La Référence Plus n°4886 du lundi 12 Juillet 2010

Editorial

Ça commence

On a bien assagie après toutes les déconvenues enregistrées jusqu’ici. On la croyait tout aussi assagie après le quasi unanimité autour des critiques – fortement discutables – au sujet des festivités commémoratives du cinquantenaire de l’indépendance de la RD Congo. Que non ! La dissonance reprend cours à l’opposition politique rd congolaise. De la façon la plus vulgaire, malheureusement. Ça tire de tout côté. Les simulacres d’alliances se désintègrent inexorablement au grand dam de ceux qui croient à l’importance et à la nécessité d’une opposition responsable dans un régime démocratique.

Habitué à flécheter, le président du parti politique MPCR se fait à son tour flécher. Son péché, c’est d’avoir osé évoquer l’émergence d’un véritable leadership alternatif de l’opposition en perspectives, notamment, des échéances électorales de 2011. Plutôt que de saluer la louable et courageuse initiative de Jean Claude VUEMBA LUZAMBA, certains de ses pairs, habitués au gongorisme politique, fantasment à la simple évocation du nom de certains partis politiques ou même de certains noms dont ceux d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba et de Jean Pierre Bemba Gombo. Cependant, bien que la manière fasse défaut et le discours soit discourtois, on ne peut pas dire tout de go que ceux qui rechignent ont totalement tort.

Car, si le dénominateur commun, dans le cas d’espèce, est l’ « opposition », l’idéologie, pour ceux qui maîtrisent son essence est son étymologie, éloigne diamétralement nombre de caïmans que le président du MPCR voudrait placer dans un même marigot. La question initiale que devait se poser celui qui a appris à connaitre les operateurs politiques congolais serait celle de savoir qui s’oppose à qui ou à quoi, pour quel mobile et quelle est la nature de son opposition ! A quoi peut-on identifier un opposant : Sinon, le mal que l’on reproche aux autres risque d’être celui là même. L’Afdl était un « conglomérat d’aventuriers » (sic). L’AMP un assemblage d’intérêts diversement égocentriques autour des idéologies hétéroclites. Il faut un nom à la trouvaille du président du MPCR.

Peut-on, en effet, imaginer un seul instant que Etienne Tshisekedi soit si amnésique pour se persuader que Z’ahidi Ngoma et compagnie ne lui joueront plus le jeu de l’après Sun City ? Qu’est ce qui, à l’évolution actuelle des choses, prouve qu’il y a communion d’intérêts autour d’une idéologie commune pour que l’un accepte l’autre ? Par ailleurs, rien n’indique que les amis du MLC sont prêts à passer l’éponge sur le pourcentage de leur leader au second tour de l’élection présidentielle pour qu’ils cèdent gratuitement le flambeau. Plusieurs années n’ont pas suffit à l’opposition de dégager l’unanimité autour d’un porte-parole. Il y a fort à parier que quelques mois lui suffisent pour désigner le candidat unique à un poste où les enjeux sont encore beaucoup plus importants.

Théo Kimpanga