Derrière Tshisekedi : Vuemba accuse Kamerhe et Kengo !

Honorable Jean Claude VUEMBA, Président National du MPCR

La Prospérité n°2225 du 05 Septembre 2011

Derrière Tshisekedi
Vuemba accuse Kamerhe et Kengo !

Pourquoi le Groupe dit de Fatima s'était-il précipité de désigner Etienne Tshisekedi comme candidat commun de l'Opposition ? Il ne s'agit pas d'un groupe, c'est plutôt la grande famille de l'Opposition vraie qui soutient la candidature d'Etienne Tshisekedi, indique Jean-Claude Vuemba qui affirme, par ailleurs, que ''nous avons compris que certains amis voulaient piéger la grande famille de l'Opposition pour se déclarer candidats de l'opposition. C'est pour cela que nous avons tout fait pour fixer, d'abord, les règles. Tous étaient là. Y compris l'UNC qui venait d'ailleurs de faire son premier balbutiement en tant que parti politique et d'autres. Y a-t-il une chance de rapprochement entre le Groupe de Fatima et celui de Sultani ? Dans les actes qui plébiscitent la candidature d'Etienne Tshisekedi, précise Vuemba, il lui est demandé d'avoir des contacts avec tous les politiques de ce pays. Et, d'ajouter : ''Je respecte le Mlc. Le Mlc est le seul parti de l'Opposition à avoir autant des Députés, autant des Sénateurs, autant des Députés provinciaux et il a le droit d'avoir un candidat président de la République. Nous pouvons en discuter. Kamerhe vient d'arriver, il n'y a même pas six mois. Vous n'allez pas demander au Président Tshisekedi de recevoir Kamerhe. Qu'est-ce que le Président Kamerhe vaut à l'heure actuelle ? Il y a d'autres partis politiques que vous citez. Monsieur Kengo wa Dondo était un indépendant jusqu'il y a quinze jours qu'il vient de sortir son parti politique. ''Soyons sérieux'' ! S'est exclamé l'élu de Kasangulu, dans une interview à La Prospérité sur l'Opposition, les couacs avec Ne Mwanda Nsemi etc. Lisez plutôt, dans les lignes qui suivent, l'intégralité de cet entretien.

La Prospérité : Honorable Vuemba, nous sommes à quelques jours de la clôture de l'opération de dépôt des candidatures. Où en est l'Opposition avec la candidature unique à la présidentielle 2011 et le programme commun de gouvernance ?

Honorable Jean-Claude Vuemba : Je suis très heureux que cette question vienne de La Prospérité. Quelques fois la mémoire est courte mais les faits sont têtus. Nous sommes en octobre 2009, le 4 juillet 2009, lors des assises de Ngiri-Ngiri là où, après avoir travaillé, réfléchi avec le MPCR, notre parti, nous avions lancé une réflexion à haute voix sur l'identification et la clarification de l'Opposition, le programme commun de l'Opposition, la charte de gestion des ambitions à travers les idées…et non sur les personnes. Et, après, nous avions chuté par la candidature commune de l'Opposition. Tout le monde avait compris la phrase que j'avais lancée : « Aucune formation politique de l'Opposition, aucune plateforme de l'Opposition, ne gagnera les élections seule». C'est ce qui se passe aujourd'hui. Comme l'idée venait de Vuemba et du MPCR, il fallait la marginaliser. Depuis deux trois mois, tout le monde revient là-dessus et parle du : «Programme commun, de la candidature commune ». Mais, Vuemba le disait depuis longtemps ! Ce sont les mêmes qui crient fort aujourd'hui qui ont contesté, qui ont refusé d'adhérer, hier, au schéma de Vuemba sur le positionnement des personnes. L'Opposition s'est réunie à Fatima pendant deux mois. Il y a un principe qui a été dégagé. Le MPCR et moi, nous n'avons pas voulu nous immiscer. Nous avons laissé l'Opposition plurielle continuer. Quand nous sommes arrivés au Forum des partis politiques à l'Assemblée Nationale, la vérité doit être connue de la population congolaise. Lisanga Bonganga venait de descendre de sa Jeep, moi je descendais aussi de la mienne. Lisanga Bonganga me posera la question : « Jean-Claude, que doit-on faire ? ». Je répondrai par une question : « tu as une idée ? ». Il me dit : « je vais faire une motion, pour que ce forum ne puisse pas avoir lieu». Je dis, il y a des préalables que nous avons lancés mais, jusqu'aujourd'hui, nous ne voyons pas clair. C'est comme cela que nous rentrerons dans la salle en concertation avec Ingele, Franck Diongo, (…) et, Lisanga Bonganga fera la motion. En sortant de là, nous avons demandé que nous puissions nous retirer entre nous, pour préparer le mémorandum sur les préalables des discussions. Nous arrivons dans la salle de spectacles, où étaient réunis les représentants de plus de deux cents partis politiques. Christian Badibangi me pointe du doigt : «Président Vuemba, maintenant, c'est votre tour. L'identification doit commencer maintenant et c'est à vous ». Et nous avons commencé l'identification. Nous étions obligés de remballer certains partis politiques du pouvoir qui étaient avec nous. Voilà là où est née la modération actuelle de la grande famille de l'Opposition. Tous étaient là. Y compris l'UNC qui venait d'ailleurs de faire son premier balbutiement en tant que parti politique et d'autres. Et nous nous sommes convenus d'aller à Fatima. Nous avons compris que certains amis voulaient piéger la grande famille de l'Opposition, pour se déclarer candidats de l'opposition. C'est pour cela que nous avons tout fait pour que nous puissions lancer tout d'abord le papier sur les actes qui doivent nécessairement nous régir afin que nous puissions mettre le canevas sur le prochain candidat commun de l'opposition :

