Jean Claude VUEMBA LUZAMBA. mail: mpcr_rdc@yahoo.fr

INTERVENTION DU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE PROVINCIALE DU KONGO CENTRAL A PARIS, LORS DU RENOUVELLEMENT DU CONTRAT DE LA RDC AVEC PERENCO

Mesdames et Messieurs

Bonjour,

Avant d'entrer dans le vif de notre sujet, je tiens à exprimer ma joie d'assister pour la toute première fois à cette rencontre fructueuse.

En abordant notre sujet d'aujourd'hui, la question me vient à cœur, "cette rencontre est-elle une bonne nouvelle ? "

Pour la Perenco Rép, la Réponse est sans doute positive. Donc, c'est Oui !

A partir de là, j'aimerai baser mon intervention sur 2 principaux axes, à savoir :

1. Les intérêts de la République Démocratique du Congo et de la Perenco (Investisseurs) en amont ; et,

2. Les intérêts de la Province du Kongo Central en aval.

Parlant des intérêts de la République et des Investisseurs, voici plus de 30 années en effet que la société s'est installée sur la côte Atlantique de Moanda pour l'exploitation off-shore des hydrocarbures. Pendant ces 30 années, la Société, comme le pays d'ailleurs, ont tiré des revenus conséquents de cette exploitation. Mais, en tant que premier citoyen du Kongo Central, je dois ici affirmer que pour nous la Province du Kongo Central, le compte n'y est pas.

C'est un honneur pour moi d'assister au renouvellement du contrat. Et, je soutiens sans réserve le choix fait par le Chef de l'État, son Excellence Antoine Félix Tshilombo Tshisekedi, de renouveler ce contrat. Car la sagesse Kongo enseigne que " il est toujours préférable de s'en remettre à un sorcier de la famille que l'on connait, plutôt qu'à un Saint que l'on apprendra à connaître ".

En effet, nous savons ce que Perenco vaut, son expertise dans le domaine, ce qu'elle sait faire, et ses capacités financières pour développer son projet.

En même temps, nous connaissons les limites de son action sur le terrain en faveur du développement économique et social de nos populations.

Nous pouvons donc parfaitement corriger la trajectoire pour ce qui est de la poursuite des relations d'affaires qui nous lient.

J'ai commencé mon propos par dire que ce contrat avait permis d'apporter des revenus au pays et aux Investisseurs.

Parlant des intérêts de notre province, le Kongo central,

Hélas !

Si Perenco Rép a permis au pays d'être compté parmi les pays producteurs du pétrole, la terre d'où est tirée cette richesse est restée la même, c'est à dire très pauvre, avec tous les problèmes environnementaux entre les mains.

Lors de son premier passage à Moanda, sans doute inspiré par l'obscurité qui frappe la Cité, le Président de la République avait instruit le Gouvernement de la République à faciliter les autorités de notre province afin que nous ayons accès aux revenus du pétrole. J'ai personnellement fait le déplacement à Moanda pour trouver une issue à cette attente de tout un peuple...

Malheureusement, jusqu'à ce jour rien n'est encore fait.

Pèrenco nous renvoi à des considérations internes. Alors que son intérêt était de poursuivre l'exploitation dans des conditions de concorde et de confiance. Et, ce n'est pas la première fois pour moi d'intervenir auprès de la Société.

Par le passé, j'étais plus préoccupé par les conséquences néfastes que subissaient nos populations. Je m'inquiétais de "l'après pétrole à Moanda" : le sol, les rivières et les berges du littoral étant impactés par l'exploitation des hydrocarbures.

Je continue à penser que Perenco Rép devait travailler avec les autorités provinciales pour trouver des solutions à ces préoccupations.

Et la quote-part de 10% pour l'environnement prévu dans les arbitrages entre le Gouvernement central et la Province constitue un compromis utile et acceptable, pour autant qu'on y mette un peu de volonté.

J'ai toujours apprécié les gestes de Perenco Rép en faveur des communautés villageoises autour de Moanda. Mais, il ne s'agit là que d'essai par rapport à ce qui est attendu depuis 30ans par l'immense majorité des Kongo.

Il y a un réel risque que vos efforts soient un jour niés, dès lors que les besoins fondamentaux sont ignorés.

• Qu'est ce qui fait qu'on laisse dans le noir, une Ville qui vous donne tout, depuis 30 ans ? Alors que le site du barrage hydroélectrique d'Inga est à seulement 100km à vol d'oiseau.
• Pourquoi Perenco Rép ne réalise-t-elle pas sa promesse de transformer en énergie électrique le gaz qu'il laisse échapper et brule tous les jours, alors que la technologie et les moyens existent ?
• Que peut-on attendre réellement du nouveau contrat ?

Ce sont là les questions pertinentes que le peuple du Kongo Central se pose.

Comme tout ceci est déjà connu, j'espère que nous pourrons ensemble nous engager dans un nouveau départ.

Pour le Kongo Central, cela veut dire, avec l'argent du Pétrole, construire des routes, des centres de santé, des écoles, offrir des emplois et des revenus aux jeunes...

Nous voulons sortir du paradoxe dénoncé par le Chef de l'Etat au Lualaba, celui d'un pays riche, avec un peuple pauvre, nous voulons construire un partenariat gagnant-gagnant, nous voulons amorcer réellement le développement de notre Province... Et, pour ce faire, ce nouveau contrat pétrolier constitue pour nous un horizon. C'est une grande espérance pour les Nouvelles autorités du Kongo Central.

Pour clore mon propos, sans monopoliser la parole, en venant jusqu'ici assister au renouvellement du Partenariat RDC - Perenco Rép, j'ai en effet une grande espérance que la confiance accordée par le Chef de l'Etat à Perenco Rép se traduira par une bonne nouvelle pour notre peuple.

J'ai dit.

Fait à Paris, le 17 Décembre 2021

Honorable VUEMBA LUZAMBA Jean Claude

Président de l'Assemblée Provinciale du Kongo Central