer en véritables séances de tortures tant morales que physiques avec des lésions corporelles graves. C’est ce qui a certainement poussé les commanditaires de ces crimes odieux à opter pour la solution extrême à savoir : l’assassinat, rejetant la proposition qui leur aurait été faite d’acheminer la victime dans une formation médicale de la place. Il est évident que cette décision macabre avait certainement été influencée par la peur des commanditaires d’être dénoncés au cas où Floribert Chebeya serait rétabli des sévices subis.

La mascarade orchestrée

Après avoir commis leur forfait, les commanditaires de cet assassinat que nous déplorons tous ont pris possession du véhicule et du portable de l’infortuné avec lequel ils ont envoyé et répondu à quelques messages SMS. Ils ont ensuite conduit son véhicule qu’ils ont abandonné à Mitendi, avec le corps de la victime dont ils ont pris soin de revêtir de préservatif, simulant un crime crapuleux de la part d’un partenaire sexuel non-identifié.

Or, le témoignage de son épouse démontre clairement que les différents messages émanant du portable de feu Floribert Chebeya ne pouvaient pas provenir de lui, étant donné que les deux époux utilisent un langage qui leur est propre et plein de codes, lorsqu’ils s’entretiennent par message SMS.

Par ailleurs, les commanditaires de ces crimes odieux ne savaient certainement pas que feu Floribert Chebeya n’avait pas l’habitude de conduire seul son véhicule ; d’où la question : comment est-il arrivé jusque là alors qu’il ne savait pas conduire ?

Pire encore, comment pouvait-il se lancer dans une telle aventure extraconjugale alors que le chauffeur qui le conduisait, Monsieur Fidèle Bazana n’était autre que son beau frère, le frère biologique propre de son épouse ?

Les prémonitions de Floribert Chebeya : TENEZ BON CAMARADES !

Les différents recoupements que nous avons effectués de l’emploi du temps du défunt Floribert Chebeya nous renseignent que le 01 Juin 2010, ce dernier préparait un voyage pour le lendemain qui devait l’amener à Gemena avec une équipe de ses collaborateurs qui se rendait à Mbandaka. Il quittera la réunion, en annonçant aux autres qu’il devait se rendre à l’Inspection Générale de la Police pour un rendez-vous avec l’Inspecteur Général.

Alors qu’il était déjà sorti de la salle de réunion, il est remonté vers ses collègues à qui il a répété par deux fois : TENEZ BON CAMARADES ! en leur indexant le doigt, comme s’il savait qu’il ne les retrouvera plus jamais.

Avant de quitter le siège de leur ONG pour se rendre à ce rendez-vous de la mort, il a insisté pour que Fidèle Bazana, revenu à peine d’un congé de maladie et convalescent, le conduise à son rendez-vous alors qu’il y avait un autre chauffeur disponible. Comme s’il savait que ce choix permettrait de démasquer le pot aux roses que les commanditaires de son crime allaient orchestrés.

De tout ce qui précède, il est regrettable de constater en République Démocratique du Congo que depuis le 30 Juin 1960 jusqu’à ce jour, beaucoup trop de sang innocent ont coulés inutilement à cause de l’intolérance politique. De Patrice Emery Lumumba jusqu’à Floribert Chebeya, combien de Congolaises et Congolais ont-ils été victimes de cet état des choses ?

C’est pourquoi, nous saluons l’implication de la Communauté Internationale et particulièrement des Nations Unies qui, par la voix de son Secrétaire Général, ont demandé à la MONUC d’apporter sa contribution scientifique et technique à la recherche de la vérité en vue de démasquer les auteurs et commanditaires de ces crimes odieux, lesquels ne doivent pas rester impunis.

 

Kinshasa, le 06 Juin 2010

TAKELE LUKOKI

RT KAVKA

 



06/06/2010
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