1°, le candidat commun de l'opposition serait plébiscité avec un critérium bien précis ;

2° le candidat Premier Ministre ne peut pas être de la même famille que le Président de la République, y compris le Président de l'Assemblée Nationale, pour qu'il ne puisse pas devenir juge et partie comme vous le voyez actuellement avec pour conséquence, l'atomisation de l'Assemblée Nationale. Nous arrivons à Fatima pour en parler, trois ou quatre partis qui venaient d'arriver ne veulent pas qu'on en parle ; cela en se défendant même par des insultes. J'ai suivi le Secrétaire Général de l'UNC, l'Honorable Jean-Bertrand Ewanga qui a qualifié les partis qui étaient restés dans la salle des partis- mallettes. Je m'inscris en faux face à des telles allégations.

La Pros. : Si je comprends très bien, vous êtes avec le groupement de Fatima. A ce titre, vous soutenez la candidature de M. Etienne Tshisekedi. Mais que comptez-vous faire pour récupérer le groupe de Sultani ?

Hon. J-CV : Le problème n'est pas celui-là. Le problème est simple. Que veut le groupe de Sultani ? Nous étions tous à Fatima, ils sont sortis. Ils disent qu'ils viennent de faire le programme commun, en trois jours. J'ai entendu le Président Kamerhe dire que la plupart des présidents des partis politiques et d'autres invités qui étaient là, avaient déjà deux cents cinquante Députés dans la Majorité. Il faut avoir un peu d'humilité. Il ne s'agit pas du groupe dit de Fatima, c'est plutôt la grande famille de l'Opposition vraie qui soutient la candidature d'Etienne Tshisekedi. La Pros. : Demain, Etienne Tshisekedi va déposer sa candidature à la Ceni. Pendant ce temps, après les travaux de Sultani, il semble qu'il y a des délégués qui sont allés voir le président de l'Udps. Mais vu qu'il ne reste plus qu'une semaine, le groupe de Sultani sera obligé de se choisir aussi son candidat.

La Pros. : Qu'en pensez-vous ?

