REVISION CONSTITUTIONNELLE EN RDC : VERS UNE DICTATURE QUI NE DIT PAS SON NOM !

 

REVISION CONSTITUTIONNELLE EN RDC : VERS UNE DICTATURE QUI NE DIT PAS SON NOM !

 

« Mentez, mentez, … il en restera quelque chose ! »

Un Artiste Musicien de la jeune génération en République Démocratique du Congo nous a appris, dans une de ses chansons restée célèbre, que tôt ou tard « mbwa alakisaka bizaleli na ye ! » c'est-à-dire que le chien fini toujours par se dévoiler et à exprimer ses réelles intentions.

Telle est la situation que nous vivons actuellement en République Démocratique du Congo où le Pouvoir en place vient d'étaler au grand jour son agenda caché, lequel contient le complot ourdi depuis belle lurette, celui de flouer le peuple Congolais qui a cru à la démocratie dont l'une des règles fondamentales n'est autre que : l'alternance au pouvoir.

En effet, lors de la dernière réunion interinstitutionnelle, structure informelle car non-prévue par les textes qui régissent la République, quelle n'a pas été la désolation et la déception de toute la population d'apprendre qu'il a été entre autre décidé de la révision de la Constitution, particulièrement de la modification des matières pour lesquelles l'article 220 de la même Constitution interdit qu'on y touche et parmi lesquels le mandat du Président de la République.

Bien que le Pouvoir en place nous ait habitués à des violations répétées et permanentes de la Constitution notamment en ce qui concerne les libertés fondamentales (droit de manifestation), le financement des Provinces (retenue à la source de 40% des recettes) ou encore la décentralisation (découpage territorial), la coalition au Pouvoir AMP-UDEMO-PALU-CNDP-APARECO- et autres vient de franchir le Rubicon en décidant cette fois-ci de violer la Constitution dans une de ses dispositions qui touche à la Souveraineté de l'Etat. Quelle méprise pour le peuple Congolais qui a voté ladite Constitution par voie de Référendum.

Et si le ridicule pouvait tuer ?

Incapable de résoudre et de répondre aux besoins sociaux de base de la population après 3 (trois) années de mauvaise gouvernance, le Pouvoir en place, convaincu du désaveu des Congolaises et Congolais en son endroit, n'a trouvé comme astuce pour se maintenir au pouvoir que la révision constitutionnelle, en dépit de l'article 220 de la même Constitution qui interdit formellement la modification du mandat du Président de la République.

 

Eh oui ! Si le ridicule pouvait tuer, bon nombre des dirigeants africains, parmi lesquels figurent en bonne position ceux de la République Démocratique du Congo, passeront sans transition de la vie à trépas.

Cette dérive dictatoriale inquiète un grand nombre d'observateurs d'autant plus qu'elle se réalise sans aucune scrupule ni un brin de dignité de la part de ses auteurs. Ce qui nous rappelle la déclaration de Monsieur Christian TATY NIMY, Directeur du Bureau Politique du Mouvement du Peuple Congolais pour la République, MPCR en sigle, Parti Politique cher à l'Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA qui, au cours d'un débat télévisé, déclarait : « nous espérons que Monsieur Joseph KABILA KABANGE aura assez de dignité pour ne pas demeurer Président de la République par simple révision constitutionnelle ».

C'est ici le lieu de se demander à quoi rime toute la propagande tapageuse de la majorité au pouvoir qui ne cesse de déclarer à qui veut l'entendre que Joseph KABILA a toujours milité pour des élections libres, démocratiques et transparentes en République Démocratique du Congo.

Or, que constatons-nous actuellement ? Sous couvert de la loi du grand nombre, l'un des principes sacro-saints de la démocratie, la majorité au pouvoir est en train de jouer avec le feu en essayant une fois de plus (ce qui risque d'être une fois de trop : la goutte qui fait déborder le vase) de snober tout un peuple en se disant que leur supercherie ne sera pas découverte.

Les diseurs de bonnes nouvelles, associés aux experts érudits et même aux simples « boulistes » comme disent les Kinois, tous ces charlatans que l'on retrouve auprès et autour du Chef de l'Etat, dans cette coalition fourre-tout, une coalition d'alliance contre nature, eh oui, tous ces prophètes et analystes de tout genre se complaisent à chercher et à trouver quelle serait la meilleure formule pour faire accepter l'inacceptable au peuple Congolais.

Chacun rivalise de zèle pour être le mieux coté et bénéficier ainsi des meilleures attentions du Chef avec tout ce que cela entraine comme avantages matériels et financiers individuels, et tous oublient, comme par enchantement, le bien-être de la population dont ils prétendent se soucier.

