Africa News n°645 du lundi 10 au mardi 11 Octobre 2011

A travers une campagne médiatique

Entre Ne Muanda Nsemi et Jean Claude Vuemba, c’est la guerre !

Deux personnalités Ne Kongo qui sont parvenues à marquer les esprits de leurs congénères, Ne Muanda Nsemi – plus connu dans sa province d’origine, le Bas-Congo, et le territoire national à cause de son mouvement politico spirituel Bundu dia Kongo devenu Bundu dia Mayalaqui a fait parler de lui en sens divers – ainsi que Jean Claude Vuemba Luzamba, député national élu de la circonscription de Kasangulu plus connu pour son action parlementaire marquée par des interventions d’éclat ; ce n’est plus le grand amour. A travers des pamphlets et autres discours incendiaires distillés par médias interposés, les deux « frères » se livrent à cœur joie à un déballage qui n’a pas pour avantage de soigner leurs images respectives. Pourtant, au début de cette législative finissante, on ne pouvait apercevoir l’un sans que l’autre soit dans les parages. Ils évoluaient ainsi à la manière des frères jumeaux et les anciennes images des séances plénières de l’Assemblée Nationale en sont un témoignage éloquent. Tout ceci n’appartient plus qu’à l’histoire…

Tout est parti de la publication Kongo Dieto, un fascicule d’information appartenant à Bundu dia Mayala  -BDM-, qui s’était livré à offrir à ses lecteurs une photo présentant le député Jean Claude Vuemba échangeant une poignée de mains chaleureuse avec le chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange. Cela avait suffi pour que l’élu de Kasangulu soit traité de collabo du pouvoir en place.

Ce dernier a également vu sa connaissance de la sagesse kongo mise en doute en plus d’être considéré presque comme un déraciné qui a longtemps vécu en Europe, coupé des réalités de son Bas-Congo natal… refusant de ne pas céder à la provocation de son ainé Ne Muanda nsemi, Vuemba fera parvenir à celui-ci la lettre n°0051/JCV-DN/PN-MPCR/05/2011 par laquelle, il était question de solliciter une rencontre pour traiter du différend autour d’une table : « Je souhaite, tout comme vous, laver le linge sale que vous avez Sali en famille et ce, au jour, lieu et heure de votre convenance », écrivait JCV. Cette lettre restera sans réponse à en croire les sources proches du MPCR, parti de Vuemba, qui fustigent la campagne de dénigrement qui s’en est suivie à l’encontre de leur président national. Pour JCV, il fallait dès lors répondre à Ne Muanda Nsemi par la même voie. Ce qui justifie qu’il ait à son tour mis sur la place publique la publication Kimpumbulu dont le tout premier numéro était consacré aux explications liées à la justification de la photo Vuemba-Kabila mise en cause et le deuxième numéro, le plus récent, met un point d’honneur à remettre les pendules à l’heure. Et de quelle manière ? « Nous avons décidé de répondre coup par coup à tous les mensonges débités à notre endroit et nous avons choisi d’utiliser les mêmes méthodes que nos calomniateurs afin d’apporter la vérité », indique-t-on dans le camp Vuemba où l’on précise que la campagne d’intoxication à sa personne a pris corps dès le jour où ce dernier et son parti ont annoncé ouvertement leur volonté de briguer le gouvernorat du Kongo central, poste que convoiterait également Ne Muanda Nsemi. Cela avait largement suffi pour mettre de l’huile au feu. « Comment comprendre qu’un homme qui s’est autoproclamé Grand Maitre de la sagesse Kongo puisse descendre aussi bas ? Quel sera le jugement des ressortissants d’autres provinces sur la sagesse kongo lorsqu’ils liront votre insanité alors qu’ils savent quelle est votre part de responsabilité dans les massacres de ne Kongo qui ont péri à cause de vos intérêts personnels à la recherche du poste de gouverneur de la province du Kongo Central ? », se demande la rédaction de Kimpumbulu avant qu’une question essentielle signée JCV s’en suive : « Qu’est-ce qui est le plus important pour un député élu du Kongo central : bien parler le Kikongo pur comme vous vous en vantez, connaitre la sagesse kongo comme vous aimez à l’affirmer ou défendre ses élus à chaque fois que le besoin se fait sentir comme ce fut mon cas avec une abondante production parlementaire ». et de citer la longue liste d’actions parlementaires menées au cours de cette mandature sur fond d’une préoccupation majeure : « Que choisissez-vous entre correctement le kikongo vautré dans votre salon huppé de Binza Macampange et être toujours le plus proche du peuple Kongo afin de participer à son vécu quotidien et résoudre tant soit peu ses problèmes même si on lui parle dans une autre langue, la langue des actions et réalisations concrètes, laquelle est comprise par tout le monde ? ».

Laurent BUADI