Fichier électoral : toujours le doute :
Le Phare n°4129 du mardi 26 Juillet 2011
Fichier électoral : toujours le doute :
Clôturées définitivement le dimanche 17 juillet 2011, sur
l'ensemble du territoire national, les opérations d'enrôlement des électeurs en
vue des scrutins prévus, entre novembre 2011 et juillet 2013 continuent de
susciter des vagues au sein de la classe politique congolaise.
Pas plus tard qu'hier lundi 25 juillet 2011, la CENI (Commission Electorale
Nationale Indépendante) a été de nouveau interpellée par l'opposition
politique, toutes tendances confondues, au sujet dû flou qui entoure le fichier
électoral.
Contacté par Le Phare, le député Jean-Claude Vuemba à laissé
entendre que plusieurs préalables ont été soulevés par les membres de cette
famille politique avant d'engager débat de fond autour du projet de « Code de
Bonne Conduite » des partis politiques qui devait être discuté au Palais du Peuple.
Il y a, dans le lot, celui relatif au mécanisme ayant permis au « pouvoir
organisateur» des élections de passer de 32 à plus de 31 millions de personnes
enrôlées, à l'affichage des statistiques. Il y a aussi le cas des statistiques
de 120% d'électeurs affichées dans le provinces du Katanga; du Nord-Kivu, du
Sud-Kivu et du Maniema, comme si ces provinces n'ont jamais connu de morts, ni
de malades, ni de déplacés entre 2006 et 2011, alors qu'à l'Equateur, à
Kinshasa, ainsi que dans les deux Kasaï, les chiffres sont minorés.
Selon notre source, l'opposition politique aimerait savoir pourquoi la
CENI refuse de communiquer à ses partenaires que sont les partis politiques et
la société civile le « code » d'accès à son serveur. Pourtant, cela devrait
leur permettre de s'assurer régulièrement de sa transparence jusqu'à la tenue
des élections.
L'opposition politique a posé aussi le problème de
l'accroissement du nombre des bureaux de vote proportionnellement à la taille
de chaque circonscription, de manière à éviter les tracasseries connues lors
des opérations de révision du fichier électoral avec un nombre nettement
insuffisant de centres d'inscription. Elle a dénoncé aussi la privatisation des
kits électoraux et du personnel de la CENI par certains candidats qui ont
réussi à se faire enrôler à domicile.
Plusieurs membres de l'opposition ont rappelé également les cas des
mineurs, expatriés militaires et policiers ayant infiltré le fichier électoral,
de l'absence de plusieurs territoires et secteurs mais aussi, plus grave, la
disparition des milliers d'enrôlés des listes électorales de la Commission
Electorale Nationale, indépendante. Les « disparus » .se retrouvent ainsi avec
des cartes d'électeurs mais ne sauraient participer aux scrutins, à moins que
des correctifs ne soient rapidement apportés au fichier électoral.
Rendez-vous ce mardi
à Fatima
A en croire plusieurs sources proches de l'opposition, le dialogue avec la CENI n'est pas rompu. C'est le président de cette institution d'appui à la démocratie, indiquent-elles, qui auraient mal perçu la motion de procédure, présentée par Lisanga Bonganga. La démarche de ce député visait à obtenir une suspension momentanée des travaux afin de permettre à l'opposition d'apprêter rapidement, par écrit, ses préalables relatifs aux anomalies constatées dans le fichier électoral ainsi que ses amendements au projet de «Code de Bonne Conduite » en vue d'en débattre en commissions, le même jour.
La motion ayant été rejetée, elle a quitté la salle non pas pour mettre une croix sur les élections ou le « Code de Bonne Conduite », une charte qui devrait engager tous les acteurs politiques, pour finaliser son travail. Faisant d'une pierre deux coups, elle en a profité pour recenser ses affiliés. L'idée de l'identification des partis de l'opposition, lancée en son temps par Jean-Claude Vuemba, a finalement produit comme résultat le recensement de 152 partis politiques de l'opposition ayant répondu présents à l'invitation du pasteur Ngoy Mulunda.
Ce mardi matin, il est prévu une nouvelle concertation entre
opposants aux fins de mettre au propre les préalables et amendements sus
évoqués avant de les envoyer au Bureau de la CENI, qui a promis de retarder
l'adoption du Code de Bonne Conduite afin de prendre en compte les suggestions
de l'opposition. Celle-ci pense recevoir de la CENI des réponses satisfaisantes
à ses préoccupations afin que la voie devant conduire aux élections apaisées,
démocratiques, transparentes et crédibles soit débarrassée de toutes les zones
d'ombres qui sèment le doute dans les esprits. Cette famille politique promet
de signer le Code de Bonne Conduite, s'il est amendé, d'ici le 04 août, à
condition que la CENI ne ferme pas la porte aux échanges d'idées.
Kimp