Le député J.C Vuemba répond aux allégations du Groupe Perenco :

Honorable Jean Claude Vuemba Luzamba, Président National du MPCR

Photo Gabin MUKE S "RT KAVKA"

L’Observateur n°3325 du Vendredi 05 au Dimanche 07 mars 2010

 

 

Le député J.C Vuemba répond aux allégations du Groupe Perenco :

 

Le Groupe Perenco a publié dernièrement un communiqué de presse " en réponse aux dénonciations de l'honorable Jean Claude Vuemba dont nous n'avons pas pu malheureusement apprécier le contenu. En réaction à ce communiqué de presse qui " contient non seulement des nombreuses contre vérités, mais également de nature à nous écarter du véritable problème " dixit Jean Claude Vuemba.

 

Ce dernier a sorti un document en 4 points dans lequel il répond à " titre purement exemplatif à quelques cas flagrants ". Comme qui dirait la réponse du berger à la bergère.

Point 1 : Des graves dégâts sur l'écosystème marin et terrestre

Dans ce premier point, J. Claude Vuemba relève le fait qu'à plusieurs reprises et cela pendant des semaines, le torcheur est éteint. Alors que les normes d'exploitation pétrolière exigent que celui-ci reste toujours allumé afin de brûler les gaz bruts excédentaires, lesquels ont un effet nocif et polluant sur l'être humain et l'environnement.

Il a en outre abordé le problème de déversement de brut à grande échelle dans les eaux à cause de la défectuosité des flexibles sous marins attachés à la bouée import au bateau de stockage M.V Muadi avec comme conséquences directes l'extermination la population halieutique.

En on shore (exploitation sur terre)

Le député J.C Vuemba a épinglé plusieurs cas de déversement des bruts sur les exploitations des villages Kinkazi, Mibale et Lyamenda, causant la destruction de l'écosystème et la pollution des cours d'auu. Sans oublier l'entassement de près de 10 000 m3 des terres contaminées par les bruts et autres produits chimiques a crée " un véritable réservoir de pollution, lequel non seulement émet des gaz nocifs mais favorise également l'infiltration dans le sol des produits polluants. "

Et J Claude Vuemba d'ajouter " lorsque l'on sait que la nappe phréatique ne se trouve qu'à deux mètres du sol dans cette contrée et que la majeure partie de la population utilise les eaux des puits pour leur consommation domestique, on imagine aisément à quoi Perenco/Mioc expose les habitants de Muanda. A ce jour, aucune mesure n'est prise en vue d'assurer la décontamination par la méthode de biodégradation, laquelle favorisera la bioremédiation du sol et du sous-sol dans cet espace dit encore J. Claude Vuemba.

Du second point : Du manque de collaboration avec la population locale

Sur ce second point, J.C Vuemba balaie du revers de la main les pseudo " excellentes relations avec ses partenaires dont fait mention le communiqué de presse du Groupe Perenco et surtout " le fameux comité de concertation " et l'organisation en février dernier de la table ronde de Muanda.

Pour J.C Vuemba, " il est facile de s'entourer d'une poignée des villageois semi lettrés dont la majorité ne dispose d'aucune notion de développement durable et à qui on alloue 200 000 dollars par an en vue de s'assurer leur allégeance et prétendre faussement vivre en coexistence pacifique avec la population. "

Si tel est le cas, rappelle J.C pourquoi 16 ressortissants des villages Kongo et Tshiende qui revendiquaient leur droit auprès de Perenco en décembre 2009 furent arrêtés et acheminés à la prison centrale de Boma par les véhicules Perenco/Mioc. Quant à la table ronde, elle n'aurait donné aucun résultat probant. Compte tenu du fait que les experts nationaux et internationaux n'ont pas été associés à cette rencontre où Perenco a souligné les participants aux petits oignons.

Point trois de l'obstruction au contrôle

L'affirmation du Groupe Perenco contenue dans son communiqué de presse selon laquelle " les services de l'Environnement de Boma sont en permanence sur le site " est " un grossier mensonge " pour J. Claude Vuemba.

Il démontre que sur ce volet précis, le Groupe Perenco s'est toujours comporté en pays conquis. Refusant certains contrôles selon son bon vouloir, sans que cela ne prête à conséquence. Selon J.C Vuemba, la dernière visite des services de l'Environnement sur le site remonte à 2006. Cette entreprise aurait même " poussé l'audace et l'arrogance jusqu'à interdire au coordonnateur urbain de l'Environnement de Boma de faire une mission quelconque de contrôle sur son site, alors que ce dernier se trouve être la personne ressource le mieux indiquée pour effectuer ce genre de travail ", dit encore J. Claude Vuemba.

Point quatre : De la production réelle du Groupe Perenco

Le chiffre de 250 000 barils par jour dont 25 000 du bassin sédimentaire côtier de Muanda repris dans le communiqué de presse est carrément contesté par J. C Vuemba. Ceci compte tenu du fait qu'aucun fonctionnaire congolais n'est présent sur la plate forme maritime et personne, de la partie congolaise n'a pu se faire une idée exacte du " cahier de bord ". Ce qui pousse J. Claude Vuemba à mettre en doute des chiffres " qui n'offrent aucune possibilité de contre vérification ". Cette opacité explique les faibles revenus pétroliers de la République démocratique du Congo qui avoisinent péniblement les 400 000 000 de dollars alors que les pays voisins parlent en termes de milliards par an, souligne encore J.C Vuemba.

Il relève en outre que sur l'ensemble de la côte Atlantique, de Tanger à Capetow en Afrique du Sud, seul le territoire de Muanda offre cet aspect délabré, " désolante de saleté, de sous-développement et de misère. "

J. Claude Vuemba a exigé au vu de tout ce qui précède que le Groupe Perenco/Mioc pense respecter les instruments internationaux ci-après : la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POPS), la Convention de Bâle (1958) sur le contrôle des déchets dangereux ainsi que la Convention de Marpols et Solas sur l'interdiction de pollution par les déchets toxiques dans les eaux profondes. A cela s'ajoute la législation nationale ainsi que les différents textes réglementaires en vigueur en la matière.

Au nom du principe universellement admis et confirmé par la communauté mondiale lors du dernier sommet de Copenhague à savoir : pollueur-payeur, le Groupe Perenco ne peut en aucun cas échapper pense J.C Vuemba.

Pour clore son propos, J.C Vuemba pense qu'il est vraiment temps de réunir autour d'une table toutes les personnes physiques que morales intéressées par cette question, avec l'assistance des experts en la matière et des défenseurs des droits humains pour faire l'état des lieux de la situation environnementale à Muanda mais surtout réfléchir sur l'après pétrole. Car, dans 50 ans quand Perenco/Mioc aura tiré le dernier baril de brut et plier bagages, il ne nous restera que nos yeux pour pleurer. C'est pourquoi vu l'incapacité des autorités du pays à contraindre Perenco/Mioc au respect de ses obligations vis-à-vis du pays et de ses habitants, J. C Vuemba est prêt à saisir la justice internationale pour le bien des populations de Muanda d'abord et de la République ensuite.

 

Philippe Mbayi Wete

 

 



10/03/2010
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