Interview exclusive: Kamerhe parle de Katumbi à l’issue d’un tête à tête avec Vuemba

Hon. JC Vuemba, Pdt Nat du MPCR et l'Hon. Vital Kamerhe, Pdt Nat de l'UNC

Photo Gabin MUKE S "RT KAVKA"

Interview exclusive: Kamerhe parle de Katumbi à l'issue d'un tête à tête avec Vuemba

VENDREDI, 28 JANVIER 2011 16:57

Un véritable pavé dans la marre. L'article d' «AFRICANEWS» sur un rapprochement entre Vital Kamerhe et Moïse Katumbi a mis la scène politique en ébullition. Des journaux réputés proches du pouvoir ont démenti. Selon plusieurs sources, ce démenti serait venu du gouverneur lui-même mais si les journalistes ont préféré mettre l'information sur le compte des sources anonymes. Vital Kamerhe, de son côté a opté pour un langage très politique. Il n'a infirmé ni confirmé l'information, dans une interview express accordée à «CONGONEWS» au sortir de l'audience qu'il a accordée à Jean-Claude Vuemba, le 27 janvier, dans son bureau, au quartier Royal, dans la commune de la Gombe, «Je n'ai jamais été en conflit avec Katumbi. Je suis en rapprochement avec tous les Congolais. Moïse Katumbi est un Congolais, nous sommes donc des compatriotes.

Chez nous, nous avons un problème de culture.

Les gens confondent adversité et animosité. Nous pouvons être des adversaires politiques, mais pas des ennemis politiques. Voilà la nouvelle culture, que nous devons opter», a affirmé Kamerhe. Jean-Claude Vuemba était venu lui soumettre son projet d'entreprendre l'identification des personnalités et des partis politiques de l'opposition. Le maître des céans y adhéré, flatté que cette idée conduise à la fédération des forces de l'opposition pour la légitimation d'une candidature unique. Vuemba s'est fait recevoir ensuite par Etienne Tshisekedi, rue Pétunias, à Limete pour discuter de la même question. Selon des sources, Tshisekedi y a été très favorable, affirmant qu'il était même disposé à faire le déplacement du parti vuembiste, le MPCR, l'opération est supposée s'opérer. Aux yeux de Tshisekedi, le lieu importe peu, l'essentiel étant de mettre les opposants ensemble. Vuemba a fait preuve d'une grande probité intellectuelle. Il a reconnu cette idée d'identification des opposition est venue de Joseph Olengankhoy que l'on entend pas beaucoup depuis que les choses bougent du côté de l'opposition. Vuemba poursuivra ses contacts chez Azarias Ruberwa jusque chez Mama Pakasa, la dissidente du PALU d'Antoine Gizenga. Il avait déjà vu François Muamba.

Merci d'abord à monsieur Jean-claude Vuemba qui est venu ne rendre visite. Sa présence m'honore. Nous faisons la politique et la notion de leadership doit nous renvoyer à la fois à l'humilité, à la générosité, à la solidarité et à l'amour pour le peuple congolais. Voilà, pourquoi, quand je suis sollicité par les collègues de l'opposition ou des forces vives, j'ai toujours ouvert ma porte et aménagé mon temps Pour les écouter. Nous avons avec Jean-Claude Vuemba échangé sur des questions très importantes qui concernent l'avenir du peuple congolais en général, mais de façon particulière l'avenir de l'opposition. Je me réjouis du fait que chaque jour qui passe, l'opposition est entrain de démentir les prophètes de malheurs et du pessimisme. L'opposition va se présenter aux élections.

Dans l'ordre dispersé?

L'opposition va se consolider, elle va se présenter en ordre groupé pour affronter les élections de novembre prochain. Nous avons convenu avec l'honorable Vuemba, nous nous sommes mis d'accord sur certains points. Selon Jean-Claude Vuemba, nous ne pouvons pas mettre la charrue devant le boeuf. Ça signifie que nous ne pouvons pas d'emblée décider que c'est tel, absolument tel, qui sera le candidat de l'opposition à l'élection présidentielle.

Quelle sera alors la démarche de désignation du candidat de l'opposition?

