COMMUNICATION DE L’HONORABLE JEAN CLAUDE VUEMBA LUZAMBA A LA RENCONTRE DES LEADERS POLITIQUES A PRETORIA
COMMUNICATION DE L’HONORABLE JEAN CLAUDE VUEMBA LUZAMBA A LA RENCONTRE DES LEADERS POLITIQUES A PRETORIA
COMMUNICATION DE L’HONORABLE JEAN CLAUDE VUEMBA LUZAMBA, PRESIDENT NATIONAL DU MOUVEMENT DU PEUPLE CONGOLAIS POUR LA REPUBLIQUE, MPCR, ET DEPUTE NATIONAL AU COLLOQUE ORGANISE PAR L’IGD A PRETORIA (RSA) DU 10 AU 11 MARS 2011
Monsieur le Président du Colloque,
Mesdames et Messieurs les Participants au Colloque de Pretoria,
Distingués Invités,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs
Qu’il me soit permis avant toutes choses de rendre gloire à DIEU Tout Puissant qui a permis notre rencontre de ce jour et de remercier très sincèrement les Responsables de l’Institute for Global Dialogue, IGD en sigle, pour l’aimable invitation qu’ils ont bien voulu m’adresser afin d’apporter ma modeste contribution à la réflexion de ce jour.
Mais, il me paraît impérieux de saluer également le peuple frère ainsi que les Autorités de la République Sud Africaine, ce grand pays arc en ciel d’Afrique, pour l’attention et le soutien qu’ils ne cessent de manifester à l’endroit de la République Démocratique du Congo, notre pays.
Qu’ils trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude !
Monsieur le Président du Colloque,
Mesdames et messieurs les Participants au Colloque de Pretoria,
Distingués Invités,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
La Transition en République Démocratique du Congo : vers et au delà des Elections 2011, tel est le thème qui a été proposé à nos réflexions de ce jour.
Avant de vous livrer notre point de vue à ce sujet, permettez-moi de rendre un hommage mérité aux millions des Congolaises et Congolais qui ont laissé leur vie dans la quête de la démocratie dans notre pays mais qui, hélas ! Doivent se retourner dans leurs tombes respectives ou dans leur fosse commune au regard des faibles résultats que le pays affiche en la matière.
Pour le Mouvement du Peuple Congolais Pour la République, MPCR en sigle, notre Parti Politique, la fiction politique de la non-tenue des élections générales en 2011 n’est pas à l’ordre du jour.
Cela veut dire clairement que, contre vents et marées, les élections générales doivent se tenir dans notre pays dans le délai constitutionnel. Car le contraire plongera à nouveau la Nation congolaise dans une crise de légitimité avec toutes les conséquences que cela peut entrainer, compte tenue de l’extrême fragilité actuelle du pays.
Notre peuple, qui a tant souffert des turpitudes de ses opérateurs politiques, n’est plus à ce jour en mesure de supporter pareille situation, au vu de la misère dans laquelle elle est plongée. Et n’oublions pas que parmi les droits naturels que le Créateur nous a légués, le droit de vivre constitue le droit fondamental duquel découle tout le reste. Nul ne peut empêcher au peuple congolais de jouir pleinement de ce droit légitime.
Il est donc clair, et cela ne donne lieu à aucun débat, du moins en ce qui nous concerne, il est donc clair disais je que tous les mandats issus des échéances électorales de 2006 doivent tomber en 2011 ; telle est la volonté de notre constitution, plébiscité par notre peuple par voie référendaire en 2006.
Monsieur le Président du Colloque,
Mesdames et Messieurs les Participants au Colloque de Pretoria,
Distingués Invités,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Le processus électoral en République Démocratique du Congo n’a pas répondu à toutes les espérances que les uns et les autres ont placées en lui.
En effet, qu’il s’agisse de la population qui a bravé les intempéries en 2006 pour aller voter, dans l’espoir que les élections apporteront des solutions à ses problèmes quotidiens, qu’il s’agisse de l’Opposition qui, en acceptant le verdict des urnes espérait faciliter la mise en place d’une véritable démocratie avec égalité des chances pour tous, qu’il s’agisse de la Communauté Internationale qui, en finançant les élections de 2006 espéraient avoir résolu le problème majeur du pays et par la même occasion booster son développement, nombreux sont des ceux qui sont tout simplement forts déçus des résultats obtenus.
Après les élections de 2006, la première législature de la Troisième République a été caractérisée par la violation constante et délibérée de la Constitution par la Majorité actuelle au Pouvoir. Cet état des choses suscite de nombreuses inquiétudes de la part des Partis Politiques de l’Opposition quant à la suite du processus électoral dans notre pays et renferme en son sein les germes des conflits et d’insécurité.
