JEAN CLAUDE VUEMBA DENONCE LA FAILLITE DE L'ETAT RDC
Photo Gabin MUKE S "RT KAVKA"
Journal La Nation n°62 du 30 Octobre au 05 Novembre 2009
Jean Claude Vuemba dénonce la faillite de l’Etat-RDC
L’Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA, député élu de Kasangulu (Bas-Congo), a effectué sa rentrée politique le mercredi 28 octobre courant. Ce fut au cours d’une matinée politique d’avant-garde situé dans la commune populeuse de Ngiri-ngiri en présence des médias congolais et internationaux. Surprise : il a profité de cette occasion pour présenter le professeur Désiré Pongo, Vice-président et co-fondateur du MPCR le 27 novembre 1997 à Paris sur la Place du Trocadero avec Jacques Mafuala, passé dans l’autre camp depuis son retour au pays. Ci-dessous son intervention magistrale :
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Distingués invités,
Chers combattants,
Quatre mois après avoir jeté les bases de sa refondation intervenue le 25 juillet 2009, période consacrée à des profondes réflexions et analyses au sein du Parti, nous revoilà dans la salle des conférences Gaston Diomi Ndongala où le Mouvement du Peuple Congolais pour la République, MPCR en sigle, livre ce jour à l’opinion tant nationale qu’internationale les fruits des cogitations de ce grand parti national. La démarche du MPCR a pour finalité de susciter un débat de fond de la part de tous ceux qui, comme nous, croient encore à l’avenir de notre cher et beau pays. De ce fait, tout avis contradictoire ou complémentaire est donc le bien-venu.
1. Etat des lieux de la Nation Congolaise
A l’issue des élections générales organisées en 2006,
il a été mis en place un Gouvernement issu de la majorité parlementaire,
conformément à la Constitution. A moins de souffrir de cécité politique, tous
les Congolais s’accordent à dire que le Gouvernement est jusque là incapable de
répondre aux besoins les plus élémentaires de nos populations.
Du point de
vue politique :
Nonobstant la mise en place des institutions prévues
par la Constitution, l’acteur politique congolais persiste dans sa propension à
distiller dans la population un discours qui ne permet pas d’élever la
conscience politique du peuple congolais.
A tel enseigne qu’à ce jour, tout comme il y a 50 ans,
lors de l’accession du pays à l’indépendance, l’univers mental du peuple
congolais continue à considérer la politique comme une science du mensonge, des
menteurs, des profiteurs, des prédateurs, des aventuriers, et que sais-je
encore…
Pire, comme pour corroborer ce qui est décrié
ci-dessus, le jeu démocratique tel que pratiqué actuellement dans notre pays se
résume, hélas, à une dictature de la majorité sur une minorité non protégée et
dont l’échos de l’opinion n’est même pas pris en compte et ce, même si ladite
majorité se complait dans la violation flagrante et répétée de l’éthique morale
et déontologique ainsi que des textes légaux et réglementaires dans le but de
satisfaire les besoins bassement matériels de ceux qui la composent.
Et que dire de l’opposition politique ?
Les partis et les personnalités politiques se
réclamant de l’opposition affichent souvent un comportement en totale
inadéquation avec l’esprit, l’âme et le rôle d’une opposition capable de
présenter une alternative crédible au peuple congolais.
Que dire des votes à contre courant ou des motions ?
L’une des conséquences de cet état de chose est que la
loi portant statut de l’opposition n’est pas toujours d’application du fait
d’un combat inutile de leadership pour le poste de Porte Parole de
l’opposition, lequel devra être paradoxalement rémunéré par le pouvoir qu’il
est censé combattre : quelle aberration ! Quelle parjure ! C’est
pour cela que le Bureau Politique du MPCR a décidé de ne plus participer à
n’importe quelle conciliabule à ce sujet.
Néanmoins, qu’il nous soit permis de lancer un message
de sympathie et de soutien moral à notre frère Jean Pierre BEMBA GOMBO, victime
d’un procès politique à la Cour Pénale Internationale ainsi que à Etienne
TSHISEKEDI WA MULUMBA à qui nous formulons les vœux d’un prompt rétablissement.
A ces deux icônes de l’opposition nous disons : à
bientôt au pays !
Nous ne pouvons manquer de saluer en passant les
vaillants combattants de la liberté, de la démocratie, de la résistance et des
droits de l’homme, contraints par le pouvoir actuel à un exil forcé ou un
emprisonnement injuste, nous citons Jacques MATANDA MA MBOYO KUDIA KUBANZA, le
Pasteur Théodore NGOY, Maitre Marie Thérèse NLANDU, L’archi-bishop Fernando
KUTINO et tant d’autres combattants anonymes qui attendent l’alternance
politique en vue de recouvrer l’exercice légitime de leurs droits citoyens.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Distingués invités,
Chers combattants,
Après la conférence sur la sécurité et le
développement du Nord et du Sud Kivu, laquelle a débouché sur le programme
Amani, le réchauffement des relations diplomatiques entre la République
Démocratique du Congo et le Rwanda, les
opérations Kimia 1 et Kimia 2, il est surprenant de constater que les bruits de
bottes ont toujours droit de citer à l’Est de la République annihilant ainsi
l’espérance née de tous ces initiatives de paix.
Que du gâchis, que du temps perdu, que des moyens
dilapidés, que des sacrifices humains consentis pour des résultats sommes
toutes dérisoires.
En ce qui concerne l’opération tolérance zéro, ce mot
d’ordre lancé par le Chef de l’Etat dont l’initiative et la paternité ne sont
nullement mis en cause, gagnerait en efficacité si sa mise en application était
confiée à l’opposition politique ainsi qu’à la société civile et morale du
Congo en vue d’éviter que le pouvoir ne soit juge et partie, et de ce fait
aboutisse à des conclusions de complaisance.
Un souffle nouveau doit marquer la lutte contre la
corruption dans notre pays, frein indéniable au développement et à l’égalité de
chance. C’est ainsi que le Mouvement du Peuple Congolais pour la République
dans sa perspective de voir émergé un Congo nouveau et plus juste demande que
les décisions de justice coulées en force des choses jugées soient
immédiatement mises en application.
Notre volonté de voir s’installer au Congo une
gouvernance de responsabilité, garante des droits et devoirs de chacun, dans le
strict respect des lois de la République, est une volonté qui saurait souffrir
d’aucun relâchement ni et soufflement (...).