Le Potentiel n°6199 du Samedi 9 Août 2014, Cinq questions à Jean Claude VUEMBA

Le Potentiel n°6199 du Samedi 9 Août 2014

Cinq questions à Jean Claude VUEMBA

1.  Quel était l’objectif du meeting de l’Opposition à N’Djili ?

L’objectif de la tenue de ce meeting était de communier avec le peuple congolais. Ça faisait assez longtemps que la véritable Opposition politique n’avait pas communié avec la population.

C’est pourquoi, nous venons de créer les forces politiques et sociales pour l’unité d’action, une plate-forme circonstancielle avec un but précis. Nous avons décidé de nous manifester dans tout le Congo en communiant avec le peuple congolais. Il y avait deux messages clés livrés à la population au cours de la manifestation à N’Djili Ste Thérèse. Dans le premier message, nous avons appelé la population à ne pas accepter la révisitation constitutionnelle. Le second message est relatif à l’alternance au pouvoir : le 12 décembre 2016, le nouveau président de la République doit entrer en fonctions. En même temps, nous avons réitéré notre position de voir le départ du président de la CENI. Ce rendez-vous de Kinshasa dans la commune de N’Djili ouvre notre tournée pour l’ensemble des villes de notre pays. La prochaine étape, c’est déjà Matadi. Le message était clair et compris non seulement par la population kinoise, mais aussi par tous les Congolais.

2.  L’Opposition est-elle en mal de repère : dialogue, élections ? Que recherche-t-elle exactement ?

En ce qui concerne le MPCR, nous n’avons jamais été d’accord avec un quelconque dialogue avec M. Kabila. Souvenez-vous du dialogue de Sun City. Les accords n’ont pas été respectés. Il y a sept mois, le pouvoir en place a convoqué les concertations nationales avec un canevas imposé. Certains partis politiques de l’Opposition y ont été conviés. Nous, nous avons voulu un dialogue inclusif. La véritable Opposition n’a pas pris part à ces assises. Et aujourd’hui, quand on demande le dialogue et ce n’est pas pour devenir ministre. C’est simplement pour que ce genre de choses, à l’instar des arrestations et autres, s’estompent.

3.  Quelle est votre lecture de l’affaire Jean-Bertrand Ewanga, où la polémique s’est ravivée autour de l’interprétation restrictive des principes de base en matière pénale ?

Tout d’abord en ce qui concerne l’arrestation de M. Ewanga, à mon avis, elle est non justifiée. Pour une flagrance, on devrait l’arrêter dès sa descente de la tribune à Sainte Thérèse. On l’a laissé rentrer chez lui. Le PGR n’a jamais exhibé le document de l’assemblée nationale justifiant cette arrestation et ce, avant 13h45’ du jour de l’arrestation. C’est à 13 heures 45’ quand nous nous trouvions encore (la délégation de l’Opposition) dans le bureau du président de l’assemblée nationale que la demande du PGR est arrivée pour la levée de l’immunité parlementaire de notre collègue Ewanga. Donc, depuis 3 heures, où cette arrestation s’organisait à Mont Ngafula, il n’y avait aucun document. Nous avons vu des gens tenir des propos désobligeants à l’endroit du président français, François Hollande, pendant la fête nationale française, des propos plus graves… Et puis, parlant de l’honorable Ewanga, personnellement, je n’ai pas entendu ce qu’on est en train de lui reprocher par le PGR. Dès lors que le PGR a envoyé sa lettre de levée d’immunité de M. Ewanga, cela veut dire qu’il n’y avait plus de flagrance. Pour preuve : M. Ewanga n’a jamais été entendu ni chez les policiers, ni à l’ANR ni même chez le PGR, lui-même. Il a su les griefs qui lui sont reprochés au niveau même de la Cour suprême de justice. Il ne faudrait pas que la Majorité procède à des intimidations pour nous faire taire. Nous parlerons et c’est notre rôle.

4.  Qu’est-ce que l’Opposition envisage pour ce cas Ewanga ?

Nous respectons la justice et nous voulons qu’elle fasse réellement preuve de sa neutralité. C’est étonnant que la résidence surveillée au pays soit la prison centrale de Makala pour un député. Le groupe parlementaire UDPS et alliés entend prendre une position ferme. Parce qu’aujourd’hui, c’est Ewanga. Demain, ce serait le tour de Samy Badibanga, de Fabien Mutomb et, finalement, de Jean-Claude Vuemba… Tant qu’Ewanga ne sera pas protégé par son immunité parlementaire, nous prendrons nos responsabilités, dès la rentrée parlementaire. Ce qui est certain, c’est que nous risquons de ne plus siéger dans ce parlement…

5.  Que dites-vous pour conclure ?

Nous demandons au président de l’assemblée nationale de prendre ses responsabilités pour que notre collègue bénéficie de tous les droits dus à son rang. Nous voulons respecter la loi et nous invitons les institutions judiciaires à dire le droit, le vrai droit, parce que le Congo nous appartient tous…

PROPOS RECUEILLIS PAR PITSHOU MULUMBA

(*) Député national,
Opposition politique.



14/08/2014
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