Parlement Congolais : la Nation vous observe !

La réunion interinstitutionnelle a renvoyé la question de  la révision constitutionnelle aux Elus du peuple, c'est-à-dire à l'Assemblée Nationale et au Sénat.

Or, ne fut ce que par simple logique, le parallélisme de forme et la théorie de l'action contraire aidant, il eut fallu que le peuple qui a voté la Constitution par voie référendaire soit à nouveau consulté par la même voie, surtout que la révision dont question touche les matières pour lesquelles le peuple avait décidé par référendum de ne jamais amandées.

A vous Elus du peuple, issus du suffrage électorale de 2006 que la majorité au pouvoir qualifie des seules élections libres, démocratiques et transparentes du pays depuis la proclamation de l'indépendance, nous voudrions rappeler que Moïse TSHOMBE a organisé en Février 1965 des élections législatives incontestables et incontestées, de même que l'ont été celles ayant conduit à la première législature de la deuxième République en 1977.

Aucune de ces Assemblées, ayant connues moins des contestations que la vôtre, ne s'est permit de trahir le Souverain Primaire qui a fait d'eux leurs Représentants.

 

Prendriez-vous la responsabilité devant la Nation et les générations futures d'avoir cautionné une telle mésaventure visant à confisquer à votre mandant qui n'est autre que le peuple la décision finale sur des questions qui le concernent ? Accepteriez-vous de ce fait de servir de marchepieds au service d'un groupuscule d'homme désireux de s'accaparer du pouvoir pour des visées personnelles au détriment de la confiance vous accordée par la population qui vous a élu et qui, bon gré ou mal gré, vit avec vous et vous attend au tournant demain ?

En cette période pascale, période à laquelle les chrétiens du monde entier commémorent la passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ, il nous revient à l'esprit, au vu du comportement actuel des acteurs politiques Congolais, l'acte primordial ayant conduit au sort réservé à Jésus Christ à savoir : la trahison de Judas !

Elus Congolais, est-ce vraiment cela le nom ou la personnalité à laquelle vous souhaitez que les générations futures et la Nation dans son ensemble vous attribue ?

Elus Congolais, la Nation vous observe et les générations futures vous jugeront.

A vous de décider : êtes-vous oui ou non avec le peuple qui vous a mandaté ?

Cette fois-ci ou jamais !

Un autre grand Artiste Musicien de la République Démocratique du Congo, en l'occurrence le Grand Maitre LWAMBO MAKIADI, a déclaré dans une de ses chansons : « soki omoni ndoki belela noki mungongo ekima yo ! » traduction littérale : à chaque fois que vous rencontrez un sorcier, élevez la voix ; traduction littéraire et politique : ne jamais se taire face à une injustice.

Peuple Congolais, ne soyons pas distrait ! Force nous est de rappeler à tous que le peuple reste et restera toujours le seul maitre de son destin. A ce titre, il est des choses qu'il ne peut pas accepter au risque de se voir dépouiller de tous ses droits et se laisser entrainé vers un avenir incertain.

C'est pourquoi d'ailleurs, le constituant de Février 2006 avait donné au Souverain Primaire la possibilité de contester et de refuser d'exécuter toute décision injuste. Voici ici l'occasion pour le peuple Congolais d'exprimer haut et fort sa désapprobation face à cette tentative du Pouvoir actuel de le chosifier. Le peuple doit se lever comme un seul homme et dire non à cette dérive dictatoriale et ne jamais oublier qu'il est le maitre de son propre destin.

 

Personne ne viendra exécuter à notre place ce que nous devons nous-mêmes réaliser ! Comment pouvons-nous, cinquante ans après la déclaration de l'indépendance de notre pays, continuer à accepter quelque chose et son contraire à la fois, à savoir la démocratie d'une part et la dictature de l'autre ? Jusqu'à quand le peuple Congolais continuera-t-il à pleurer alors qu'il est assis sur une mine d'Or dont il peut tirer toutes les dividendes ? A quand la mise en exécution de la seule décision valable pour le moment en faveur du peuple Congolais pour la véritable prise en charge de sa propre destinée, à savoir : « levons-nous maintenant ! ». 

Pour terminer, rappelons-nous toujours cette chanson d'un Artiste Musicien de la première génération en République Démocratique du Congo qui a chanté : « Ata ndele mukili ekobaluka ! »

 

Fait à Kinshasa, le 02 Avril 2010

TAKELE LUKOKI 

 

 



03/04/2010
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