Ça sera à l'ensemble de l'opposition de désigner son candidat. Le choix sera fait sur base des critères objectifs. Même si on aura à ajouter à ces critères objectifs, certains critères subjectifs, mais ceux-ci ne seront que subsidiaires aux critères objectifs. Pour parvenir à cela, la première des choses, c'est d'avoir le socle, comme Vuemba l'a dit, sur lequel nous allons bâtir la maison de l'opposition. Nous nous mettrons ensemble en ce moment-là autour d'un programme commun de l'opposition. Nous voulons l'opposition pour quoi faire? N'est-ce pas pour améliorer les conditions de vies de nos populations après l'alternance de 2011.

Voulez-vous dire que les partis de l'opposition s'accorderont autour d'un même projet de société à présenter au peuple congolais?

S'agissant du programme de l'Union pour la nation, UNC, il est connu de tous. Ça ne sera pas pour la première fois au monde que l'on va avoir une coalition. Quand il y a une coalition, on essaie de recentrer les choses en gardant l'essentiel. Pour nous l'essentiel sera ce que nous allons faire demain à partir de l'année 2012 quand nous serons aux Affaires, je le dis ainsi parce que je sais que l'opposition va gagner les élections, c'est vraiment clair, en moins qu'il y ait des miracles de dernières minutes, donc c'est le changement que nous aurons à apporter à notre peuple.

Il s'agira de quel type de changement?

Un changement qualitatif qui va répondre aux besoins des Congolais.. Ce n'est pas trop compliqué. L'UNC veut savoir effectivement si les gens ont vraiment une vision sur le Congo. A l'UNC nous soutenons que le Congo est une grande puissance que les dirigeants ont ignoré. Je compare le Congo à un éléphant qui est couché, mais dont les membres ne sont pas brisés. L'UNC a rejoint donc l'opposition pour qu'ensemble avec les autres forces, nous soulevions l'éléphant et qu'il marche. Et l'Afrique va se lever. Il a fallu à Lula à. la tête du Brésil pour que ce pays prospère. Est-ce que nous ne pouvons pas pour une fois taire nos divergences, nous ignorer pour être des ouvriers du peuple. Voilà, un nouveau leadership que nous voulons.

Un leadership qui place les besoins du peuple avant toutes ses préoccupations?

Nous ne voulons plus d'un leadership de quelqu'un qui se place au piédestal entrain de regarder ceux qui sont en bas. Nous voulons désormais un leader qui n'est pas avec le peuple, mais qui est dans le peuple. L'UNC veut l'établissement d'un Etat de droit. Cela doit se manifester entre autre à travers une armée et une police républicaines, à travers une justice distributive. Nous refusons que nos magistrats soient des bouc- émissaires, quand ça ne va, ils sont vite révoqués, alors qu'ils sont sous-payés. Nous voulons également une Administration réhabilitée. En Belgique, ça fait 260 jours qu'il n'y a pas de gouvernement, mais quand vous y allez, vous ne vous en rendez pas compte. Simplement, c'est parce que la Belgique a une bonne Administration. Par contre chez nous, toutes les attributions de l'Administration sont portées au Cabinet du ministre.

L'UNC voudrait de ce fait remettre de l'ordre?

Nous allons non seulement réhabiliter la fonction publique, mais nous allons aussi revaloriser les fonctionnaires et le métier de l'enseignement. Ce n'est pas tout, nous nous investirons pour restructurer notre diplomatie. L'image de nos ambassades fait la honte des Congolais à l'extérieur. Il nous faut des diplomates de carrière.

Les Congolais a aussi les problèmes de manger?

Il a surtout un sérieux problème d'insécurité alimentaire. Que nous tenterons de rétablir quand le moment d'exercer le pouvoir de l'Etat viendra. Vous savez que un vendre affamé n'a point d'oreille. Nous devons donner la nourriture à notre peuple, les soins médicaux, l'eau, l'électricité, le logement et l'éducation. Nous devons par ailleurs relancer l'agriculture et valoriser nos ressources humaines.

L'actualité l'oblige, il y a un journal qui a annoncé hier, qu'il y a un rapprochement entre vous et Katumbi. Vous le confirmez?