A ce jour, la Majorité au Pouvoir se complait de changer unilatéralement les règles du jeu qui ont pourtant été négocié avec l’ensemble de la classe politique congolaise au dialogue inter congolais de Sun City et cela à la veille des échéances électorales. La politisation de l’Armée Nationale et de la Police, des Services de Sécurité, de l’Administration et des Entreprises publiques où l’on retrouve installées des sections du Parti présidentiel dénote d’une dérive dictatoriale très dangereuse.
La privatisation des médias publics, et particulièrement de la chaine nationale, le financement des activités politiques par les fonds du Trésor public, l’intimidation des acteurs politiques et des membres de la Société Civile ainsi que les obstructions répétées à leur droit de se réunir ou de circuler librement à travers le pays dont ils font l’objet ne sont pas de nature à crédibiliser le processus électoral.
Et la dernière modification constitutionnelle ayant dépouillé en son article 149 le Parquet de la République de toute tutelle quelconque permet actuellement au Procureur Général de la République d’agir en toute liberté, frisant souvent la licence à l’endroit des acteurs politiques de l’Opposition.
Pince sans rire, cette modification constitutionnelle vient de donner au Chef de l’Etat dans ses articles 197 et 198 in fine le pouvoir de dissoudre aisément les Assemblées Provinciales et de révoquer à tout moment les Gouverneurs et Vice Gouverneurs de Province alors que ceux ci reçoivent leur mandat du Souverain Primaire, ce qui vide de son intérêt les élections des Députés Provinciaux.
Et comme par enchantement, on se retrouve en République Démocratique du Congo avec deux versions de calendrier électoral dont l’une est constitutionnelle et l’autre provenant de la volonté de la Majorité au Pouvoir. Or, il n’est un secret pour personne que le processus électoral est une affaire purement politique et que de ce fait il concerne en premier lieu les opérateurs politiques dans leur ensemble. Comment comprendre alors que ces derniers se voient imposés un calendrier négocié entre la défunte CEI et la seule famille politique du Chef de l’Etat ?
Par ailleurs, les déclarations de bonnes intentions du Président de la CENI relatives à l’organisation des élections générales dans le délai constitutionnel ne nous rassurent pas dans la mesure où il ne nous fournit aucune infirmation quant aux moyens de parvenir à son objectif. Cela apparait comme une simple distraction de nature à endormir l’Opposition Politique.
Cependant, nous lui confirmons que nous ne nous laisserons pas prendre !
Des informations en notre possession, provenant des milieux proches des officines du Pouvoir, font état de la volonté de ce dernier de précipiter les élections présidentielles, lesquelles devront se dérouler dans le délai constitutionnel, mais sans les législatives afin de garantir la réélection du Chef de l’Etat actuel.
Pareil scénario nous rencontrera sur son chemin car, non seulement cela augmentera le coût global des opérations électorales mais surtout cela ouvrira la porte à toutes sortes de marchandages au profit du Président élu. Nous combattrons avec la dernière énergie toute tentative de ce genre. Les élections législatives doivent être cumulées avec la présidentielle par simple respect des règles du jeu qui ne peuvent pas être changées à la veille d’une compétition.
Monsieur le Président du Colloque,
Mesdames et Messieurs les Participants au Colloque de Pretoria
Distingués Invités,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Face à ce sombre tableau que je viens de vous brosser sur l’évolution du processus électoral et de la démocratie dans notre pays, il est évident que des garde-fous doivent être mis en place afin permettre la poursuite normale dudit processus.
En effet, nous reconnaissons à Mission des Nations Unies au Congo et à travers elle à toute la Communauté Internationale d’avoir jouer un rôle capital lors des élections de 2006. Nous estimons que, en sus de ce qu’ils nous ont apporté lors des échéances électorales passées, a savoir notamment : l’expertise, la dissuasion, la logistique et le financement, il y a lieu d’ajouter actuellement : l’observation des élections, la certification des résultats et la sécurisation des candidats. Car au regard de ce qui se passe actuellement au pays où l’Etat est incapable de remplir ses fonctions régaliennes, la non implication de la Communauté Internationale correspondrait purement et simplement à la non assistance à pays en danger.
Cependant, malgré toutes les embuches auxquelles elle est confrontée, l’Opposition politique en RDC se prépare sérieusement à affronter les échéances électorales futures. C’est ainsi que, face aux manœuvres du Pouvoir, nous avons décidé d’aligner un candidat consensuel à l’élection présidentielle et de présenter des listes communes dans les différents échelons des élections générales.
Il est certes difficile de réunir plus de 300 (trois cents) Partis Politiques avec des idéologies et des programmes différents, néanmoins, la ferme volonté qui nous anime tous de parvenir à une alternance crédible pour notre peuple ainsi que les cris d’alarme de celui ci, nous a poussé a un dépassement de soi au profit de l’intérêt du peuple congolais.