Hon. J-CV : Dans les actes qui plébiscitent la candidature d'Etienne Tshisekedi, il lui est demandé d'avoir des contacts avec tous les politiques de ce pays. Pourquoi seulement avec quelques individus ? Nous ne sommes plus au début d'une législature. Je respecte le Mlc. Le Mlc est le seul parti de l'Opposition à avoir autant des Députés, autant des Sénateurs, autant des Députés provinciaux et il a le droit d'avoir un candidat Président de la République et que nous puissions discuter avec eux. Kamerhe vient d'arriver, il n'y a même pas six mois. Il y a d'autres partis politiques que vous citez. Monsieur Kengo wa Dondo était un indépendant jusqu'il y a quinze jours qu'il vient de sortir son parti politique. Vous croyez que parce que pour avoir été dans les affaires pendant plusieurs années, avec les mamelles financières de la République, parce que vous avez un parti politique, vous devez vous octroyer le nom de l'Opposition ? Nous savons tous, qui veut jouer le jeu de Monsieur Kabila ! La population congolaise n'est pas dupe. Pourquoi certains individus doivent aller négocier avec le président Tshisekedi.

La Pros. : Négocier quoi ?

Hon. J-CV : J'ai entendu dire que certains veulent devenir président du Sénat, d'autres Premier Ministre, d'autres encore président de l'Assemblée nationale mais sur quel soubassement ? Attendons la fin des élections. Nous connaîtrons, qui amènerait le plus grand nombre de députés et qui mériterait quoi, parce que le MPCR, notre parti, n'ayant pas eu de compromis pour des listes communes à l'élection législative, alignera les candidats là où il aura les moyens. Donc, nous allons nous affronter entre-nous déjà, pour faire sortir autant des Députés. Le programme commun, mais nous l'avons toujours dit. Nous avons demandé au candidat président de la République que l'Opposition a plébiscité, que son parti puisse sortir un canevas afin que nous puissions l'étudier. Même le canevas de Sultani peut être bénéfique pour le programme que nous amènera l'Udps. Il ne faudrait pas insulter les intelligences. Nous disons tout simplement : « Qui a le droit de quoi ? ». Monsieur Kamerhe est-il plus opposant que Jean-claude Vuemba ? Soyons sérieux ! C'est pour cela nous disons : certes le président Tshisekedi n'est pas contre les discussions avec quiconque. Mais vous n'allez pas demander au Président Tshisekedi de recevoir Kamerhe. Qu'est-ce que le Président Kamerhe vaut à l'heure actuelle ? Au niveau de la masse votante, le Président Kamerhe a montré ce qu'il était capable de faire, en ramenant la Majorité au PPRD, mais la situation de 2006, est-elle celle d'aujourd'hui ?

La Pros. : Il a quand même su mobiliser beaucoup de personnes en peu de temps ? C'est quelque chose à reconnaître ?

Hon. J-CV : Quand vous avez les moyens financiers qu'ont Kengo wa Dondo, Vital Kamerhe et d'autres, je ne trouve aucun inconvénient qu'ils puissent avoir autant des gens qui partent en sachant que l'eau est rose.

La Pros.: Mais parce que vous reconnaissez qu'ils ont des moyens, vous ne pensez pas que ce groupe que vous semblez minimiser pourrait devenir nuisible pour le reste du combat de l'Opposition ?

Hon. J-CV : Leur mobile et leur intention ont toujours été de venir créer le désordre. C'est pour cela, même le Président Tshisekedi regrette les assises de Ngiri-Ngiri, la réflexion de Jean-Claude Vuemba, l'identification et la clarification de l'Opposition.

La Pros. : La bipolarisation de l'opposition de l'Opposition ne vous effraie pas ?

Hon. J-CV : Je vous ai dit, le Mlc a le droit de proposer un candidat et que nous puissions discuter avec lui. Le reste, leur appartenance à l'Opposition est hypothétique.

La Pros. : Vous avez formulé des préalables par rapport au processus électoral. Est-ce qu'on peut dire aujourd'hui que vous avez trouvé satisfaction ?

Hon. J-CV : Les grands points de nos dix préalables ont trouvé satisfaction. Que l'opposition puisse envoyer les techniciens, quatre ou cinq pour aller visiter le serveur central du fichier électoral, c'est la mère des choses. Or, le Président de la Ceni, le Révérend Pasteur Daniel Ngoy Mulunda et le Bureau ont accédé à cette requête. La Ceni a accepté, qu'après le dépôt des candidatures des élections présidentielle et législatives, de faire partir tous les agents de la Cei que l'ancien pouvoir organisateur a laissés. Et, comme le partage des responsabilités sont inscrits aux préalables du règlement d'ordre intérieur de la Ceni que les groupes parlementaires puissent envoyer les techniciens qui seront à même de les remplacer pour qu'à l'approche des élections, que les suspicions ne soient pas de mise. C'est déjà deux grandes observations que la Ceni a pu nous accorder. Le reste, nous en parlerons progressivement. Parce que nous nous sommes décidés de mettre un comité de suivi sur tous les problèmes qui resteront pendants.