Je n'ai jamais été en conflit avec Katumbi. 3e suis en rapprochement avec tous les Congolais. Moïse Katumbi est un Congolais, nous sommes donc des compatriotes. Chez nous, nous avons un problème de culture. Les gens confondent adversité et animosité. Nous pouvons être des adversaires politiques, mais pas des ennemis, politiques. Voilà la nouvelle culture, que nous devons opter. J'ai reçu des appels des gens qui se plaignaient de voir quelqu'un que j'ai aidé, formulait la demande à la télévision —pour savoir .pourquoi moi Kamerhe, je n'ai jamais insulté le chef de l'Etat.

Selon vous c'est insensé?

J'ai déploré qu'on laisse un tel monsieur passer à la télévision. C'est une faute. Quand un homme politique passe à la télévision pour demander pourquoi le Chef de l'Etat n'a jamais été insulté, certainement ce monsieur considère que le président de la République à des choses pour lesquelles, il mérite des injures. Moi, je dis non. J'ai fait remarquer aux membres de l'UNC de ne jamais injurier le Chef de l'Etat et de ne jamais injurier un citoyen congolais. L'insulte est complètement bannie dans notre culture à l'UNC.

Il n'y a pas de rapprochement entre vous et Katumbi?

Ce qui m'intéresse, moi Kamerhe et tous les compatriotes qui sont au sein l'UNC, c'est la nation. Les individus pour moi, importent peu. Ignorons-nous Nous avons été trop longtemps habitué au régime des hommes forts. C'est fini, ces pratiques. Instaurons aujourd'hui un régime des institutions fortes pour une nation forte. Nous ferons comme le président Sassou, qui un jour acculé par une question d'un journaliste que voici monsieur le président on nous a dit que 50.000 DSP ont traversé pour venir faire un coup d'Etat à Laurent-Désiré Kabila.

Qu'a-t-il répondu?

Je n'ai jamais oublié la réponse du président Sassou. Il avait regardé le journaliste et il lui a dit -Chez-nous, il y a un adage qui dit que quand vous êtes dans la rivière entrain de vous laver au village. On ne se lave pas avec les habits. Ils sont sur la terre sèche. Imaginez qu'un fou vienne les voler et fuit avec, ne sortez pas de l'eau pour le pourchasser. Parce qu'il va entrer au grand marché habillé et vous nu. Qui va être dans ce cas considéré comme fou? C'est tout un enseignement. C'est aussi un conseil que je donne à nos jeunes frères qui passent dans les médias pour insulter leurs grands-frères. Je suis quand même président honoraire de l'Assemblée nationale. Si aujourd'hui le président de la République et les autres membres du gouvernement laissent un membre de leur famille politique —député national de surcroît, insulter un président honoraire de l'Assemblée nationale sans que le président de l'Assemblée nationale ne l'arrête et ce n'est pas pour la première fois, ça fait depuis deux ans que je fais l'objet des injures. Malgré ça, je suis en bonne santé, je ressemble au palmier, quand on le taille, il monte encore plus haut. Je professe l'amour envers tous ceux qui m'insultent et particulièrement le député qui s'est livré à cette sale besogne. Que Dieu lui pardonne, il ne sait pas ce qu'il fait. IL n'est pas le seul à le faire. Ils sont nombreux en commençant par le porte-parole du gouvernement, le chargé de communication du PPRD et celui chargé de la mobilisation. Je ne les répondrai pas. Sauf le jour où, j'entendrai le chef de l'Etat lui-même le faire. Et là, je réagirai. Je souhaite que cela n'arrive pas. Mais, quand à répondre aux pièges que me tendent certains membres de la famille politique du chef de l'Etat, pour se faire une notoriété sur la polémique avec moi, je ne tomberai pas.

M. Mukebayi Nkoso

http://www.7sur7.cd/index.php?option=com_content&view=article&id=15822%3A-interview-exclusive-kamerhe-parle-de-katumbi-a-lissue-dun-tete-a-tete-avec-vuemba&catid=6%3Acongonews&lang=fr

Publication : www.mpcr.cd

 



29/01/2011
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