C’est ainsi que tous les Partis Politiques de l’Opposition sont décidés de se réunir au sein de la Grande Famille de l’Opposition Politique et autour d’un Programme Commun de Gouvernement d’Alternance pour 2011.
Ce programme constituera le vade-mecum de la nouvelle classe politique au Pouvoir et sera présenté à la sanction de la population congolaise lors de la campagne électorale.
Ainsi le Peuple pourra clairement se déterminer sur base d’un programme qui lui sera présenté en bonne et due forme.
Monsieur le Président du Colloque,
Mesdames et Messieurs les Participants au Colloque de Pretoria
Distingués Invités,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Et si par impossible les élections générales ne seraient pas organisées dans le délai constitutionnel, le MPCR, notre Parti Politique, estime que toute les Institutions du pays devraient alors tomber.
Dans ce cas, il faudrait tout d’abord que la Majorité actuelle au Pouvoir reconnaisse officiellement son échec et rende le tablier.
Car, il n’est pas concevable que, après 5 (cinq) années d’exercice du pouvoir, c’est à dire une mandature complète, que le Pouvoir en place ne soit pas en mesure d’amener le peuple aux urnes, seul moyen reconnu en vue d’accéder et d’exercer le pouvoir dans notre pays.
C’est pourquoi, le MPCR, notre Parti Politique, souhaite que des mécanismes soient prévus dans la Constitution du pays de nature à garantir, sauf cas de force majeure, la tenue régulière des élections générales dans le délai constitutionnel.
Et pourquoi ne pas assimiler la non-tenue des élections en infraction de haute trahison dans le chef de ses auteurs afin de décourager totalement toute tentative de qui que ce soit à entrainer le pays dans pareille situation.
En effet, ce qui se passe actuellement dans notre pays en rapport avec les élections générales relève soit de la pure mauvaise foi soit de l’incompétence notoire du Pouvoir en place, et ces quatre ans et demie d’exercice du pouvoir.
Tenez : la revisitation précipitée et unilatérale de la Constitution, au lieu de régler le problème fondamental de l’organisation des élections générales, s’est limitée à réduire le scrutin présidentiel à un tour unique : piètre résultat en la matière !! Et cela a été justifié par des raisons d’ordre financier.
Or, en ma qualité de Député National et d’Autorité budgétaire , je peux vous confirmer que le Parlement de la République avais prévu un montant de deux cent millions de dollars américains dans le budget 2010,tandis que la loi financière de 2011 a dégagé trois cent millions de dollars au titre de l’organisation des élections générales .A ce montant ,s’il faut ajouter les économies de cinquante million de dollars par mois réalisé par le pays suite à l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE depuis le mois de juillet 2010, cela nous donne un crédit supplémentaire de quatre cent millions de dollars américains .
Un petit calcul arithmétique nous donne une provision disponible de neuf cent millions de dollars à ce jour. Comment peut-on alors continuer à évoquer le manque des moyens financiers comme argument pouvant compromettre la tenue des élections générales avec un scrutin présidentiel à deux tours ?
De plus, le manque du recensement de la population entraine la Nation à aller aux élections générales avec les mbororos, les interhamwes et autres populations non identifiées présentes sur le territoire national, ce qui constitue un risque majeur de tricherie et de contestation.
Monsieur le Président du Colloque,
Mesdames et Messieurs les Participants au Colloque de Pretoria
Distingués Invités,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Je viens de vous traduire le refus du Mouvement du Peuple Congolais Pour la République, MPCR en sigle, notre Parti Politique, d’intégrer à ce stade dans la vie politique congolaise la fiction de la non tenue des élections générales dan le délai constitutionnel. J’ai même formule quelques propositions tant curatives que préventives quant à ce, au cas où cette hypothèse fallacieuse nous était imposée.
Je vous ai également transmis notre point de vue au sujet de l’évolution de la démocratie et du processus électoral dans notre pays, lesquels ont causé beaucoup de déceptions à bon nombre d’entre nous.
Mais avant de clore mon propos, permettez-moi de vous livrer un secret. Etant moi même issu de la Diaspora Congolaise, je suis en mesure de vous dire combien il fait bon vivre chez soi. Et ce sentiment est partagé par beaucoup de nos compatriotes tant au pays qu’à l’étranger.
C’est pourquoi, ne fut ce que pour des raisons purement humanitaire, je demande à mes Compatriotes ici réunis de privilégier, cette fois ci au moins dans nos réflexions, l’intérêt général en lieu et place de nos intérêts particuliers, lesquels ont conduit le pays dans le gouffre où il se trouve actuellement.
J’ai dit et je vous remercie !
Pretoria le 10 Mars 2011
Le Président National du MPCR
Jean Claude VUEMBA LUZAMBA
Députe National