La Pros. : Donc, si tous les préalables sont résolus, on ira aux élections le 28 novembre sans problème. Est-ce qu'aujourd'hui, l'Opposition est prête à accepter les résultats des urnes ?

Hon. J-CV : L'opposition est prête à accepter les résultats tout simplement parce que la population veut un changement. Rien n'a changé. Au contraire, tout s'est empiré. Poser la question aux congolaises et congolais, s'ils souhaiteront vivre encore cinq ans de plus, comme ils viennent de les vivre avec l'AMP-PPRD-UDEMO-PALU-ARC-Kundabatware-CNDP. Non. La victoire est certaine parce que l'alternance est là. C'est plus une question à poser à M. Kabila et à ses amis ? Parce que ce sont eux qui ont l'armée, la police, les services de Renseignements. Nous n'accepterons plus que les congolais deviennent des chairs à canon pour le pouvoir défaillant et le pouvoir sortant.

La Pros. : En cas d'échec de l'Opposition par exemple, on acceptera facilement ?

Hon. J-CV : Dès lors que nous avons la mainmise sur le serveur central du fichier électoral, il faudrait être républicain et démocrate pour le reconnaître, s'il n'y a pas tricherie. Mais, s'il y a tricherie, nous allons dénoncer.

La Pros. : Honorable Vuemba, vous avez toujours été en bons termes avec l'Honorable Ne Mwanda Nsemi. Apparemment, le divorce est consommé entre vous deux. Que se passe-t-il ?

Hon. J-CV : Je n'ai jamais été marié avec Ne Mwanda Nsemi. Je ne suis pas homosexuel. Je suis marié avec Madame Thérèse Geturu Vuemba. Mais, vous savez le choix et les options politiques, tout un chacun peut les avoir. Je n'ai aucun problème personnel avec l'Honorable Ne Mwanda Nsemi.

La Pros. : Que se passe-t-il au juste parce que vous n'êtes plus en odeur de sainteté ?

Hon. J-CV : Cette relation était basée sur la sauvegarde d'un Etat fédéral qu'est la province du Congo central par rapport aux massacres des adeptes de Bundu Dia Kongo. Je suis combattant de la liberté et de la démocratie, de la résistance et des droits de l'homme. La où on bafoue la démocratie, ma présence est un gage de solidité. Maintenant que cette affaire est passée, tout un chacun a repris sa voix politique. C'est depuis 97 que Jean-Claude Vuemba est président du MPCR, c'est depuis 90 que Jean-Claude Vuemba est un leader de ce pays. Il a commencé en tant que président du MPR fait-privé (France).

La Pros. : Qu'est-ce qui fait que les militants de votre parti ainsi que ceux de Bundu dia Mayala se diabolisent ?

Hon. J-CV : Vous savez, les élections législatives provinciales arrivent et parce que Jean-Claude Vuemba est candidat gouverneur. Il ne s'en cache pas. Peut- être que ses intérêts indisposent certaines personnes. Mais, Jean-Claude Vuemba ne balance pas de tracts mensongers à la province du Bas- Congo. Parce que la photo qui présente Jean-Claude Vuemba collaborateur, c'était tout justement pour aller sauver la vie à Ne Mwanda Nsemi. Ce, après des supplications du Président de l'Assemblée Nationale, Vital Kamerhe, de Bofasa Djema et de Roger Lumbala. Les deux, en tant que Présidents de l'Odr. Parce que j'avais refusé d'aller rencontrer le Président Kabila. Même Ne Mwanda Nsemi oublie maintenant sa phrase : « Mbuta Vuemba, allez-y voir le Président Kamerhe. Demain si le peuple kongo vous le demande, je dirai que vous étiez parti pour sauver ma position ». La Pros.: Honorable, nous vous remercions.

Propos recueillis par Hubert Mwipatayi

 



05/09/2011
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