Intégration régionale: Des préalables pour la construction du pont entre Kinshasa et Brazzaville
Les Dépêches de Brazzaville n°1331 du mercredi 21 Septembre 2011
Intégration régionale
Des préalables pour la construction du pont entre Kinshasa et
Brazzaville
Le projet du port en
eaux profondes à Banana, dans le Bas-Congo, souligne-t-on, devrait être prioritaire.
Le député national de la RDC, Jean Claude Vuemba, est remonté au créneau sur la question de la construction du pont route-rail entre Kinshasa et Brazzaville. Pour cet élu de Kasangulu, dans le Bas-Congo, le gouvernement devrait d’abord construire le port en eaux profondes de Banana, avant d’accepter le projet de construction du pont route-rail destiné à relier les deux capitales les plus proches du monde. Devant la presse, le 19 Septembre, le député national a indiqué que ce projet du port en eaux profondes dans le Bas-Congo datait de l’époque coloniale et sa concrétisation a buté à de nombreuses contraintes.
Parmi les raisons évoquées dans son plaidoyer, Jean Claude Vuemba explique que ce pont qui va relier directement Kinsahsa au port de Pointe-Noire, en République du Congo, va préjudicier le sports de Matadi et de Boma, situés dans le Bas-Congo. « La RDC doit également avoir son port en eaux profondes. Là, nous allons combattre à armes égales avec la République du Congo. Sinon, les ports de Boma et de Matadi vont être noyés par celui de Pointe-Noire », a-t-il appuyé.
Pour le député, à l’époque du maréchal Mobutu, c’est le Congo/Brazzaville qui avait conditionné l’érection de ce pont à la construction du port en eaux profondes de Pointe-Noire. Au moment où ce pays a déjà son port et qu’il vient de marquer son accord pour le pont route-rail, Jean Claude Vuemba pense que la RDC a également raison de poser ses préalables.
Relier le continent africain du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est reste le rêve de l’Union africaine, du Nouveau partenariat pour le développement en Afrique et de la Banque africaine de développement (BAD). Un financement de plus de 3,7 milliards FCFA (soit plus de 5,7 millions d’Euros) a été bouclé, la semaine dernière, par les deux Congo et la BAD, pour mener les études de réalisation du projet pont-route-rail sur le fleuve Congo. Le projet, explique-t-on, a vocation à garantir la continuité du transport entre Tripoli (Libye), Windhoek (Namibie) et le Cap (Afrique du Sud) ; tout en reliant Yaoundé, Libreville et Kinshasa.
Ce pont est le maillon manquant de la route transafricaine Tripoli-Windoeck-Le Cap, essentielle pour l’intégration régionale et continentale. La voie ferrée Kinshasa-Ilebo (1000Km) devra permettre d’atteindre le réseau ferroviaire de l’Est et du Sud du continent.
L.D.